Taïwan sera-t-elle la Crimée chinoise ?

[Hector]

C'est très gênant pour les communistes de Pékin et même les nationalistes du Kuomintang de voir une dirigeante libérale élue librement par son peuple. Très dérangeant ! Mais ces gens là ne savent pas ce qui les attend le jour où les masses chinoise vont s'énerver.

[Yakiv]

Ce qui est remarquable à Taïwan, c'est que l'histoire de cette île amène aujourd'hui le parti de gauche (démocrate progressiste) à vouloir couper les liens avec le régime communiste alors que c'est le parti de droite nationaliste (le Kuomintang) qui cherche à conserver des relations étroites avec la Chine populaire pour défendre le "consensus de 1992" (qui prévoit que la Chine continentale et Taïwan ne forment qu'une seule nation).

[Yakiv]

Cette visite est une très bonne initiative. Elle s'inscrit aussi dans les efforts de Taïwan pour être reconnu par l'OMS.
Mais je regrette que ce ne soit pas le secrétaire d'Etat voire Trump lui-même qui se soit rendu sur l'île.
Lui qui se prétend être un dur, un vrai, il aurait pu autrement faire preuve de panache que d'organiser cette visite en demi-teinte. Mais c'est mieux que rien.

Face à l'adversaire chinois, Washington se tourne, prudemment, vers Taïwan
AFP
Publié le 08/08/2020 à 18:47 | AFP

Désireuse de trouver un contrepoids à l'adversaire chinois, l'administration du président américain Donald Trump renforce son soutien à Taïwan avec la visite annoncée d'un haut responsable américain sur l'île, une initiative prudente sur un dossier particulièrement explosif.

Le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, est attendu à Taïwan pour saluer les succès de l'île dans la gestion de l'épidémie de Covid-19, au moment où Donald Trump, en difficulté dans les sondages dans une Amérique encore plongée dans la crise sanitaire, accuse la Chine d'être responsable de la pandémie.

L'Institut américain de Taïwan, qui sert d'ambassade de facto des Etats-Unis à Taipei, a fait savoir que M. Azar serait le responsable américain de plus haut rang à se rendre dans la capitale taïwanaise depuis que Washington a établi des relations diplomatiques avec Pékin en 1979.

Mais le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, un faucon qui ne manque jamais une occasion de dénoncer la Chine ou d'affirmer que Donald Trump est le président le plus ferme de l'histoire américaine, a fait preuve d'une prudence inhabituelle cette semaine au sujet de la visite de M. Azar, vivement dénoncée par Pékin.

"Des ministres se sont rendus à Taïwan dans la passé", a-t-il affirmé mercredi au cours d'une conférence de presse.

M. Azar "va y aller pour parler de questions de santé publique", notamment la recherche d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, a-t-il ajouté.

Pour Douglas Paal, qui dirigea l'Institut américain à Taïwan pendant la présidence de George W. Bush, l'administration Trump est consciente des risques d'escalade sur la question de Taïwan, l'une des plus sensibles pour la direction du Parti communiste chinois. Elle s'est abstenue de franchir la ligne rouge de Pékin: une visite à Taipei de responsables américains en charge des questions de sécurité nationale.

Dans les années 1990, des responsables américains du Commerce extérieur se sont rendus à plusieurs reprises à Taïwan, rappelle-t-il. La différence cette fois, c'est le contexte: M. Azar se rend à Taipei au moment où les relations avec la Chine sont au plus mal.

"L'envoyer à Taïwan montre qu'on respecte le système, tout en défiant la Chine", estime-t-il. "Le fait qu'ils n'aient pas choisi un conseiller à la Sécurité nationale ou quelqu'un comme ça montre qu'ils essaient de s'approcher le plus près possible de la ligne rouge chinoise, mais qu'ils ne veulent pas la franchir."

Durcissement
La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces. L'île est dirigée par un régime rival qui s'y était réfugié après la prise du pouvoir des communistes sur le continent en 1949, à l'issue de la guerre civile chinoise.

La politique de l'administration Trump à l'égard de la Chine s'est durcie au fil des mois, au point que M. Pompeo a récemment affirmé que 40 ans de dialogue avec Pékin avaient échoué.

Et ces derniers jours, Washington a adopté des sanctions contre onze dirigeants hongkongais, dont la cheffe de l'exécutif Carrie Lam, parallèlement à des mesures radicales contre les joyaux du numérique chinois TikTok et WeChat.

Pour M. Paal, il est possible que les faucons au sein de l'administration Trump fassent pression pour des initiatives encore plus spectaculaires avant le scrutin présidentiel du 3 novembre.

"Je vois des signes clairs que les Chinois voient ça comme une possibilité et qu'ils font tout pour éviter de s'empêtrer dans cette affaire", dit-il.

