Les cinq plus grands pays émergents du monde se réunissent ce week-end à Goa en Inde pour réfléchir à la façon de faire repartir leurs économies. Mais Vladimir Poutine compte aussi se servir de ce forum pour chercher de nouveaux alliés dans sa reconquête de la scène mondiale. Au micro d'Europe1, la chronique du rédacteur-en-chef international du JDD, François Clemenceau.
Un panneau annonçant la tenue du sommet des BRICS, dans l'Etat de Goa, en Inde. (Reuters)
Quand on regarde les chiffres, on se dit que ces cinq-là, s’ils formaient un cartel, seraient incontournables et pourraient même imposer leur loi au reste du monde. La Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil et l’Afrique du Sud (dont les initiales forment l'acronyme BRICS) abritent près de la moitié de la population de la planète. Ils contribuent pour près de 20% au commerce mondial et leur PIB accumulé avoisine les 17.000 milliards de dollars, un quart du PIB mondial, une somme trois fois supérieure à ce qu’elle était il y a 15 ans lorsque est née l’idée de faire cause commune. Le problème, c’est que leurs modèles économiques et leur situation actuelle les met quasiment aux antipodes.
La Russie et le Brésil sont en récession, l’Afrique du Sud en passe de l’être tandis que la Chine peine à revenir vers les 10% de croissance qui sui sont nécessaires pour continuer à développer sa classe moyenne. En fait il n’y a que l’Inde qui jouit d’une bonne santé avec pas loin de 8% de croissance. Autrement dit, on ne peut pas s’entendre sur des objectifs communs lorsqu’on est à ce point distant les uns des autres. D’autant que ces différences ne sont pas uniquement économiques. Les Brics sont aussi chacun à leur façon englués dans des crises politiques majeures et durables.
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Dans ce contexte, que peuvent alors vraiment faire les dirigeants des Brics ? Pas grand-chose, sauf à se trouver des causes communes, comme de faire pression en commun pour que les organisations multilatérales leur donnent plus de pouvoir, notamment au FMI. Mais ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine envisage de parler de la Syrie au sommet de Goa. Le président russe a besoin de montrer que les Occidentaux sont en recul et sous pression grâce à ses interventions militaires au Moyen Orient et en Europe centrale.
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