Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

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politicien
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Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par politicien » 16 janv. 2016, 15:28:36

Bonjour,
Le torchon brûle entre le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et la Commission européenne autour de la flexibilité budgétaire et de la crise migratoire, sur fond de différends plus profond entre Rome et Berlin.

L'escarmouche, qui a eu lieu vendredi avec le président de la Commission Jean-Claude Juncker, a été sans précédent: «L'Italie mérite le respect» et «ne se laisse pas intimider», a grondé le président du Conseil Matteo Renzi. Sur la chaîne Canale 5, M. Renzi, très remonté, a assuré que la flexibilité budgétaire qu'il juge nécessaire pour stimuler la croissance dans l'UE avait été acceptée «après que l'Italie l'a réclamée de manière très très insistante».

«La flexibilité, c'est moi qui l'ai introduite, pas lui. J'ai beaucoup de respect pour le président du Conseil, mais il a tort d'offenser la Commission européenne», avait lancé auparavant le président luxembourgeois de la Commission.

Demandant à Bruxelles mais aussi à Berlin, première puissance économique en Europe, une politique communautaire qui «pense plus à l'emploi et moins à l'austérité et aux règles de fer du budget», M. Renzi entend se poser en représentant d'un Etat fort, troisième puissance de la zone euro, et non plus de celui d'un maillon faible de l'Europe des 28.

«J'ai l'honneur de diriger un grand pays qui donne beaucoup d'argent à Bruxelles (...) Si quelqu'un regrette l'époque où l'on pouvait dicter depuis Bruxelles sa ligne (de conduite) à Rome, télécommander Rome, ce temps n'est plus. Le temps où l'Italie devait faire ses devoirs à la maison est fini, nous avons accompli nos réformes et nous demandons à tous le respect. Le temps où l'Italie allait à Bruxelles le chapeau à la main n'a plus cours», a ajouté M. Renzi.

(...)

'Italie freine du coup sur l'octroi de trois milliards d'euros d'aide européenne à la Turquie, demandée par Berlin, pour aider Ankara à accueillir sur son sol les migrants syriens qui, sinon, risquent de rejoindre l'Allemagne. Pour Rome, des sommes devraient d'abord être trouvées dans les budgets communautaires, avant de mettre à nouveau à contribution les Etats membres.

D'autres différents plombent les relations avec Berlin et Bruxelles, comme les mécanismes qui permettent d'assainir les créances des banques ou le projet Nord Stream 2 de gazoduc entre la Russie et l'Allemagne, critiqué par M. Renzi.

(...)

http://www.20minutes.fr/monde/1767201-2 ... 1452945840
Qu'en pensez vous ?
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Nombrilist
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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Nombrilist » 16 janv. 2016, 15:46:26

Enfin un dirigeant européen qui a compris qu'il devait mettre les intérêts de son peuple au moins au même niveau que celui des autres et qui dénonce l'axe bruxello-allemand. A quand la même chose en France ?

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El Fredo
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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par El Fredo » 16 janv. 2016, 17:05:22

C'est quand même scandaleux de demander à l'Italie du fric pour la Turquie afin qu'elle puisse accueillir les migrants, vu que c'est bien l'Italie qui pendant des années s'est tapé le sale boulot en Méditerranée sans une once de solidarité de la part de ses partenaires européens.
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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Nombrilist » 16 janv. 2016, 17:06:26

Exactement !

Papibilou
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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Papibilou » 16 janv. 2016, 17:59:04

A quand un front commun capable d'envoyer balader simultanément Junker (vous savez ce monsieur qui donne des leçons après avoir participé à l'évasion fiscale des plus grands groupes mondiaux via le Luxembourg) et Mme Merkel ( vous savez cette dame qui commence à se rendre compte, entre autres à Cologne, qu'elle est allée un peu loin en matière d'immigration et qui, reconnaissons le, fait enfin un petit effort pour aider les troupes françaises en Afrique en envoyant 600 hommes alors que la France envoie des troupes infiniment plus nombreuses avec un coût important et que l'Allemagne ne met jamais la main au portefeuille) !

