Favorable aux sanctions? comment pourrait il est être autrement. Je le déplore, en tout cas partiellement, mais c'est là le principal inconvénient de l'Europe sous sa forme actuelle: diplomaties multiples bien obligées de s'accorder sur l'essentiel. J'aimerai autant une diplomatie européenne unique. A quoi nous sert il d'être encore des états souverains, avec des intérêts particuliers, si on doit exercer une diplomatie de copinage, qui peut éventuellement desservir un état souverain, au bénéfice de l'intérêt d'un ou d'une poignée de pays membre. Vivement le fédéralisme!Une seule diplomatie.Yakiv a écrit : ↑27 mars 2018, 00:22:05
Je crois que Macron a un style bien à lui, c'est vrai, mais sans être un spécialiste de Macron (il faudra peut-être plus de temps pour valider ou informer mon hypothèse), j'ai plutôt l'impression qu'il applique un double standard et en tout cas qu'il ne correspond pas à la citation ci-dessous.
Pour moi, Macron est, certes, respectueux sur la forme (encore que son refus de visiter le stand russe au salon du livre de Paris est une petite entorse à cette règle), mais en même temps plutôt impitoyable sur le fond. Il crée un mouvement pour isoler Trump (par rapport au retrait américain des accords de Paris) mais l'invite au 14 juillet, il appelle Poutine au téléphone pour le "féliciter" après son élection (en réalité, sa tournure de phrase plutôt malicieuse ne l'a pas contraint à le féliciter personnellement) et profite de l'avoir au bout du fil pour le réprimander au sujet de la Syrie et de l'affaire Skripal. Il faut admettre que c'est faire preuve d'une certaine forme de courage, c'est vrai. Mais il n'en reste pas moi qu'il reste favorable aux sanctions et je suis à peu près convaincu qu'il n'aurait pas livré les Mistral à la Russie lui non plus.
Mistral à la Russie? Pas sur qu'il ne les eut pas livré. Macron a le sens du contrat, contrairement à son époque.
Pour le reste, tu as très bien décrit les subtilités diplomatiques qui l'anime, et que je trouve tout à fait adaptées à la situation. Trump et Poutine y sont traités poliment, et sa méthode pour les isoler est autrement plus fine que des sanctions dont nous sommes les premiers à souffrir, avant même les russes. Prendre le leadership de la lutte climatique, avec les Chinois et les Indiens, c'est la manière douce d'isoler les 2 affreux, sans faire trinquer les peuples! Bien au contraire. Parce que tous les gens qui se rengorgent stoïquement de ces sanctions infligées, ont le frigo plein et la mondialisation heureuse. On se croirait en 1914!
Bien sur que la guerre est nécessaire parfois. Que certains critiquent la Russie, d'autres Israël, ce ne sont là que des sensibilités (que dis je, des "émotivités") différemment orientées, amis mue par le même mécanisme intellectuel. Ce n'est donc pas un désir de simplification. Mais vois tu, j'ai bien remarqué, et depuis longtemps, que les gens, notamment les politiciens, qui déclarent abondamment que les choses sont complexes, certes elles le sont un peu, ne le font que pour disqualifier un peuple profane et le renvoyer avec condescendance à "ses conversations de comptoir". Non, les choses ne sont pas si complexes, c'est une vieille méthode que de les complexifier artificiellement, pour isoler la pensée publique du pouvoir.Parfois la guerre est nécessaire, parfois elle ne l'est pas, même d'un point de vue humaniste, il n'y a pas de vérité absolue.
En ce qui me concerne, je ne fais pas partie des pacifistes qui considèrent que la guerre est toujours à éviter, il s'agit (pour reprendre des termes bien connus en médecine) d'évaluer le rapport bénéfices / risques, qui peut aussi avoir un sens sur le plan des droits de l'homme.
Mais j'ai l'impression que les gens que tu décrits sont surtout les plus politisés qui défendent en particulier la Palestine contre Israël et qui ne sont d'ailleurs pas forcément les mêmes que ceux qui critiquent la Russie, attention. Bref, je trouve que tu simplifies trop les choses ici.
Quand à la capacité de notre pays à influer sur le monde, elle est réelle mais en concertation, je m'explique.
Bien qu'il faille à mon avis beaucoup, beaucoup, relativiser cet argument qui ne me plaît pas trop à vrai dire mais qui répond plus à ta logique et à ceux qui argumentent en premier lieu sur les "intérêts de la France", je dirais simplement que la France a plus de poids, plus d'influence et trouve plus d'intérêts, lorsqu'elle s'associe aux positions américaines et européennes que si elle devait être semi-isolée (en compagnie de la Corée du Nord, de l'Iran, de la Syrie, du Venezuela et de l'Arménie) en défendant les positions de la Russie.
