Fin de l'ère Corbyn au Labour

[Yakiv]

Royaume-Uni : Keir Starmer, un europhile à la tête du Labour
Dès son investiture, il s'est engagé à « extirper le poison » de l'antisémitisme, « tache sur le parti », se démarquant de son prédécesseur, Jeremy Corbyn. Source AFP
Publié le 05/04/2020 à 09:49 | Le Point.fr

Un profil centriste et europhile pour remplacer Jeremy Corbyn. Keir Starmer a été largement élu samedi à la tête du Parti travailliste britannique, succédant au très à gauche Jeremy Corbyn avec pour défi de relancer la principale formation d'opposition, affaiblie et divisée, en pleine crise du coronavirus. Cet ancien avocat de 57 ans, responsable depuis trois ans du Brexit pour les travaillistes, qui faisait figure de favori, l'a emporté avec 56,2 % des voix des membres du parti, face à ses deux rivales quadragénaires, Rebecca Long Bailey et Lisa Nandy, selon les résultats communiqués par le parti.

Dans une allocution télévisée diffusée juste après son élection, Keir Starmer a immédiatement promis de dépasser les nombreuses divisions qui rongent le parti : sur la ligne radicale ou plus libérale que doit adopter le Labour, mais aussi entre eurosceptiques et pro-UE sur le Brexit, ou encore sur la gestion de l'antisémitisme au sein du parti, que Jeremy Corbyn n'a pas su endiguer.

« Au nom du Labour, je m'excuse », a déclaré Keir Starmer. Il s'est engagé à « extirper le poison » de l'antisémitisme, « tache sur le parti », se démarquant clairement de son prédécesseur, qui n'avait fait part de ses regrets que tardivement et du bout des lèvres. En raison de la pandémie de coronavirus, le nom du vainqueur n'a pas été annoncé comme prévu au cours d'une conférence spéciale, mais plus modestement sur le site Internet du parti, les candidats ayant enregistré à l'avance leurs discours en cas de victoire.

« Rétablir la confiance avec notre parti »
Perçu comme habile mais peu charismatique, Keir Starmer s'est engagé à remettre sur pied le parti et à le conduire à nouveau au pouvoir après sa cinglante défaite aux législatives de décembre dernier face au Premier ministre conservateur Boris Johnson, marquée notamment par la perte de bastions populaires traditionnellement acquis aux travaillistes.

Il s'agissait de la seconde défaite électorale pour Jeremy Corbyn depuis son élection surprise à la tête du Labour en 2015 grâce au soutien massif de la base, et de la pire depuis 1935 pour le parti. « Je comprends l'ampleur de la tâche », a assuré Keir Starmer. « Notre mission est de rétablir la confiance dans notre parti », a-t-il poursuivi. « Je mènerai ce grand parti dans une nouvelle ère [...} de manière à ce que, quand le moment viendra, nous puissions de nouveau servir notre pays dans un gouvernement. »

Les prochaines élections législatives sont prévues en 2024. « Il y a vraiment beaucoup de ressentiment et de méfiance », explique Steven Fielding, expert politique à l'université de Nottingham, à l'Agence France-Presse. « Le premier défi [du nouveau chef] sera de mettre une équipe en place qui apparaîtra au moins comme ayant la capacité d'unifier le parti ».

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https://www.lepoint.fr/politique/royaum ... 126_20.php

[Hector]

C'est une grande année, nous sommes débarrassés de Corbyn au UK en même temps que de Bernie Sanders aux USA.

[johanono]

Bernie Sanders sera peut-être candidat dans quatre ans. Au vu de la tendance actuelle de la politique américaine à la gérontocratie, c'est une hypothèse à ne pas exclure.

Quant au Parti travailliste britannique, il est logé à la même enseigne que les autres partis sociaux-démocrates européens, c'est-à-dire écartelé entre, d'un côté, l'attachement à l'Europe et au libre-échange, et de l'autre, l'attachement à certaines valeurs de gauche qui s'accommodent mal de l'Europe et du libre-échange.

[Hector]

Le Labour devrait exploser en vol en effet entre le centre-gauche et les trotskistes, comme ce fût le cas du PS.

[Jeff Van Planet]

Ils nous on fait une petite poussée de réac en voulant ressortir les vieux démons marxistes et voilà qu'ils ont finalement produit des anticorps et sont guéris.

[johanono]

Pour les partis sociaux-démocrates européens, la difficulté est toujours la même :
- s'ils adoptent un positionnement très centriste, ils se coupent d'une grosse partie de leur électorat traditionnel, qui considérera que leur parti n'est plus vraiment de gauche,
- s'ils adoptent un positionnement plus à gauche, ils risquent fe de faire fuir l'électorat modéré.

L'équilibre est donc difficile à trouver.

[Nombrilist]

La recette, en général, est de faire croire qu'on est de gauche tout en menant une politique de droite. Mais à un moment, ça finit par se voir et l'électorat de gauche au mieux s'abstient et au pire vote à l'extrême droite.

[Jeff Van Planet]

Tu vois @Nombrilist tu n'es pas loin de la vérité.

La politique consiste à mentir et à trahir pour ces inutiles puissent obtenir le pouvoir. Hollande, pendant les primaire avait caresser les centristes et une fois qu'il les a gagné il s'est tourner vers l'EG avec son discours du bourgé et son fameux "mon ennemi c'est la finance". Bref il a fait cocu ceux qui l'on fait gagné. Mais comme il est trop fort hollande, il s'est pas arrêté là: il a gagné les élections il n'a rien fait pendant 2 ans après avoir cocufier les centristes et les modérés, il a cocufié les ultra radicaux. Même sa femme il l'a cocufiée c'est dire!


Mais bref, si les ultras radicaux ne sont pas prêts à faire des compromis, alors il seront cocufiés en permanence par la politique. Rien que le fait mon cher nombriliste que tu ait dit "politique de droite" est très révélateur.

[Hector]

La recette, en général, est de faire croire qu'on est de gauche tout en menant une politique de droite. Mais à un moment, ça finit par se voir et l'électorat de gauche au mieux s'abstient et au pire vote à l'extrême droite.

On en a connu un qui gérait dans l'autre sens: l'illustre François Mitterand (l'homme à la francisque, ami des réseaux de la Cagoule et des Croisx-de-Feu d'avant guerre, dirigeant sous Pétain, résistant sur le tard). Mitterrand se fît élire sur un Programme Commun de gauche très à gauche (où il avait quand même roulé le PCF et Georges Marchais), et au bout de deux ans au pouvoir il fît une politique de centre-droit jusqu'au bout, avant de favoriser l'élection de Jacques Chirac en 1995. Entre-temps, après avoir réunifié les gauches socialistes à Epinay sous le nom de PS en 1971, il aida ses amis pétainistes à fonder le FN en 1972 et aida Jean-Marie Le Pen à en tenir les rênes. Pour être certain de tuer la gauche, après avoir atomisé le PCF, il fît entrer en masse les trotskiste (Dray, Cambadélis, Mélenchon, Jospin, Le Guen parmi d'autres) au sein du PS pour être certain de faire éclater le PS. Et après 1981 il aida grandement Jean-Marie Le Pen et son FN à sortir du néant en leur donnant accès aux plateaux de télé en en instaurant une proportionnelle de circonstances lors des législatives de 1986.

[Jeff Van Planet]

dit comme ça, ça fait complot. Je pense plutôt que ces gens sont tellement incapable qu'ils se font surpasser par les événements et que ce genre de truc leurs tombe dessus comme un pile ou face.