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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Ramdams » 16 janv. 2016, 18:18:26

Matteo Renzi a déjà prouvé par le passé qu'il agissait dans l'intérêt des Italiens, quitte à troubler la quiétude de certains. Merkel devra assumer sa politique, pour la première fois de son mandat.

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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Nombrilist » 16 janv. 2016, 18:19:06

Papibilou, et oui, c'est toute la question. A quand ? A mon avis, quand on aura autre chose que le PS, le Centre ou LR au pouvoir en France.

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wesker
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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par wesker » 17 janv. 2016, 09:03:22

Voilà un dirigeant italien qui a, le courage, l'audace de faire prévaloir les intérêts d'une politique de croissance sur les injonctions d'austérité venue d'Allemagne qui précipite le pays vers des dépenses et une situation particulièrement difficile, tout en voulant faire peser ses propres responsabilités, notamment sur la crise des migrants sur ses partenaires.

Il ne s'agit pas d'entrer en conflit avec l'Allemagne ni de mettre fin à nos relations diplomatiques il s'agit, simplement de se faire respecter, de faire prévaloir ses intérêts sur les dogmes budgétaires d'un pays qui, ne peut, à lui seul être l'alpha et l'oméga d'une politique européenne nécessaire au rétablissement de perspectives économiques dont les entreprises ont besoin !

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Jean
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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Jean » 17 janv. 2016, 12:56:57

El Fredo » 16 Jan 2016, 18:05:22 a écrit :C'est quand même scandaleux de demander à l'Italie du fric pour la Turquie afin qu'elle puisse accueillir les migrants, vu que c'est bien l'Italie qui pendant des années s'est tapé le sale boulot en Méditerranée sans une once de solidarité de la part de ses partenaires européens.


On est face à un chantage turque.

"Filez-moi du blé où je fais un malheur en lâchant une nouvelle bouffée de migrants après avoir refait le coup du gamin au bord de l'eau"

On es coincé on doit tous payer mais il est vrai qu'on pourrait déduire de la part italienne les dépenses qu'elle a eu à gérer la déferlante d'immigrés passant par la Lybie.

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Jean
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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Jean » 17 janv. 2016, 12:59:47

Papibilou » 16 Jan 2016, 18:59:04 a écrit :A quand un front commun capable d'envoyer balader simultanément Junker (vous savez ce monsieur qui donne des leçons après avoir participé à l'évasion fiscale des plus grands groupes mondiaux via le Luxembourg) et Mme Merkel ( vous savez cette dame qui commence à se rendre compte, entre autres à Cologne, qu'elle est allée un peu loin en matière d'immigration et qui, reconnaissons le, fait enfin un petit effort pour aider les troupes françaises en Afrique en envoyant 600 hommes alors que la France envoie des troupes infiniment plus nombreuses avec un coût important et que l'Allemagne ne met jamais la main au portefeuille) !


"infiniment" le mot est fort....

Par ailleurs l'Allemagne n'a pas a assumer le rôle de "grand" que l'on veut encore jouer.

La seconde guerre mondiale la met à l'abri de se genre de rôle... merci H

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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Nombrilist » 17 janv. 2016, 13:15:47

Jean » Dim 17 Jan 2016 - 12:56 a écrit :
El Fredo » 16 Jan 2016, 18:05:22 a écrit :C'est quand même scandaleux de demander à l'Italie du fric pour la Turquie afin qu'elle puisse accueillir les migrants, vu que c'est bien l'Italie qui pendant des années s'est tapé le sale boulot en Méditerranée sans une once de solidarité de la part de ses partenaires européens.


On est face à un chantage turque.

"Filez-moi du blé où je fais un malheur en lâchant une nouvelle bouffée de migrants après avoir refait le coup du gamin au bord de l'eau"

On es coincé on doit tous payer mais il est vrai qu'on pourrait déduire de la part italienne les dépenses qu'elle a eu à gérer la déferlante d'immigrés passant par la Lybie.
Je pense que les pays dits "du Nord" leur devraient des milliards.

