Calendrier électoral international

[Yakiv]

Là encore, on se rend compte que certains pays qui ont pu connaître des années de démocratie active peuvent finir par se ranger derrière un certain culte de la personnalité plus ou moins autoritaire synonyme "d'amour de la patrie", de "stabilité", etc, etc.

Je me demande souvent si la France (qui a quand même fini par "virer" de Gaulle) est à l'abri de ça.

[Camille]

La limitation à deux mandats présidentiels consécutifs était une heureuse décision en France, car je pense qu'elle aurait connu le même destin que la Turquie. Certains argueront que si le "peuple" veut réélire le même chef d'Etat pendant 50 ans, ils doivent pouvoir le faire, mais je crois que la démocratie ne peut pas exister sans alternance, au moins de personnel, sinon de couleur politique. Un chef d'Etat qui reste longtemps au pouvoir finit par installer tout un système (politique, juridique, médiatique, économique...) contre lequel il est difficile de lutter.

Erdogan a installé ses pions. Alors certes constitutionnellement les candidats avaient tous les mêmes chances de gagner. Mais Erdogan a pu jouir d'une exposition médiatique très favorable, en plus d'avoir la main directe sur certains médias. Je passe aussi sur les irrégularités qui ont pu être constatées.

Il a également pu jouer sur sa posture intermédiaire entre l'Occident et le bloc russe/l'Orient, comme du temps de l'Empire ottoman. Avoir les faveurs de Poutine a du convaincre bon nombre d'électeurs turcs échaudés par les événements en Ukraine. Tout en restant l'OTAN. Tout en adoptant une rhétorique anti-occidentale, en faisant vibrer la corde islamiste. Le "en même temps" macroniste a trouvé son concurrent.

[Yakiv]

Oui, je partage totalement ton avis sur l'alternance politique qui est de loin le meilleur marqueur d'une démocratie.

Après, je doute que Macron ait pu être un Erdoğan français si les mandats présidentiels n'étaient pas limités à 2 en France, mais dans tous les cas (oui ou non) on est un peu dans le domaine de la science-fiction.

[Yakiv]

Turquie - Élections présidentielles 2023

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[potiron]

Il n'y a vraiment pas de risque d'avoir un Erdogan français. Virer le pouvoir sortant est une de nos grandes spécialités

[Camille]

Il n'y avait pas de surprise mais Erdogan a été réélu avec un peu plus de 52%. L'écart entre les deux candidats est resté le même qu'au premier tour (environ 4.5%). Je m'attendais plutôt à un écart plus marqué, autour de 55 %.

[johanono]

Intéressons-nous à l'Espagne.

Élections législatives en Espagne : aucune majorité ne sort des urnes, Pedro Sanchez peut espérer rester

Le Premier Ministre socialiste sortant Pedro Sanchez a limité la casse lors de ces élections. Comme son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, il veut tenter de former un gouvernement.

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Pour rappel, Pedro Sanchez a été très critiqué pour avoir organisé les élections en plein été.

Mais force est de constater que cette initiative lui a porté bonheur, puisqu'il s'en sort beaucoup mieux que prévu.

Maintenant, on se retrouve dans une situation courante en cas de scrutin à la proportionnelle : le blocage politique...

[johanono]

Espagne : la volte-face désespérée de la droite, qui veut s’allier aux socialistes

Vainqueur des élections législatives du 23 juillet mais incapable de former un gouvernement, le chef du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, appelle le Parti socialiste de Pedro Sánchez à le soutenir plutôt qu’à travailler avec les indépendantistes. Un scénario qui a peu de chances d’aboutir.

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[Papibilou]

N'ayant pas eu de macronisme, l'Espagne a conservé ces 2 grands partis modérés de droite, le PP, et de gauche, le PSOE.
Les extrêmes sont bien présents a droite et a gauche avec Vox et Sumar, mais ils dépassent à peine 30 députés chacun.
En revanche, l'Espagne a une particularité: l'importance des indépendantistes. Or sans les indépendantistes catalans, Sanchez ne peut obtenir une majorité même en s'alliant avec Sumar. Et les indépendantistes catalans exigent une amnistie pour la tentative de forcer l'indépendance il y a quelques années, tentative qui a envoyé des responsables en taule. Demande donc inacceptable.
Résultat: je n'imagine pas autre chose qu'un nouveau scrutin dans quelques mois.

