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« Pendant des heures, c’était le chaos »
Alors que l’identification des victimes transférées, samedi, à Nairobi, à plus de 300 kilomètres de là, commence à peine, dans une confusion douloureuse pour nombre de familles toujours sans nouvelles de leur proche, il est impossible d’établir ce ratio morbide. Les chabab ont en effet montré, depuis leur création en 2006, qu’ils étaient assez peu regardants sur la religion de leurs victimes.
Les assaillants ont eu près de douze heures – la durée de leur prise d’otages – pour accomplir leur funeste entreprise de tri. La polémique monte ainsi, au Kenya, sur la lenteur de la réaction des autorités et la mauvaise coordination des services de sécurité. « Pendant des heures, c’était le chaos, jusqu’à l’arrivée des Recce [unité composée de policiers et de militaires d’élite] en milieu d’après-midi. Pourquoi si tard ? », déplore un officier de police de Garissa, présent lors de l’attaque.
Le groupe d’assaillants – cinq à sept hommes, selon différentes sources – avait fait irruption sur le campus depuis longtemps déjà. A 5 h 30 du matin, ils avaient pris d’assaut la porte d’entrée, tué les deux gardes, puis exécuté dans la foulée un groupe d’étudiants priant à la chapelle de l’université. Le commando se serait ensuite retranché dans l’un des quatre dortoirs du campus sous le feu des policiers dépêchés sur place, selon la version officielle.
« Les Somali préfèrent le business que d’aller à l’école, explique l’évêque Alessandro. Cette université était le meilleur moyen de changer ces habitudes et de lutter contre l’extrémisme. Si elle ne rouvre pas ses portes, les terroristes auront gagné. »
L'instruction, la culture, la connaissance, sont les seules armes pour faire face à l'obscurantisme.