AUTOUR DU MONDE - La "cascade" de retraits de pays africains de la Cour pénale internationale (CPI) redoutée par les autres Etats membres semblait s'est concrétisé mercredi dernier, avec l'annonce du départ de la Gambie, après le Burundi et l'Afrique du Sud.
Coup sur coup en dix jours, trois pays africains ont décidé de se retirer de la Cour pénale internationale de La Haye (Pays-Bas). Une première pour cette institution entrée en fonction en 2002. Après le Burundi puis l'Afrique du Sud, la Gambie a annoncé son retrait mercredi. Pour ces États, la CPI serait coupable de "chasse raciale" et pratiquerait "une justice à deux vitesses". Chargée de juger les auteurs de crimes contre l'humanité, crimes de guerre ou de génocide, la CPI a jusqu'à présent majoritairement enquêté sur des faits commis en Afrique. Aujourd'hui, sur les dix enquêtes ouvertes, neuf concernent un pays africain.
"Mais cet argument est de façade : à deux ou trois exceptions près, ce sont des pays africains qui ont demandé ces interventions de la CPI, rétorque Pierre Hazan, conseiller éditorial de JusticeInfo.net et professeur associé à l'université de Neuchâtel, en Suisse. La Cour prête en fait infiniment plus d'attention aux victimes africaines qu'aux victimes syriennes."
Au-delà de la CPI, les institutions internationales sont en perte de légitimité. "Nous vivons une crise du multilatéralisme, poursuit Pierre Hazan, avec une montée des nationalismes et de repli sur soi. Mais les sociétés civiles restent, elles, très engagées sur les questions de justice internationale."
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http://www.lejdd.fr/International/Afriq ... xtor=CS1-4
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