L'Occident désemparé face à l’État islamique

[politicien]

Bonjour,

Les 4 000 frappes de la coalition internationale depuis dix mois ne sont pas venues à bout de l’organisation État islamique (EI). Au contraire, que ce soit en Irak ou en Syrie, où l'EI a établi son "califat" autoproclamé en juin 2014, l'organisation progresse. Le 17 mai, elle s'est emparée de la ville irakienne de Ramadi, achevant son emprise sur la province d'Al-Anbar, la plus grande du pays. De l'autre côté de la frontière désormais effacée, en Syrie, les djihadistes contrôlent désormais près de la moitié du territoire, après avoir repoussé l'armée syrienne dans le centre de la Syrie et en avançant face aux rebelles dans le Nord.

"Je pense que c'est un échec de la communauté internationale", a lancé mardi le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi. "Nous sommes aujourd'hui dans un schéma de cafouillage total avec une coalition hétéroclite sans objectif défini et déconnectée de la réalité", fustige la chercheuse Myriam Benraad*, spécialiste de l'Irak au Ceri-Sciences Po et à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman Iremam-CNRS.

Pour corriger le tir, 22 des 64 membres de la coalition internationale anti-EI se réunissent ce mardi à Paris, six mois après une première conférence à Londres. "Il n’y aura pas de remise en cause de l’intervention de la coalition", confie pourtant une source diplomatique française. "Nous allons rester sur une logique de frappes aériennes accompagnées d'un soutien aux troupes irakiennes (armée nationale et forces kurdes, NDLR) avec un appui logistique et armé."

Déni de réalité
Si les États-Unis assurent l'essentiel des frappes aériennes, sur le terrain, c'est l'Iran qui demeure aux avant-postes de la lutte contre l'EI en finançant, armant et entraînant les nombreuses milices chiites antidjihadistes. Or, la République islamique ne fait pas partie de la coalition internationale et n'a donc pas été invitée à Paris. "C'est un déni de réalité", dénonce la chercheuse Myriam Benraad. "Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi n’aurait aucune existence sans l'aide des milices chiites tenues par l’Iran. En diabolisant l'Iran et en refusant d'accepter son hégémonie dans la région, l'Occident reste dans une logique idéologique, pas réaliste."

(...)

"Le processus de réconciliation en Irak n’est pas assez rapide", admet une source diplomatique française. "Mais c'est la base du pacte entre la coalition et le gouvernement irakien, car seule une politique de réconciliation permettra de rallier les populations sunnites irakiennes". "Parler de réconciliation nationale est un anachronisme, notamment de la part des États-Unis qui ont nourri la confessionalisation du pays en soutenant depuis l'intervention de 2003 une politique d’exclusion des populations sunnites, qui a fait le lit de Daesh (acronyme arabe de l'EI, NDLR)", souligne au contraire Myriam Benraad. "L’idée de recréer un Irak unifié est illusoire. Les populations sunnites ne veulent aujourd'hui entendre parler ni de Bagdad ni des milices chiites, mais plutôt d'un gouvernement autonome."

Radicalisation en Syrie
À Paris, on préfère lier le dénouement de la crise irakienne à celui de la guerre civile syrienne. "Il n’y aura pas de stabilisation en Irak sans transition en Syrie, étant donné le grand niveau de mobilité des combattants de Daesh entre les deux pays", insiste une source diplomatique française. "Or, il n'y a pas d'avancée sur le plan politique en Syrie, on assiste sur tous les fronts à un net affaiblissement du régime syrien : les radicaux sont en train de prendre le dessus sur Bachar el-Assad."

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[Narbonne]

"Si les États-Unis assurent l'essentiel des frappes aériennes, sur le terrain, c'est l'Iran qui demeure aux avant-postes de la lutte contre l'EI en finançant, armant et entraînant les nombreuses milices chiites antidjihadistes. "
Drôle de façon de présenter les choses. EI existe car le gouvernement irakien est devenu chiite et refuse les sunnites. C'est le pyromane qui se fait pompier.

[Ramdams]

Rien à voir. L'Irak est surtout un terrain propice à l'établissement de l'Etat islamique. C'est un Etat défaillant.