La France n'a pas à défendre les positions russes. Elle doit juste ménager le peuple russe, comme le sien, c'est d'ailleurs le véritable sens de son credo sur les droits de l'homme, bien plus que des sanctions négatives en tous points, n’appelant qu' à la surenchère d'un Poutine dopé par son dernier succès. Ce n'est pas une question de régimes. Rappeler à un fédéraliste que la position d'une France semi isolée qui défendrait des positions russes est peu viable, autant rappeler à un grand skieur que la neige glisse. Et dire que c'est moi qui simplifie...
Ben c'est exactement ce que je pense. Des russes, et du monde arabe sunnite comme chiite. Je disais seulement que si l'occident était un havre de quiétude, de vertu, d'humanisme, ce qu'il n'est pas, les universalistes auraient sans doute plus de chances de vendre notre concept démocratique, à des peuples qui n'en voient que les travers. C'est aussi pour cela que j’émettais un doute, plus que fondé, sur le vrai mobile des printemps arabes. Doute sur le prétendu désir, évoqué sans cesse par les humanistes occidentaux, des russes, et des arabes, à quitter les régimes dur. D'ou cette tentative d'explication sur leur "peur" de la liberté. Éternel sujet de philo au bac: la liberté est elle une responsabilité? Si oui, les russes comme les arabes s'en passent volontiers: de l'argent et monter en classe suffirait. La responsabilité, ça ne se mange pas. Et leur sens de l'égalité, c'est tous égaux devant Dieu ou Allah, seule constitution politique et juridique reconnue, puisqu'elle vient d'au dessus de l'Homme.Je pense qu'elle contredit un peu ton affirmation dans le sens où même si les Russes étaient plus à l'aise économiquement et qu'ils bénéficiaient d'un meilleur niveau de vie, ils ne se tourneraient pas plus vers l'occident pour autant.
"Deux noms sans lien apparent et pourtant indissociables à mes yeux. L’être humain revendique la notion de liberté comme un droit fondamental qu’il est souvent bien incapable de s’accorder lorsque celle-ci devient possible. Sans doute la liberté a-t-elle un prix : celui de la responsabilité qu’elle engendre." André Baechler
Le nain a vaincu Napoléon et le nazisme. Pas un américain n'aurait mis un pied en Normandie si les russes ne monopolisaient pas les trois quart de la Wehrmacht sur le front Est. Le nain est aller nettoyer la Syrie à ses frais, pendant qu'Hollande essayait de bricoler 2 hélicoptères pour en faire un qui puisse voler au mali.Tu te trompes pourtant sur les rapports de force, entre la Russie et l'Europe (car il faut voir la France comme une composante de l'Europe, étant donné qu'elle en partage actuellement les grandes visions géopolitiques), c'est bien la Russie le nain.
C'est curieux, mais l'attitude que tu prônes me fait un peu penser à celle de Louis de Funes lorsqu'il joue un rôle bien franchouillard : fort avec les petits, faible et lèche-botte avec les grands. Ce n'est pas pour "tirer" que je dis ça, qu'on s'entende, mais tu utilises beaucoup les images dans tes argumentations, je me prête aussi un peu au jeu par conséquent. Et dans ce même ordre d'idées, tu donnes l'impression qu'il faudrait soutenir les opposants si et seulement si ils sont en mesure de gagner, d'"être "solides", ça fait un peu "ouvrier de la onzième heure", non ?
Et puis tu racontes de grosses bêtises au sujet de l'Ukraine ("les pro européens sont à moitié fachos!").
L’Europe est un géant économique. Mais sa construction est friable, plus que jamais. Militairement très très moyen. Ressource naturelle très très moyen. Cohésion culturelle et patriotique très très très moyen. Reste le génie plutôt bon. Mais si tu trouves un européen civil prêt à mourir pour la patrie Europe, présente le moi. C'est de cette trempe dont sont fait pourtant les géants. L'argent ne paie pas tout, le courage si.
J'essaie de comprendre les méandres de ton cheminement mental, enfin celui qui t'amène toujours à me faire dire le contraire de ce que j'écris. Sois tu lis trop entre les lignes et trop vite. Sois tu as une lecture de type global: un seul mot te dispense de lire le reste de la phrase. Peut être penses tu me mettre dans une case, dans un cliché, sans vraiment y parvenir. Qu'est ce qui a bien pu encore t'inspirer pour penser que j'ai, à un moment, développé quelque chose qui t'amène à cette conclusion: "fort avec les petits, faible et lèche-botte avec les grands". Décidément tu as du mal à me cerner...
Quant à l'Ukraine... juste une exagération dans la proportion. Car tu ne dois pas sous estimer l’acuité particulière, propre à quasiment tous les anciens pays du "bloc", de ces populations sur des discours de droite dure, anti gay et homophobe, et bien sur anti russe au point d'aller combattre dans des groupes paramilitaires. Sans compter la glorification montante des groupes dans l'idéal de la jeunesse. C'est un pays prédisposé à la droite dure, tu ne me l'enlèvera pas. La grosse bêtise est de ne pas le sentir venir.