Les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Taipei, capitale de l'île, afin de reconnaître le gouvernement communiste basé à Pékin comme le seul représentant de la Chine. Ils restent toutefois, avec une certaine ambiguïté, l'allié le plus puissant du territoire insulaire et son principal fournisseur d'armes.

Washington a ainsi approuvé l'an dernier la vente pour plus de 8 milliards de dollars d'avions de combat à l'île.

Pour Gerrit van der Wees, de la George Mason University, Donald Trump a d'abord hésité à approfondir les liens avec Taïwan, en pleines négociations commerciales avec Pékin.

Mais les récentes décision du régime chinois, notamment la répression à Hong Kong, les arrestations de masse de Ouïghours musulmans et les activités de la marine chinoise en mer de Chine méridionale l'ont fait changer d'avis.

"Dans ce contexte, l'administration Trump s'inquiète effectivement moins des réactions de la Chine, voyant plutôt l'occasion de soutenir plus étroitement une île de Taïwan qui a bâti une démocratie dynamique et qui est une force positive pour le monde", a-t-il ajouté.

08/08/2020 18:45:59 - Washington (AFP) - © 2020 AFP

https://www.lepoint.fr/monde/face-a-l-a ... 108_24.php

[johanono]

Trump ne connaît que les rapports de force. Il est fort avec les faibles (les Iraniens, les Européens, etc.) mais faible avec les forts (les Chinois).

[mordred]

Je vois plutôt Taïwan annexer à la Démocratie Pékin. Un jour ou l'autre, cela sera.

[Yakiv]

Une des dernières décisions du cabinet Trump. Une forme implicite de reconnaissance de Taïwan.
Je pense que c'est une très bonne décision et je regrette déjà que Biden revienne dessus (probable).

Les États-Unis lèvent les restrictions de ses représentants dans les contacts avec Taïwan


Publié le : 10/01/2021 - 12:01

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a annoncé, samedi, la levée des restrictions qui avaient été imposées dans les contacts entre les responsables américains et leurs homologues taïwanais. Une mesure qui ne devrait pas manquer d'irriter les autorités chinoises.

https://www.france24.com/fr/asie-pacifi ... a%C3%AFwan

Par ailleurs, je trouve que Trump aura eu de la chance d'avoir des secrétaires d'état plutôt au-dessus du lot au sein de ses cabinets.

[Yakiv]

Dans le lutte d'influence qui oppose la Chine à Taïwan, cette dernière a un argument de poids, les semi-conducteurs.

Taïwan: le numéro un des semi-conducteurs avertit la Chine qui menace l'île

Publié le : 03/08/2022 - 14:14

À Taïwan, la présidente américaine de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a visité une usine de semi-conducteurs. Ces puces électroniques qui sont la base matérielle de l'informatique moderne. L'enjeu est énorme : Taïwan est un géant dans ce domaine.

Taïwan produit plus de la moitié des besoins en semi-conducteurs dans le monde, dépassant très largement l'Europe et les États-Unis. À eux deux, ils ne fournissent que 10% des besoins du marché international. Même les voisins asiatiques sont loin derrière la production taïwanaise.

Ces petites puces de silicium sont utilisées absolument partout : dans nos ordinateurs, nos smartphones et même dans du matériel médical. Alors si une invasion chinoise a lieu, les conséquences pourraient-être très importante. Et ce, « même pour l'économie chinoise » a prévenu le patron de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), leader mondial du marché. L'usine du monde a besoin de semi-conducteurs, elle qui est très dépendante d'importations dans ce domaine.
(...)

https://www.rfi.fr/fr/%C3%A9conomie/202 ... l-%C3%AEle

[Yakiv]

Mélenchon reste Mélenchon. Sinistre personnage et obscure castriste.
Quand il ne s'acharne pas à défendre le vénézuélien Maduro, il se fait porte-parole de Pékin au sujet de Taïwan.

Je l'ai dit à plusieurs reprises, ce sont les positions sur la politique étrangère qui révèlent sans doute le mieux l'idéologie des politiques.
J'ai beau avoir voté Nupes, je dois reconnaître que la France a eu de la chance de lui réchapper.

Visite de Nancy Pelosi à Taïwan : une «provocation», juge Jean-Luc Mélenchon

jeu. 4 août 2022, 6:49 PM
(...)

Parlant de "provocation des USA à Taïwan", Jean-Luc Mélenchon estime dans son billet de blog hebdomadaire qu'il "n'y a qu'une seule Chine" en référence au territoire continental et que "Taïwan est une composante à part entière de la Chine", reprenant un vocable défendu par le régime de Pékin mais refusé par les autorités de Taipei. Issue d'un parti indépendantiste, l'actuelle présidente Tsai Ing-wen refuse, contrairement au gouvernement précédent, de reconnaître que l'île et le continent font partie "d'une même Chine".

