Snark a écrit : ↑26 févr. 2019, 07:46:02
johanono a écrit : ↑26 févr. 2019, 07:36:40
Ta remarque est tout à fait pertinente. L'expérience des "printemps arabes" doit en effet nous inciter à beaucoup de prudence. Les pays musulmans sont ainsi faits qu'en pratique, un régime politique fort, autoritaire, constitue généralement le seul rempart contre l'islamisme.
Le shah d'Iran , Ben Ali et Kadhafi étaient des remparts contre le désordre et l'islamisme !?
Oui.
Le régime du Shah d'Iran était autoritaire, mais il constituait un rempart contre l'islamisme. Quand il a été renversé, ce sont les islamistes qui ont pris la suite.
Kadhafi était un président autoritaire et sanguinaire, mais il constituait, lui aussi, un rempart contre l'islamisme. Depuis son éviction, la Libye est une vaste anarchie livrée à des groupes islamistes divers et variés.
En Egypte, Moubarak était un président autoritaire, mais il constituait, lui aussi, un rempart contre l'islamisme. Quand il a été chassé du pouvoir, ce sont les Frères Musulmans qui ont pris le pouvoir, et il a fallu un coup d’État pour les chasser.
En Tunisie, Ben Ali était un président autoritaire, mais il constituait, lui aussi, un rempart contre l'islamisme. Son départ a renforcé les islamistes (même s'ils semblent un peu mieux contenus en Tunisie que dans les autres pays).
Donc oui, ce que nous avons vu de ces révolutions doit nous inciter à beaucoup de prudence.
Beaucoup de prudence, par exemple, pour ceux qui rêvent de chasser Bachar el-Assad du pouvoir, parce que nul ne sait sur quoi son départ pourrait déboucher.
Et beaucoup de prudence également pour ceux qui aimeraient voir partir Bouteflika, parce que nul ne sait sur quoi son départ pourrait déboucher. Bouteflika a peut-être beaucoup de défauts, mais il faut bien constater qu'il a (à peu près) réussi à pacifier l'Algérie, après la période agitée des années 90. Il serait dommage qu'un départ de Bouteflika conduise l'Algérie à revivre les affres de cette période bien trouble et bien sombre.