Alors que l'Autriche rejoue l'élection présidentielle, l'Italie se prononce par référendum sur une réforme de la Constitution.
Les pierres de la maison occidentale tombent les unes après les autres. La vague nationaliste qui défie les démocraties est désormais si puissante qu'elle ressemble à un tsunami qui s'apprête à rayer de la carte l'ordre établi. Après la Hongrie de Viktor Orban et la Pologne du parti nationaliste Droit et Justice, après le Brexit et l'élection de Donald Trump, la théorie des dominos est à nouveau testée dimanche à Rome et à Vienne, deux anciennes capitales d'empires, deux pays au cœur de l'Europe, au niveau politique ou géographique.
Les enjeux ne sont pas seulement symboliques. En Italie, un vote négatif au référendum constitutionnel visant à renforcer la stabilité politique du pays, imprudemment organisé par Matteo Renzi, pourrait entraîner une démission du président du Conseil. De l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par les populistes du Mouvement 5 Étoiles ou de la Ligue du Nord, une grande partie de la classe politique a appelé à voter non. En Autriche, les électeurs rejouent l'élection présidentielle, invalidée pour vice de forme au printemps dernier. Norbert Hofer, le candidat d'extrême droite, voudrait remettre en cause, par référendum, l'appartenance de son pays à l'UE. Son élection à la présidence de la République, même avec ses pouvoirs réduits, constituerait une nouvelle étape dans la normalisation de l'accession au pouvoir de ce type de partis.
Les deux scrutins sont les premiers tests d'un éventuel effet Trump ou Brexit sur les courants nationalistes et populistes, qui gonflent mois après mois dans le monde occidental et remettent en cause les valeurs libérales.
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Dans les jeunes générations, ceux qui considèrent que la démocratie est une valeur «essentielle» de la vie sont de moins en moins nombreux, selon une enquête de sa Freedom House. En Suède, le pourcentage aurait chuté de 80 à 55 % au cours des dernières décennies ; de 75 à 28 % aux États-Unis et de 72 à 28 % en Grande-Bretagne.
«Il existe deux lignes de démarcation entre les pays: celle qui sépare les démocraties des pays autoritaires et celle qui oppose l'ordre au chaos. Pour les Russes, la deuxième proposition compte davantage. La menace du chaos nous inquiète plus que celle de l'autoritarisme. Et cette vision des choses est de plus en plus partagée dans le monde», commentait Andreï Kortunov, le directeur du Conseil russe pour les affaires internationales, à l'occasion d'un colloque à l'Ifri.
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http://www.lefigaro.fr/international/20 ... uliste.php
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