"Les Chinois règleront le problème entre eux. Il n'y a pas d'autre issue raisonnable possible", a balayé Jean-Luc Mélenchon, qui accuse les Etats-Unis de vouloir "ouvrir un nouveau front". Une position tenue depuis longtemps par l'Insoumis, qui disait l'année dernière refuser "la guerre froide avec la Chine", au sujet d'une proposition de résolution en faveur de l'association de Taïwan aux travaux des organisations internationales, à l'Assemblée nationale.
(...)

https://www.europe1.fr/politique/visite ... on-4126638

[johanono]

Il pose une bonne question : quel est l'intérêt de cette visite, si ce n'est faire de la provocation ?

[Yakiv]

Il pose une bonne question : quel est l'intérêt de cette visite, si ce n'est faire de la provocation ?

Il dit de la m.....
Mais pour répondre à la question : assurer à Taïwan le soutien et la solidarité des USA, en crise avec la Chine communiste.

Il est d'ailleurs assez notable de remarquer que la visite à Taïwan de Newt Gingrich en 1997 n'avait pas fait autant de raffut.
Mais à l'époque, on n'avait pas un personnage à la tête du régime qui s'était proclamé "dirigeant à vie" (c'était Jiang Zemin).
Ce qui illustre bien le virage sérieusement impérialiste pris aussi bien par la Chine que la Russie depuis 20 ans. Et face à ça, il faut rester extrêmement ferme.

Les Chinois laissent la possibilité de reconnaître soit la Chine communiste, soit Taïwan (pas les 2). Moi j'ai toujours été favorable à ce qu'on reconnaisse Taïwan (la République de Chine).

[johanono]

On dirait surtout que cette visite a mis inutilement de l'huile sur le feu.

Certes, les Taïwanais seront satisfaits du soutien affiché par les Américains. Mais après ?

Cette visite aura eu pour conséquence :
- des manœuvres militaires chinoises particulièrement agressives, provoquant un quasi-blocus de Taïwan,
- de fournir à Xi Jinping, qui en interne était critiqué et politiquement plutôt affaibli, la possibilité de se refaire une santé politique, avec une démonstration de force militaire et nationaliste…

Est-ce bien raisonnable ?

[Yakiv]

On dirait surtout que cette visite a mis inutilement de l'huile sur le feu.

Certes, les Taïwanais seront satisfaits du soutien affiché par les Américains. Mais après ?

Cette visite aura eu pour conséquence :
- des manœuvres militaires chinoises particulièrement agressives, provoquant un quasi-blocus de Taïwan,
- de fournir à Xi Jinping, qui en interne était critiqué et politiquement plutôt affaibli, la possibilité de se refaire une santé politique, avec une démonstration de force militaire et nationaliste…

Est-ce bien raisonnable ?

Je crois que Xi Jinping est loin d'être affaibli, il semble verrouiller le pouvoir si ce n'est déjà fait.

La stratégie de la consilience, des petites caresses, etc, on a vu ce que ça a donné avec Poutine.
Ce sont des marques de faiblesse que les nouveaux empires dictatoriaux exploitent à la moindre occasion.
La défense militaire est une dissuasion. En géopolitique également, il est nécessaire de dissuader. Et pour dissuader, il faut s'en donner les moyens, au lieu de faire valoir cet esprit munichois qui empoisonne la France.
En l'occurrence, oui il faut tout faire pour que ce qui se passe en Ukraine ne se reproduise pas à Taïwan, bien évidemment.

[Camille]

Mélenchon reste Mélenchon. Sinistre personnage et obscure castriste.
Quand il ne s'acharne pas à défendre le vénézuélien Maduro, il se fait porte-parole de Pékin au sujet de Taïwan.

D'ailleurs, il a été félicité par l'ambassade de Chine en France (qui est connue pour ses tweets particulièrement incisifs).
Mais j'ose espérer que sa position n'est pas majoritaire au sein de la NUPES, au sein de LFI à la rigueur.

[Yakiv]

Mélenchon reste Mélenchon. Sinistre personnage et obscure castriste.
Quand il ne s'acharne pas à défendre le vénézuélien Maduro, il se fait porte-parole de Pékin au sujet de Taïwan.

D'ailleurs, il a été félicité par l'ambassade de Chine en France (qui est connue pour ses tweets particulièrement incisifs).
Mais j'ose espérer que sa position n'est pas majoritaire au sein de la NUPES, au sein de LFI à la rigueur.

Des gens comme Raphaël Glucksmann ont du frôler la syncope.

[johanono]

La Chine met fin à la coopération avec les États-Unis sur plusieurs dossiers après la visite de Pelosi

La Chine a annoncé vendredi 5 août mettre fin à la coopération avec les États-Unis sur plusieurs dossiers après la visite cette semaine à Taïwan de Nancy Pelosi, présidente américaine de la Chambre des représentants.

suite

Pertinence. Efficacité. Cette visite est vraiment un franc succès.