Elections en Allemagne : la voie est-elle libre pour Merkel ?

[politicien]

Bonjour,

DECRYPTAGE - Angela Merkel brigue un quatrième mandat de chancelière à l'issue des élections fédérales qui se dérouleront dans un mois en Allemagne. Si elle survole les sondages, il est difficile de déduire quelle serait la composition précise du futur Bundestag, le parlement allemand.

Tranquille comme Angela Merkel? A un mois des élections fédérales en Allemagne, rien ne semble perturber la bonne marche de la chancelière. Le 24 septembre, les Allemands pourraient bien offrir à la chef de file de la CDU-CSU une nouvelle majorité au Parlement, le Bundestag, et donc un quatrième mandat à la tête du pays. Si tel est le cas, Angela Merkel pourrait donc rester 16 ans au pouvoir, soit autant que Helmut Kohl (1982-1998) qui s'est éteint en juin dernier. Un fait notable, alors que de nombreux autres dirigeants en place ont subi ces dernières années la volonté de changement de leurs électeurs.

Bien sûr, le dernier mois de campagne, qualifiée jusqu'ici d'ennuyeuse par de nombreux observateurs, peut encore faire bouger les lignes. En cette fin d'été, les électeurs commencent à peine à se projeter dans cette élection. Un sondage paru cette semaine évaluait ainsi à 46% le nombre d'indécis, en hausse de sept points par rapport à 2013 à la même époque. En outre, le mode de scrutin en Allemagne rend les futurs rapports de force au Bundestag difficiles à évaluer. La couleur politique du prochain gouvernement, qui résulte souvent d'une coalition entre plusieurs formations, reste donc imprévisible.

Dans les sondages, Merkel loin devant
La tendance est lourde depuis le début d'année : l'écart entre l'union chrétienne-démocrate (CDU-CSU) et ses principaux concurrents sociaux-démocrates (SPD) s'est fortement creusé dans les enquêtes d'opinion. Revenu presque à hauteur de Merkel au moment de la désignation de sa tête de liste Martin Schulz - avec 30 à 33% d'intentions de vote -, le SPD est depuis retombé à 22-25%. Loin derrière l'attelage conservateur donc, qui reste à 38-40% dans les dernières enquêtes. Suivent les formations de la gauche radicale Die Linke, de l'extrême droite AfD, des libéraux du FDP et les Verts - Die Grünen -, tous dans un mouchoir de poche, entre 7 et 10% d'intentions de vote. Si ces scores étaient confirmés, ces six ensembles auraient en tout cas des élus au Bundestag puisqu'il faut recueillir au moins 5% des suffrages au niveau national pour ce faire. Ce serait deux de plus que dans le Parlement sortant, puisque le FDP et l'AfD n'avaient pas réussi à atteindre ce seuil en 2013.

(...)

http://www.lejdd.fr/international/europ ... el-3419126

Qu'en pensez vous ?

[Nombrilist]

C'est compliqué pour un pays qui vieillit de plus en plus de passer à gauche. Ah, on me dit dans l'oreillette que de toute façon Schulz appliquerait grosso modo la même politique.

[johanono]

On dirait que oui, la voie est libre pour Merkel. Elle est très populaire dans son pays. Manifestement, les Allemands n'ont pas la même mentalité que les Français, qui commencent à détester leurs nouveaux présidents deux mois à peine après les avoir élus.

[wesker]

Nombrilist

Schülz se présente en tant que social démocrate une famille politique qui a, depuis longtemps préférer et assumer une alliance auprès des conservateurs plutôt que de Die Linke. C'est, à mon sens assez révélateur de l'inexistance de divergence de fonds entre la gauche sociale démocrate et les conservateurs, en dehors de quelques thèmes que je considère secondaire. Et, il est vrai qu'ils défendent, à peu de chose près, les mêmes grandes orientations. Je note que nul ne s'émeut de voir Merkel être candidate pour un 4ème mandat (autant que Poutine ?) dans pays certes vieillissant mais qui pourrait exiger, aussi un renouvellement, des responsables politiques.

[Yakiv]

Ce qui est assez étonnant, c'est de constater un tel écart entre le parti favori et son principal rival depuis il est vrai, tant d'années, si leur programme politique sont si similaires.

Il faudrait s'interroger, en tout cas plusieurs pistes de réponses peuvent être envisagées :
- les Allemands, comme beaucoup d'autres, votent à la tête et donc avant tout pour le charisme de Merkel, sorte de Thatcher des temps modernes que les Allemands voient aussi un peu comme leur "Mutti",
- les électeurs préfèrent l'ordo-libéralisme original à la copie sociale-démocrate,
- sujets de société,
- programmes politique pas aussi semblables que ça avec la gauche,
- résultats économiques flatteurs (en particulier la balance commerciale).

A ce jour, je retiens la première hypothèse et la dernière, d'autant plus que pour ce qui est des sujets de société, Merkel a finalement validé la voie du mariage homosexuel.

Je note que nul ne s'émeut de voir Merkel être candidate pour un 4ème mandat (autant que Poutine ?)

Non, 6 ans de moins tout de même.

[wesker]

C'est, peut être, aussi parce que la population allemande, vieillissante reste attaché à la préservation de ses intérêts, furent ils au détriment des jeunes qui, pour nombre fuient l'Allemagne estimant n'y avoir pas d'avenir, ce qui se traduit par des résultats électoraux en faveur d'une famille politique qui défend, clairement, les intérêts des retraités aisés par capitalisation.