Crise des migrants : les drames se succèdent, sans réponse politique commune

[politicien]

Bonjour,

Soixante et onze personnes retrouvées asphyxiées dans un camion en Autriche, dont une enfant de 1 an ; 52 personnes retrouvées noyées dans une cale de bateau, au moins 105 autres noyées, également, et des centaines portées disparues dans le naufrage de plusieurs bateaux de fortune au large de la Libye…

Depuis le milieu de semaine, les drames liés à l’afflux massif de migrants à travers la Méditerranée ou par l’est de l’Europe se sont multipliés. Les détails donnent la nausée, les chiffres le tournis.

Selon un dernier décompte du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ils ont été plus de 300 000 à atteindre l’Europe par la mer, un record absolu. Plus de 2 500 y ont trouvé la mort, un bilan bien en deçà de la réalité, tant les opérations de secours sont compliquées.

L’agence Frontex, chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen, donne d’autres chiffres : 340 000 personnes, venant d’Afrique subsaharienne, du Pakistan, de Syrie, du Maroc et du Bangladesh, ont tenté de rallier l’Europe sur les sept premiers mois de l’année, contre 123 500 en 2014. Selon les chiffres recueillis par le projet d’open data The Migrant Files, 30 816 personnes sont mortes ou disparues aux portes de l’Europe depuis 2000. (...)

Appel à la solidarité et mesures unilatérales

La réponse politique de l’Europe est, pour le moins, dispersée. La France et l’Angleterre ont promis une coopération pour résoudre les problèmes à Calais, où plusieurs milliers de personnes vivent dans des conditions sordides et tentent quotidiennement de rallier les terres britanniques.

L’Allemagne a décidé de suspendre le renvoi des demandeurs d’asile syriens vers le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE, et ce même si elle n’y est pas obligée. La chancelière Angela Merkel en a appelé à la « solidarité » des pays, alors que se multiplient les incidents aux alentours des centres de réfugiés dans son pays.

Selon la régulation européenne, seul le pays par lequel des migrants entrent illégalement dans l’UE est tenu d’examiner leur demande d’asile. Face à l’afflux dans les pays littoraux, comme la Grèce ou l’Italie, Berlin avait décidé de déroger à une règle qui ne fonctionnait plus, les administrations italienne et grecque ne pouvant plus recenser tous les arrivants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 200 000 migrants sont arrivés en Grèce et 100 000 autres en Italie.

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« Je crois que l’UE doit proposer un plan d’action et puis nous demander de nous y joindre. Je vais être très direct, nous sommes en train de supporter le poids du problème », avait dit le ministre des affaires étrangères serbe, Ivica Dacic. « A moins d’avoir une réponse européenne à cette crise (…), personne ne doit nourrir l’illusion que cela peut être réglé », avait renchéri son homologue macédonien, Nikola Poposki.

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L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

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Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

C'est un problème européen mais qui n'est géré qu'aux niveaux nationaux, alors forcément ça ne peut rien donner de bon.

[Ramdams]

J'ai regardé un reportage sur le sujet hier, très instructif. En fait, l'UE essaie de traiter le problème en amont, en allouant des enveloppes aux pays de transition comme le Maroc, beaucoup moins regardants des "droits de l'homme", pour faire barrage aux migrants. Cela évite que les migrants posent un pied en Union Européenne et donc qu'ils bénéficient dans l'immédiat des droits prévus par les traités européens.

Autre subtilité des traités : les migrants ne peuvent demander l'asile que dans le premier pays européen qu'ils ont traversé, c'est-à-dire généralement la Bulgarie - pays le plus pauvre de l'UE -, la Grèce en faillite ou l'Italie et l'Espagne surendettées.

[MARCO57]

il y a pas de solutions miracles ci ce n'est d'arrêter la guerre pour commencer et faire pression sur les
dictateurs de l'Erythrée de Somalie etc...
détruire les bateaux des passeurs
traiter le problème a la source

[politicien]

L'Union européenne accueille 6 % des réfugiés du monde entier (1 million sur les 16,7 millions selon les décomptes du HCR publiés fin 2014). En revanche, les 28 pays n'en acceptent pas un nombre proportionnel, en particulier à cause des législations différentes d'un pays à un autre. Il en va de même pour l'obtention du statut de réfugié, qui diffère de manière exponentielle entre la Suède et la France ou Chypre et le Portugal, par exemple.

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/vis ... 55770.html

[Ramdams]

Je comprends mieux pourquoi ils se ruent vers la Suède et dans une moindre mesure, en Allemagne et au Royaume-Uni. Sans doute aussi pour des raisons culturelles (liées à la langue notamment).

[mordred]

C'est vrai qu'en 2011-2012, les occidentaux furent très plongés dans leur réflexion : "Et qu'est ce qu'on fait d'Al Assad; et ceci et cela..." Il fallait tout simplement rayer Damas de la carte ! (pour commencer).
Al Assad aura apporté le malheur à son peuple et Daesh au Monde. En 2011, alors que les démocrates arabes se soulevaient, rien n'a été fait pour éliminer cette crapule, enfanté par un père par moins crapule.

