Avec Jeremy Corbyn, les travaillistes britanniques mettent le cap à gauche

[Ramdams]

C’est le candidat le plus radical, proche des positions de Syriza en Grèce, Jeremy Corbyn, qui a été élu à la tête du parti travailliste britannique. Avec ce choix, l’opposition britannique tourne la page des années Blair, mais risque d’avoir du mal à gouverner.

Le nouveau leader des travaillistes britanniques se nomme Jeremy Corbyn. Il a été largement élu samedi à la tête du grand parti d’opposition, avec une orientation nettement plus à gauche que ses prédécesseurs.

Il l’a emporté largement, avec 59,5 % des voix au premier tour, selon les résultats annoncés samedi 12 septembre à Londres lors d’un congrès exceptionnel du Labour. Le taux de participation a atteint 76,3 %, pour un collège électoral composé de 550 000 personnes.

Âgé de 66 ans, il est un farouche opposant des politiques d’austérité dans la lignée des partis grec Syriza et espagnol Podemos. Fils d’un ingénieur et d’une enseignante, dont il a adopté les positions antimilitaristes, il veut faire payer davantage d’impôts aux entreprises et aux plus riches, renationaliser le rail et l’énergie...

Député de la circonscription londonienne d’Islington-Nord depuis 1983, il est végétarien et ne boit pas d’alcool. Ses meetings ont rassemblé des milliers de personnes pleines de ferveur durant la campagne pour désigner un nouveau dirigeant travailliste, après la démission d’Ed Miliband, victime de piètres résultats lors des dernières élections parlementaires du 7 mai dernier.

Hostile au projet d’accord de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis (TTIP ou Tafta), Jeremy Corbyn se présente comme un protecteur des plus démunis. Il a évoqué au cours de sa campagne l’idée d’introduire un contrôle des loyers et un « salaire maximum ».

Il est hostile au fonctionnement actuel de l’Otan et favorable au démantèlement des sous-marins nucléaires britanniques Trident. Il a par ailleurs déclaré qu’il présenterait des excuses pour l’intervention des Britanniques en Irak, une fois devenu leader du Labour.

Partisan d’une Europe plus sociale, tout en étant eurosceptique, Jeremy Corbyn n’a pas encore clairement indiqué s’il va militer pour ou contre une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne lors du référendum promis par le gouvernement conservateur d’ici à la fin 2017.

Mais il s’est prononcé en 2000 en faveur d’une dépénalisation de la possession et de la culture du cannabis et, plus récemment, il s’est dit ouvert à la mise en place de rames réservées aux femmes dans les transports en commun, pour limiter les agressions sexuelles et le harcèlement.

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Même si on n'est pas d'accord avec ses positions, il faut reconnaître que c'est l'honnêteté qui a gagné : c'est l'un des députés qui a le moins dépensé d'argent public selon Wikipédia.

[Golgoth]

Si le PS pouvait prendre exemple...

[wesker]

Il a, au moins le mérite de poser des questions, des interrogations, notamment sur la politique étrangère de la Grande Bretagne et de sa politique économique qui frappe, durement les plus populaires, et le jeunes qui se lassent de politique d'austérité qui, si elles produisent des résultats budgétaires, provoquent des souffrances considérables auprès de très nombreux citoyens qui ne se reconnaissent plus et ne se mobilisent que partiellement lors des scrutins.

Le sens de la démocratie exige d'élargir l'offre politique dans un pays qui se targue de valeurs et de réussites, en oubliant une partie significative de sa population, privé d'horizon, d'avenir.

[johanono]

Sauf qu'il est probablement trop à gauche pour l'opinion publique britannique. Si c'est lui qui conduit le Parti travailliste aux prochaines législatives, alors il n'a aucune chance de gagner, et Cameron pourra tranquillement songer à un nouveau mandat.

[Ramdams]

À voir, je ne suis pas sûr que le Labour puisse faire un pire score que celui de 2015.

[wesker]

Johanono, s'i lest vrai que, pour des raisons historiques, culturelles, les britanniques ne se reconnaissent pas dans les thèses marxistes ou communistes, nombre de citoyens, jeunes surtout, souffrent des politiques budgétaires conduites par la droite et par les travaillistes tendances démocrates, par conséquent, vouloir, aussi, exprimer une volonté d'ambition nouvelle peut se concevoir.

