Viktor Orban se verrait bien rétablir la peine de mort en Hongrie. Le premier ministre hongrois l'annonçait mardi 19 mai devant le Parlement européen, avant de se rétracter puis d'annoncer une consultation publique. « Tout n'est pas inscrit dans le marbre, on peut en débattre », déclarait même le dirigeant hongrois, « les traités [européens] ne sont pas des commandements divins », ajoutait-il.
Des « commandements divins », sans doute pas, mais la question de la peine de mort est centrale dans l'Union, et sa réintroduction serait « contraire aux valeurs fondamentales de l'UE », a indiqué le vice-président chargé des droits fondamentaux, Frans Timmermans. Selon l'article 2 du traité sur l'Union européenne, la « violation grave par un Etat membre des valeurs [défendues par l'Union] » pousserait le Conseil européen – qui décide des priorités poltiques générales de l'Union – à « suspendre certains des droits découlant de l'application des traités à l'Etat membre en question », et donc son droit de vote au Conseil.
Le Conseil de l'Europe opposé à tout rétablissement
Outre les principes fondamentaux de l'UE, la Hongrie a ratifié la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales du Conseil de l'Europe (signée le 6 novembre 1990, ratifiée le 5 novembre 1992). Le texte, amendé depuis sa rédaction en 1950, est très clair dans sa version de 1982 : « La peine de mort est abolie. Nul ne peut être condamné à une telle peine, ni exécuté. » Dans ce sens, le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland, a rappelé que « la réintroduction de la peine de mort serait contraire aux obligations de la Hongrie liées à la Convention ».
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Dans les cas « les plus extrêmes », l'Assemblée peut recommander qu'un Etat soit exclu du Conseil de l'Europe, ce qui n'est jamais arrivé, indique le secrétariat général.
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