[johanono]

De tels blocages font partie des charmes de la proportionnelle...

[Yakiv]

N'ayant pas eu de macronisme, l'Espagne a conservé ces 2 grands partis modérés de droite, le PP, et de gauche, le PSOE.
Les extrêmes sont bien présents a droite et a gauche avec Vox et Sumar, mais ils dépassent à peine 30 députés chacun.
En revanche, l'Espagne a une particularité: l'importance des indépendantistes. Or sans les indépendantistes catalans, Sanchez ne peut obtenir une majorité même en s'alliant avec Sumar. Et les indépendantistes catalans exigent une amnistie pour la tentative de forcer l'indépendance il y a quelques années, tentative qui a envoyé des responsables en taule. Demande donc inacceptable.
Résultat: je n'imagine pas autre chose qu'un nouveau scrutin dans quelques mois.

Inacceptable, je n'en suis pas certain.

[pierre30]

Si la droite réussit à s'allier avec le PS, ils auront leur macronisme

[Papibilou]

Si la droite réussit à s'allier avec le PS, ils auront leur macronisme

C'est ce que propose le PP, mais Sanchez n'en veut pas.

[Yakiv]

Quand on regarde bien, la droite ne s'est pas du tout effondrée aux élections espagnoles.
Le PP a fait exactement ce qui était prévu par les sondages, soit 33% des voix.

C'est plutôt la gauche qui s'est très bien relevée.
Durant le mois de MAI 2023, le PSOE est donné à moins de 25% des voix (7 points derrière le PP).
Il fait finalement une belle remontée au mois de JUIN et JUILLET pour être annoncée par les sondages moins d'une semaine avant les élections à 28,6%. Cette remontada est plus que confirmée puisque le PSOE fait 3 points de + que les sondages le prévoyaient, c'est-à-dire 31,7%.

Autre facteur décisif, la création de la coalition électorale de gauche "Sumar" qui regroupe Podemos et une vingtaine d'autres petits partis, menée par Yolanda Diaz (communiste, non issue de Podemos), ce qui permet à cette plateforme d'engranger 12,3% des voix, soit 2 points de mieux que les 10 - 10,5% qui étaient envisagés pour Podemos seul.

Enfin, l'extrême-droite Vox s'est affaiblie dans les 2 derniers mois passant de 15 à finalement 12%.

[Papibilou]

Quand on regarde bien, la droite ne s'est pas du tout effondrée aux élections espagnoles.
Le PP a fait exactement ce qui était prévu par les sondages, soit 33% des voix.

C'est plutôt la gauche qui s'est très bien relevée.
Durant le mois de MAI 2023, le PSOE est donné à moins de 25% des voix (7 points derrière le PP).
Il fait finalement une belle remontée au mois de JUIN et JUILLET pour être annoncée par les sondages moins d'une semaine avant les élections à 28,6%. Cette remontada est plus que confirmée puisque le PSOE fait 3 points de + que les sondages le prévoyaient, c'est-à-dire 31,7%.

Autre facteur décisif, la création de la coalition électorale de gauche "Sumar" qui regroupe Podemos et une vingtaine d'autres petits partis, menée par Yolanda Diaz (communiste, non issue de Podemos), ce qui permet à cette plateforme d'engranger 12,3% des voix, soit 2 points de mieux que les 10 - 10,5% qui étaient envisagés pour Podemos seul.

Enfin, l'extrême-droite Vox s'est affaiblie dans les 2 derniers mois passant de 15 à finalement 12%.

Il n'empêche que le système électoral espagnol, à la proportionnelle, favorise un multipartisme et l'émergence de forces indépendantistes qui finissent par se retrouver arbitres entre une droite et une gauche modérées.
Ça doit nous faire réfléchir sur le modèle.