Je crois, par ailleurs, que cette course effrénée à une compétitivité, à la concurrence de tous contre chacun ne peut qu'aboutir à des tensions dont l'immense majorité aura du mal à accepter les conséquences. C'est pourquoi il n'est que temps que les responsables politiques et financiers reviennent à la raison, à l'équilibre qui a, durant tant d'années permis l'essor des économies industrielles, assurer le dynamisme économique des entreprises mais aussi les perspectives d'emplois et d'évolution des citoyens.

[politicien]

L'économiste français Thomas Piketty et le prix Nobel d'Economie américain Joseph Stiglitz feront partie d'un comité consultatif sur l'économie qui conseillera le nouveau leader du Labour Jeremy Corbyn, a annoncé le parti dimanche. Ce comité se réunira chaque trimestre sous la présidence de John McDonnell, chancelier de l'Echiquier du cabinet fantôme de Jeremy Corbyn, afin de développer des idées pour la stratégie économique du parti travailliste.

Thomas Piketty, auteur du best-seller international Le capital du XXIe siècle, est connu pour ses travaux sur les inégalités, tandis que Joseph Stiglitz est un critique de longue date des politiques d'austérité menées par nombre de gouvernements occidentaux dans le sillage de la crise financière.

Thomas Piketty s'est dit "très heureux de participer" à ce comité et d'"assister le Labour dans la construction d'une politique économique qui aide à s'attaquer aux problèmes les plus importants rencontrés par les gens au Royaume-Uni".

(...)

http://www.lepoint.fr/monde/jeremy-corb ... 532_24.php

[wesker]

Jeremy Corbyn incarne la nouvelle ligne de cette formation politique et sincèrement il pose des questions qui, au Royaume Uni mérite d'être posée depuis longtemps.

Cependant, au vu de la structure électorale et des données politiques, je ne suis pas persuadé qu'il puisse fédérer un pays aussi attaché au rôle de la finance et au néo libéralisme qui creuse pourtant tant d'oubliés, de souffrance auprès de citoyens qui ne se reconnaissent plus dans les familles politiques.

[albert]

Pourquoi Jeremy Corbyn ne veut pas du Brexit (la Tribune)

Je pense qu'il commet une erreur. Si le "non" l'emporte, il sera désavoué avec les autres. Il est stupide de croire que l'UE pourrait être changée de l'intérieur, surtout par la GB.

[Jeff Van Planet]

Bien au contraire: les grands-bretons sont la preuve vivante que l'UE peut être changée de l'intérieur: si on est toujours dans cette stupide Europe des nations c'est à cause d'eux.

[wesker]

Précisément, en agitant le spectre d'une sortie et d'un référendum, le Gouvernement de la Grande Bretagne a, déjà obtenu des concessions significatives de la part des instances européennes, allant même jusqu'à obtenir un droit de regard sur la politique monétaire, alors qu'ils disposent de leur monnaie nationale.

En adoptant un tel positionnement je pense que Corbyn essaye, surtout de se distinguer de la politique de la majorité actuelle mais c'est sans doute ignorer la réalité des rapports de force, qui, au niveau européen sont davantage favorable à ses opposants qu'à ses partisans. C'est, également ignorer qu'au sein de l'Europe on n'impose pas ses vues, on se doit, toujours et sur de nombreux dossiers consentir à des négociations, des compromis qui peuvent heurter un électorat si ce dernier croit à certains engagements de campagne.

[albert]

La GB a obtenu des dérogations mais elle n’a pas changé l’UE de l’intérieur. Elle n’a pas pu empêcher la monnaie unique, ni Schengen. Cameron n’a rien obtenu de significatif malgré son chantage au Brexit, aucune modification des traités.

[Jeff Van Planet]

Les Grands bretons sont responsable de l'impossibilité de l'harmonisation fiscale, ils sont responsables de la situation actuelle: une Europe des nations.

Sans eux les choses seraient très différentes et les problèmes moins nombreux.

[wesker]

Pourtant érigés en modèle par nombre de libéraux vantant le "modèle" anglo saxons....