Les Italiens se prononcent dimanche 4 décembre par référendum sur une réforme constitutionnelle majeure. Elle prévoit une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, qui ne votera plus la confiance au gouvernement, une limitation du pouvoir des régions et la suppression des provinces, l’équivalent des départements français.
Le chef du gouvernement, Matteo Renzi, qui a négocié et porté le texte, avait annoncé à son arrivée au pouvoir en février 2014 qu’il abandonnerait la politique en cas de victoire du « non » au référendum. Il a, depuis, tempéré sa position, mais son sort reste intimement lié au verdict des urnes.
De l’extrême gauche à l’extrême droite, les opposants à la réforme sont nombreux. Les populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, mais aussi le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi (centre droit, qui avait pourtant négocié la réforme avec M. Renzi) et des « frondeurs » du Parti démocrate, tous dénoncent un risque de concentration des pouvoirs entre les mains du chef du gouvernement et une remise en question du délicat équilibre des pouvoirs mis en place en 1948 après le traumatisme du fascisme.
Leur principal dénominateur commun semble être la volonté d’obtenir la démission de Matteo Renzi. Spécialiste de l’Italie, le chercheur à Sciences Po Paolo Modugno défend le bilan du président du conseil, attaqué y compris dans son propre camp.
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Matteo Renzi a très tôt lié son sort à celui du référendum organisé dimanche en Italie. Sa popularité en berne risque-t-elle d’influencer le vote des citoyens italiens appelés à se prononcer sur la réforme constitutionnelle ?
L’Italie est un pays de chapelles où les rivalités entre villes sont encore très fortes. Matteo Renzi, parce qu’il est Florentin, est considéré par ses détracteurs soit comme arrogant, soit étranger à la manière dont les choses se passent à Rome. Il est aussi attaqué, y compris dans son camp, parce qu’il a changé beaucoup de choses en Italie, ce qui dérange de nombreuses personnes.
Depuis des dizaines d’années, on parle de réformes institutionnelles, mais peu de chose a été entrepris avant 2013, date à laquelle le président Giorgio Napolitano a conditionné la poursuite de son mandat à leur mise en œuvre. Le Parlement a alors pris l’engagement solennel de s’y attaquer. Un an plus tard, Matteo Renzi arrivait au pouvoir et engageait les réformes amorcées par son prédécesseur, Enrico Letta.
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http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
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