Pour tous ceux qui rêvent de sortir de l'UE ...

[Baltorupec]

La démocratie a un coût.

[Nombrilist]

Oui mais c'est assez lourd à mettre en place ex-nihilo.

En fait, tout dépend à quel point la partie d'en face a besoin de toi. Par exemple, on a une armée (le RU aussi) et l'arme atomique. Le reste de l'Europe n'en a pas. La défense de l'Europe, ce sont donc nos deux pays qui l'assurent (+ un peu l'Italie). Forcément, ça donne un certain poids dans les négociations et ça créé un certain besoin pour ceux d'en face.

[El Fredo]

Argument faible s'il en est. Est-ce que les Britanniques interviennent tant que ça dans les conflits qui menacent les intérêts des 27 autres membres ? Je crois surtout qu'ils vont bientôt redécouvrir les avantages et les inconvénients de leur insularité en terme de commerce international. S'ils comptent relancer leur secteur industriel ils vont au-delà de graves désillusions. De nos jour la fluidité de la chaîne d'approvisionnement est la colonne vertébrale de l'industrie, l'insularité est un défaut majeur qui devient rédhibitoire quand il n'est plus compensé par l'absence de barrières douanières.

[Nombrilist]

"Argument faible s'il en est. Est-ce que les Britanniques interviennent tant que ça dans les conflits qui menacent les intérêts des 27 autres membres ?"

Il n'y a pas que l'intervention dans des conflits. Il y a surtout la dissuasion. Si tu n'as pas d'armée, tu ne dissuades pas Poutine d'annexer la Pologne.

[Incognito]

Non, de toute façon, bien des pays en dehors de l'UE sont obligé de se conformer aux réglementations de l'UE. C'est le cas à ma connaissance de la Turquie, de la Norvège et de la Suisse.

Justement, le statut du RU après le Brexit ressemblera plus à celui du Canada par exemple, qu'à celui de la Norvège ou de la Suisse qui font partie du marché unique sans faire partie de l'UE. Et ça change vraiment tout en ce qui concerne la facilité du commerce international.

[El Fredo]

La comparaison avec le Canada est pertinente, souvenons-nous du psychodrame du CETA, qui dure depuis bientôt 10 ans, et après les Britanniques prétendent arriver au même résultat en moins de 2 ans !

[Baltorupec]

Sur ce point il y a une immense différence entre les britanniques et les français. Les britanniques ont voulu quitter l'UE par refus de vouloir payer quelque contribution à l'UE, mais néanmoins à peine en train de sortir, ils veulent négocier un traité de libre échange.

Les français, au contraire, rejettent dans l'UE le libre échangisme. Personnellement, j'y rejette le libre échangisme, mais ce qui me fait le plus craindre, ce sont les renoncements de souveraineté, qui pour moi sont automatiquement des renoncement de démocratie.

[albert]

La comparaison avec le Canada est pertinente, souvenons-nous du psychodrame du CETA, qui dure depuis bientôt 10 ans, et après les Britanniques prétendent arriver au même résultat en moins de 2 ans !

On peut supposer qu’il n’y aura pas de psychodrame en ce qui concerne les relations avec le RU puisque ces relations existent déjà, il s’agit juste de les adapter au nouveau statut du RU hors de l’UE. D’autre part, lorsqu’une échéance existe, on s’organise en fonction de celle-ci, ce n’est pas la même chose de négocier un nouveau traité qui n’a aucun caractère d’urgence. Enfin, si le délai de 2 ans est insuffisant, il est toujours possible de le proroger, c’est prévu dans l’article 50 du traité de Lisbonne.
Ni l’UE, ni le RU n’ont intérêt à ce que les choses se passent mal. Si aucun accord global n’est possible dans les deux ans, un accord partiel et temporaire peut-être trouvé, validant les points négociés et prorogeant le statu quo pour les autres points jusqu’à ce qu’un accord final soit signé.

[Incognito]

A nouveau, je n'ai pas lancé ce fil pour discuter de concepts un peu abstraits style 'le brexit pour ou contre?' ou 'protectionisme contre libre-échange', mais pour mettre en lumière l'importance de la 'plomberie' du marché unique pour la simplification drastique du commerce intra-UE et extra-UE.

Quelques exemples pour le RU en cas de sortie du marché unique. Je cite les chiffres de mémoire après lecture du blog.

- Réinstauration des contrôles de douanes: le RU n'a plus de code des douanes, il faut le réécrire complètement. 60m de passages à la douanes au RU en ce moment, plus de 300m en cas de sortie du marché unique. Pas de système informatique capable de traiter un tel volume. Pas d'infrastructures de douane à Douvre et Calais pour faire passer 12.000 camions par jour. Contrôle de douane de chaque camion qui prend plusieurs heures. Donc file de camion en attente qui irait de Douvre jusque Londres. Et idem côté français.

- Plus de normes communes et plus de reconnaissance mutuelle des normes. Besoin de rapatrier 34 agences regulatoire (par exemple l'agence du médicament) au RU. 30.000 fonctionnaires à engager pour peupler ces agences regulatoires.

- 1200 traités internationaux entre l'UE et d'autres pays pour faciliter le commerce international. 64 traités rien qu'avec les États-Unis pour simplifier toutes sortes d'aspects pratiques du commerce international. Imbrication de ces traités entre traités multilatéraux et traités bilatéraux. Quasiment aucun pays au monde sans traité commercial avec l'UE.