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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Baltorupec » 17 janv. 2016, 13:32:03

Tsipras et Renzi, deux personnages idéologiquement opposé, mais j'aime beaucoup leur audace et la volonté de servir réellement leur pays.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par albert » 17 janv. 2016, 14:31:27

Baltorupec » Dim 17 Jan 2016, 13:32:03 a écrit :Tsipras et Renzi, deux personnages idéologiquement opposé, mais j'aime beaucoup leur audace et la volonté de servir réellement leur pays.
Tsipras a capitulé; quant à Renzi il ne faut pas charrier : il ne conteste rien du tout. Il cherche à gagner quelques marges de manœuvre budgétaires, quelques milliards, c'est tout… Hollande aussi le fait, à ce compte-là, lorsqu’il dit que le pacte de sécurité est plus important que le pacte de stabilité… Mais globalement Renzi ne remet pas en cause le cadre global ni l’Euro.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par wesker » 17 janv. 2016, 14:46:36

Jean....Non, nous n'avons pas à payer pour les largesses et les appels lancés par l'Allemagne auprès de population civile, ayant connues l'enfer, de par les troubles que la geopolitique actuelle cause dans leurs pays.

La Turquie est, historiquement proche de l'Allemagne, si cette dernière souhaite contribuer à ce que la Turquie n'assume pas, seule la charge de cette crise des réfugiés, elle dispose de considérables excédents budgétaires, acquis, par les politiques alternatives à l'austérité qu'ont conduit, contre son avis ses partenaires européens, par conséquent, je ne vois aucune raison, objective de nous acquitter d'une contribution qui ne servirait que ses seuls intérêts, en sachant qu'en cas inverse, elle ne le ferait pas.

Chacun doit assumer ses responsabilités, la France, acceptera des migrants, de par sa participation à des conflits auxquels elle participe dans nombre de pays, mais elle n'a pas, davantage que l'Italie a assumer les choix migratoires de l'Allemagne.

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Re: Entre Bruxelles et un Matteo Renzi sûr de lui, le torchon brûle

Message non lu par Jean » 18 janv. 2016, 18:42:18

wesker » 17 Jan 2016, 15:46:36 a écrit :Jean....Non, nous n'avons pas à payer pour les largesses et les appels lancés par l'Allemagne auprès de population civile, ayant connues l'enfer, de par les troubles que la geopolitique actuelle cause dans leurs pays.

La Turquie est, historiquement proche de l'Allemagne, si cette dernière souhaite contribuer à ce que la Turquie n'assume pas, seule la charge de cette crise des réfugiés, elle dispose de considérables excédents budgétaires, acquis, par les politiques alternatives à l'austérité qu'ont conduit, contre son avis ses partenaires européens, par conséquent, je ne vois aucune raison, objective de nous acquitter d'une contribution qui ne servirait que ses seuls intérêts, en sachant qu'en cas inverse, elle ne le ferait pas.

Chacun doit assumer ses responsabilités, la France, acceptera des migrants, de par sa participation à des conflits auxquels elle participe dans nombre de pays, mais elle n'a pas, davantage que l'Italie a assumer les choix migratoires de l'Allemagne.


J'ai du me faire mal comprendre.

La politique de l'Allemagne vis à vis de l'immigration turque (c'est à dire de turcs) est bien entendu de la responsabilité des allemands.

Par contre la déferlante d'immigrants que l'on connait actuellement transite soit par la Turquie soit par la Lybie. Cette déferlante affecte l'ensemble des pays de l'UE même si ce sont les plus riches qui évidemment sont les plus sollicités. A noter que la situation économique actuelle de la France nous protège un peu de ce péril.

Cela dit nous sommes soumis à un chantage de la part de la Turquie qui menace de ne plus filtrer les immigrants. Elle souhaite afin de reprendre son rôle qu'on l'aide c'est à dire qu'on la finance.

De même il serait probablement souhaitable d'agir auprès de la Lybie afin qu'elle reprenne ce même rôle qui était tenu par Kadhafi.

Je préfère financer l'aide aux émigrants sur le territoire de pays de même culture et par ailleurs voisin de leur pays d'origine afin qu'ils puissent retourner chez eux lorsque la paix sera rétablie plutôt que de payer pour les accueillir chez nous et pour essayer, fort probablement sans plus de succès qu'hier, à les intégrer.

Cela dit dans un monde parfait ce serait à l'ONU d'aider les pays d'accueil. Mais on sait bien que lorsqu'il faut payer l'ONU se limite aux USA et à l'UE.

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