"L'Irlande ne peut pas passer aux yeux du monde pour un pays ouvert, sous prétexte qu'il légalise le mariage gay, alors que les femmes y sont toujours considérées comme un simple réceptacle !" Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty France, ne mâche pas ses mots. Et si elle n'essaie plus d'arrondir les angles aujourd'hui, c'est bien qu'il y a urgence. Ce mardi 9 juin, Amnesty International publie un rapport alarmant sur les conditions d'avortement des femmes irlandaises afin de pousser le gouvernement à évoluer sur sa loi anti-IVG, ne serait-ce pour les cas de viols ou pour les malformations graves du fœtus.
Pour l'heure, et depuis 1983, un amendement donne la priorité au fœtus et condamne l'avortement. En 2013, lueur d'espoir : une loi donne accès à l'IVG dans un seul cas, extrême, soit lorsque la vie de la mère est en danger. "C'est loin d'être satisfaisant", remarque Geneviève Garrigos. "En pratique, on remarque que le plus souvent, rien n'est fait. Les médecins attendent la dernière minute pour pratiquer l'IVG parce qu'ils risquent quatorze années de prison. L'avortement est toujours considéré comme un crime."
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