Si l'Occident est désemparé face à cette menace, c'est parce qu'il manque d'alliés au Moyen-Orient pour combattre l'EI ensemble. L'Arabie saoudite a déployé le strict minimum et encore, sous la pression internationale. Mais en réalité, elle n'est pas très ennemie de l'EI, leurs partisans sont d'obédience wahhabite. Si l'Arabie saoudite s'investissait davantage, la menace serait aujourd'hui du passé.

[Narbonne]

Rien à voir ?
Ce sont les chiites (51% de la population) qui contrôlent tout (46% de sunnites). Le problème vient de là.

[mordred]

A 2.10 mns.
J'ai pas fait St Cyr; mais je me demande pourquoi les alliés ne sulfatent pas ! Un produit doux; avec un effet de deux-trois jours. Et il n'y aurait plus qu'à ramasser ces braves gens abusés par la Religion !!!
Ils vont sur Mars; ils peuvent bien sulfater !

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[Albedo]

Comment pouvait-on penser que la liberté sortirait de l'interventionnisme occidental à base de bombes, d'embargo et de missiles?
Tout cela n'est que la conséquence de la suite d'ingérences intéressées et le reflet de la faillite des politiques étrangères menés par les puissances occidentales.

[mordred]

Les ruines de l'Empire Ottoman, gérées entre les deux guerres par la France et le Royaume-Uni.

[politicien]

Bonjour,

Les attentats de vendredi, notamment en Tunisie et au Koweït, illustrent l’impuissance de la coalition, qui ne combat Daech que du ciel.

"Le soldat du califat Abou Yahya Al-Qayrawani a pu parvenir au but dans l'hôtel Imperial", tuant près de 40 personnes, "dont la plupart sont des sujets des États de l'alliance croisée qui combat l'État du califat". C'est par ces mots que l'État islamique (EI) revendiquait vendredi soir la tuerie perpétrée à Sousse, en Tunisie. Quelques heures plus tôt, c'est un autre attentat, au Koweït contre une mosquée chiite, qui était endossé par le groupe djihadiste. "C'est un effet direct de l'intervention internationale en Syrie et en Irak", explique Romain Caillet, chercheur et spécialiste des mouvements djihadistes. "Elle a fait passer l'État islamique d'une logique locale, qui se cantonnait au Levant, à une logique globale." Pour Julian Barnes-Dacey, spécialiste du Moyen-Orient à l'European Council on Foreign Relations, "l'organisation envoie un message à toute la région : malgré les bombardements de la coalition, nous continuons à frapper et à nous étendre. En se présentant comme un groupe qui a un agenda, qui peut encore se déployer, il renforce sa crédibilité". Pour les groupes djihadistes à travers le monde, l'EI est désormais la référence.

Expansion internationale
De fait, depuis la prise de Mossoul il y a un an, le groupe n'a cessé de multiplier les ralliements : Nigeria, Afghanistan, Algérie, Égypte, Arabie saoudite… Dans tous ces pays, des groupes djihadistes ont fait allégeance à Baghdadi. C'est sans compter la Libye. Bien qu'ayant subi des déconvenues dans leur fief de Derna (dans l'Est) ces dernières semaines, l'EI contrôle désormais une partie du littoral autour de Syrte, se bat à Benghazi, dispose de cellules en Tripolitaine. "Cette internationalisation est bénéfique pour l'EI car, en cas de pertes de territoires en Syrie ou en Irak, il peut toujours dire qu'elles sont compensées par ces nouveaux ralliements", reprend Romain Caillet. Ce faisant, l'organisation multiplie aussi les fronts. Si la coalition internationale, menée par les Américains, suivait sa logique jusqu'au bout, elle devrait intervenir partout où l'EI est présent.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Jdd.fr

Qu'en pensez vous ?

[Baltorupec]

Comment pouvait-on penser que la liberté sortirait de l'interventionnisme occidental à base de bombes, d'embargo et de missiles?
Tout cela n'est que la conséquence de la suite d'ingérences intéressées et le reflet de la faillite des politiques étrangères menés par les puissances occidentales.

[Vincent_L]

Egypte: le gouvernement approuve une nouvelle loi antiterroriste.