Nouveau revers pour Erdrogan, prêt à tout pour imposer sa nouvelle Constitution qui lui conférerait un rôle d'hyperprésident. L'absence de majorité absolue de son parti au Parlement contrarie ses projets et visiblement, les nationalistes s'en amusent, ils sont les faiseurs de rois.« La situation présente ne s’oriente pas vers la possibilité d’une coalition », a annoncé lundi 17 août le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, à l’issue d’un entretien de deux heures et demie avec le président du Parti du mouvement national (MHP). Il a indiqué qu’il allait désormais consulter le président Recep Tayyip Erdogan et les responsables de sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP), pour déterminer la marche à suivre.
Le leader du MHP a également refusé la proposition d’un soutien au cas par cas à un gouvernement minoritaire AKP. Cet échec, quatre jours après le refus du Parti républicain du peuple (CHP, principale formation de l’opposition) de participer à une coalition avec le parti d’Erdogan, renforce l’hypothèse d’un retour anticipé aux urnes cet automne.
Le pays a jusqu’au 23 août pour trouver une formule qui permettrait d’éviter un nouveau scrutin, avant que le président Recep Tayyip Erdogan ne décide de dissoudre l’Assemblée et ne convoque les élections.
Dans ce contexte, M. Davutoglu pourrait retourner à la tâche que lui a confiée le chef de l’Etat et constituer un gouvernement, à parité entre les quatre partis représentés au Parlement, qui serait chargé de diriger le pays jusqu’aux élections, comme le prévoit la Constitution.
L’AKP a perdu sa majorité absolue lors des législatives du 7 juin, n’enregistrant que 40,9 % des voix et 258 députés sur 550, son pire score électoral en plus de dix ans. Il a été suivi par le CHP (25,1 % des voix et 132 élus), le MHP (16,4 % et 80 sièges) et le Parti démocratique des peuples (HDP), formation historiquement pro-Kurde mais dont l’ouverture à d’autres minorités lui a permis de franchir pour la première fois le seuil des 10 % nécessaires pour être représenté au Parlement (80 élus).
Le Monde
Dans ce contexte, Daech est l'allié objectif d'Erdrogan : il lui permet d'envoyer des troupes à l'est du pays, officiellement pour lutter la propagation islamiste, en réalité pour lutter contre les Kurdes qui lui sont hostiles.
Il reste à savoir si les Turcs sont prêts à renforcer le pouvoir de leur président en de pareilles circonstances. L'annonce d'élections anticipées n'est pas vraiment une bonne nouvelle.