[albert]

Le RU a voulu quitter l’UE principalement pour ne plus dépendre de la CJUE et pour maîtriser l’immigration. Il n’est pas question pour Theresa May de remettre en cause le libre-échange. A l’heure actuelle, le RU a les mêmes règles, règlements et normes que le reste de l’UE. Contrairement à la plupart des négociations, ces discussions ne viseront pas à faire converger deux systèmes divergents, mais à gérer la coopération continue entre le Royaume-Uni et l'UE.

Ne croyez-pas que les Anglais n'ont pas réfléchi à toutes les questions techniques que pose le Brexit. Entre le référendum de juin 2016 et l'activation de l'article 50 le 29 mars dernier, ils ont eu le temps de s'y préparer.

[El Fredo]

Ce que tu ne comprends pas, c'est que toutes ces normes et tous ces traités qu'appliquent actuellement le RU ne seront plus reconnus au soir du 29 mars 2019 et qu'il leur faudra donc une solution de remplacement tant d'un point de vue législatif (les textes) que technique (leur application pratique : systèmes informatiques etc). Je veux bien comprendre que ceux à destination de l'UE pourront continuer à s'appliquer temporairement, pas ceux à destination du reste du monde. Cf. la récente bourde de Trump qui a parlé à Merkel d'un soi-disant traité de libre-échange entre les USA et l'Allemagne, traité qui n'a jamais existé. On peut commencer par la place du RU au sein de l'OMC par exemple : quelle sera-t-elle ? Sur ce point ils devront repartir de zéro.

[Incognito]

Le RU a voulu quitter l’UE principalement pour ne plus dépendre de la CJUE et pour maîtriser l’immigration. Il n’est pas question pour Theresa May de remettre en cause le libre-échange. A l’heure actuelle, le RU a les mêmes règles, règlements et normes que le reste de l’UE. Contrairement à la plupart des négociations, ces discussions ne viseront pas à faire converger deux systèmes divergents, mais à gérer la coopération continue entre le Royaume-Uni et l'UE.

Ne croyez-pas que les Anglais n'ont pas réfléchi à toutes les questions techniques que pose le Brexit. Entre le référendum de juin 2016 et l'activation de l'article 50 le 29 mars dernier, ils ont eu le temps de s'y préparer.

La plupart des anglais qui réfléchissent à ces questions sont extrêmement inquiets.

[Caberlin]

Le RU a voulu quitter l’UE principalement pour ne plus dépendre de la CJUE et pour maîtriser l’immigration.

Les tenants du brexit sont inquiets de l'immigration européenne, celle qui s'intègre, celle qui travaille, celle qui paye impôts et charges ! Ca montre leur niveau !

Il n’est pas question pour Theresa May de remettre en cause le libre-échange.

Elle pense pouvoir continuer à profiter du libre-échange avec l'Europe tout en ouvrant son pays à encore plus de mondialisation.

Ne croyez-pas que les Anglais n'ont pas réfléchi à toutes les questions techniques que pose le Brexit. Entre le référendum de juin 2016 et l'activation de l'article 50 le 29 mars dernier, ils ont eu le temps de s'y préparer.

Je n'en suis pas si sûr, peu d'entreprises s'y sont préparées ! Elles sont plus dans l'attentisme !

[albert]

Ne croyez-pas que les Anglais n'ont pas réfléchi à toutes les questions techniques que pose le Brexit. Entre le référendum de juin 2016 et l'activation de l'article 50 le 29 mars dernier, ils ont eu le temps de s'y préparer.

Je n'en suis pas si sûr, peu d'entreprises s'y sont préparées ! Elles sont plus dans l'attentisme !

Je ne parlais pas des entreprises mais du pouvoir politique.
Souvenez-vous qu’après le référendum de juin 2016, il était question d’attendre fin 2017, voire début 2018 pour déclencher l’article 50, ce qui montre clairement que ni David Cameron, ni Theresa May n’avaient anticipé la victoire et les conséquences du Brexit et voulaient se donner du temps. Puis Theresa May a fixé la date de fin mars 2017, et elle l’a fait après mûre réflexion, après avoir pris l’avis d’experts, consulté ses homologues européens et après avoir défini une stratégie de sortie. Faisons donc confiance à son pragmatisme, elle n'en semble pas dénué. Maintenant, vous avez des opposants au Brexit qui sont déterminés à trouver toutes sortes de raisons pour remettre en question la volonté des Britanniques, et à agiter le spectre de la catastrophe. C’est la stratégie du TINA. Mais franchement, le mur de Berlin est tombé, l’URSS s’est effondré, à qui fera-t-on croire qu’il n’est pas possible à un pays comme le RU de sortir d'une union douanière sans déclencher l’apocalypse ?

[Incognito]

Justement, l'UE est bien plus qu'un traité de libre-echange. C'est un marché intérieur. L'économie du RU (et des autres membres de l'UE) s'est complètement ajustée à ce marché intérieur. En sortir va faire très très mal.

La comparaison avec la chute du communisme est franchement inadéquate, puisque le communisme était un système merdique économiquement parlant. Pas étonnant que la sortie ne se soit pas trop mal passée. Encore qu'on a un peu oublié que les premières années ont loin d'avoir été simple pour beaucoup de ces pays.