[politicien]

Bonjour,

François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel "ont décidé de transmettre dès aujourd'hui (à l'UE) des propositions communes pour organiser l'accueil des réfugiés" et une "répartition équitable" en Europe, a annoncé l'Élysée jeudi dans un communiqué. Les deux dirigeants, qui se sont entretenus au téléphone jeudi sur la crise des migrants, ont ainsi "décidé d'une initiative sur la situation des réfugiés qui cherchent à rejoindre l'Europe", a indiqué la présidence française.

Cette initiative vise notamment à "organiser l'accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe", a ajouté l'Élysée. Il s'agit aussi de "rapprocher les normes pour renforcer le système d'asile européen, assurer le retour des migrants irréguliers dans leur pays d'origine et apporter le soutien et la coopération nécessaires avec les pays d'origine et de transit".

Pour la présidence française, "l'Union européenne doit agir de manière décisive et conformément à ses valeurs". "Les tragédies succèdent aux drames" alors que "des milliers de victimes ont péri depuis le début de l'année", a-t-elle encore relevé. "Ces hommes et ces femmes, avec leurs familles, fuient la guerre et les persécutions. Ils ont besoin de la protection internationale. Elle leur est due. Les conventions de Genève élaborées au lendemain de la guerre obligent tous les pays. L'Europe doit protéger ceux pour qui elle est le dernier espoir", a insisté l'Élysée.

(...)

http://www.lepoint.fr/monde/crise-des-m ... 682_24.php

Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

Voilà, enfin des quotas. Que de temps perdu...

[Nolimits]

Mais pour ces quotas, comment ça se passe une fois qu'on a atteint le nombre ? On les met où ceux qui arrivent et qui sont "en trop" ?

[johanono]

Les quotas ne veulent rien dire : de toute façon, nous n'aurons pas le courage d'expulser ceux qui arriveront une fois atteints les quotas.

[Golgoth]

Très bientôt il y aura en plus des réfugiés climatiques et ceux des guerres qui vont aller avec. Certains préféreront mourir noyés chez nous que chez eux. On pourra toujours s'imaginer qu'il suffit de faire des murs et des quotas...

[El Fredo]

Mais pour ces quotas, comment ça se passe une fois qu'on a atteint le nombre ? On les met où ceux qui arrivent et qui sont "en trop" ?

Le terme de quota est sans doute mal choisi car il fait penser à un numerus clausus, en réalité ici on devrait plutôt parler de prorata. En gros on ventile les migrants en fonction des capacités des différents pays (population, richesse, etc), il n'a jamais été question de fixer de limite mais plutôt de répartir les efforts. Équation difficile et éminemment politique, mais difficile à éviter. En tout cas vu le peu de migrants pris en charge par la France par rapport à certains de nos partenaires de l'UE il faut s'attendre à voir ce nombre augmenter. Soit dit en passant accueillir les Syriens en France ne poserait pas particulièrement de problème, on a parfaitement réussi à intégrer les Libanais et les Arméniens. La Syrie a vécu comme le Liban sous protectorat français, c'est un peuple éduqué, multiculturel, ouvert et plutôt francophile. Mais bon, comme ce sont des "arabes" (terme qui ne veut rien dire) il faut s'attendre au festival d'amalgames habituel.

[Nombrilist]

Il est vrai que les syriens et les libanais s'intègrent assez facilement. En France comme ailleurs, d'ailleurs. Sinon, pour en revenir aux pays qui accueillent davantage, c'est surtout que dans ces pays, la population vieillit et la main d’œuvre bon marché commence à se faire rare. Les patrons se frottent les mains.

[Nolimits]

Mais pour ces quotas, comment ça se passe une fois qu'on a atteint le nombre ? On les met où ceux qui arrivent et qui sont "en trop" ?

Le terme de quota est sans doute mal choisi car il fait penser à un numerus clausus, en réalité ici on devrait plutôt parler de prorata. En gros on ventile les migrants en fonction des capacités des différents pays (population, richesse, etc), il n'a jamais été question de fixer de limite mais plutôt de répartir les efforts. Équation difficile et éminemment politique, mais difficile à éviter. En tout cas vu le peu de migrants pris en charge par la France par rapport à certains de nos partenaires de l'UE il faut s'attendre à voir ce nombre augmenter. Soit dit en passant accueillir les Syriens en France ne poserait pas particulièrement de problème, on a parfaitement réussi à intégrer les Libanais et les Arméniens. La Syrie a vécu comme le Liban sous protectorat français, c'est un peuple éduqué, multiculturel, ouvert et plutôt francophile. Mais bon, comme ce sont des "arabes" (terme qui ne veut rien dire) il faut s'attendre au festival d'amalgames habituel.

Ca se tient effectivement !