La crise belge expliquée aux nuls français

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 27 août 2010, 23:05:00

http://www.rue89.com/2010/08/27/la-cris ... -francais-…
http://blog.himselfprod.com/bhv-expliqu ... naliste-fr…
Imaginez que de l’autre côté du périphérique parisien l’on parle flamand, et qu’à Boulogne-Billancourt, qui compterait 80% de Francophones, il soit interdit à ces derniers de parler français au conseil municipal, sous peine de poursuites.

Imaginez que les Francophones de Boulogne n’aient le droit d’aller dans une école francophone de Boulogne, qu’en maternelle et en primaire. Que ces écoles soient gérées par le gouvernement des Flamands, et qu’il soit interdit au maire, sous peine de suspension, de s’adresser à un instituteur francophone en… français (sauf hors du cercle professionnel).

Imaginez que les Flamands y auraient coupé Arte, FR3 et TF1 au profit de chaînes anglophones. Imaginez qu’il y serait interdit d’envoyer des convocations électorales en français aux Francophones, sous peine de suspension. Et que l’on appellerait Boulogne-Billancourt une «commune à facilités». C’est cela, la question linguistique en Belgique aujourd’hui. Ah oui. Imaginez enfin que les Francophones aux droits si limités seraient installés là depuis deux, trois, quatre ou cinq générations. De vrais immigrés, en quelque sorte. Mais dans leur propre pays. Oiges nous donne un bel exposé, où le mot «racisme» apparaît plusieurs fois. Il s’agirait du racisme des Francophones envers les Flamands. C’est étrange, parce que les seuls Flamands qui font état de ce racisme habitent… en Flandre.

Je n’ai jamais entendu un Flamand habitant la Wallonie se plaindre d’une telle chose. C’est étrange, parce que les Francophones ont été sortis de Flandre (notamment de l’Université de Louvain) sous le slogan «Walen Buiten», que l’on trouve aujourd’hui encore sur beaucoup de murs en Flandre.

C’est étrange, parce qu’en réponse à cela, j’ai lu, pour la première fois, le tag «Flamands dehors» voici un mois, sur le parlement flamand, situé à Bruxelles, à 85% francophone (ndlr: en réalité à 92% francophone, Lien), mais capitale de la Flandre (ndlr: en violation de la loi, Lien). Un tag, aussitôt effacé par un ouvrier flamand. Les tags «Wallons dehors» ne sont, eux, presque jamais effacés. Efficacité avant tout. Quant aux panneaux «Là où les Flamands sont chez eux» qui ornent l’entrée de plusieurs communes flamandes, quelquefois même des ponts entiers, et ce, sur les ordres de l’autorité locale, il ne sont pas racistes. C’est une simple précision.

Vous sortez du périph pour aller à Asnières, et à la sortie, on vous assène «Asnières, là où les Flamands sont chez eux». Et ce n’est pas raciste. Ensuite, sur un blog, on vous dit : vous, les Francophones, vous êtes des racistes. Ce n’est pas du surréalisme belge, c’est tout simplement la vision flamande d’aujourd’hui, et c’est tout simplement atterrant. Raciste, le wallon? C’est bizarre, parce que le site Wallonie.be existe en 6 langues, alors que le site Flandres.be n’existe qu’en néerlandais et en… anglais. SI on veut la version francophone, on tombe sur une page qui dit que c’est en construction, et qu’en attendant, on doit aller sur l’une des deux autres versions. C’est même très bizarre, parce que pour qui parle couramment le néerlandais (ce qui est mon cas), il y a sur le site Vlaanderen.be tout un chapitre qui explique aux habitants de Flandre quand ils ont le droit (ou pas) de parler une autre langue que le néerlandais, alors que sur le site wallon, rien de tel.

Pourtant, il y a des communes à facilités en Wallonie aussi, et là, il n’y a pas de loi antiflamands. C’est même terriblement bizarre, quand on sait que l’extrême-droite, ouvertement raciste, est le premier parti au parlement flamand, que celui-ci assimile les francophones aux «autres allochtones» : paresseux, profiteurs, étrangers. Alors qu’en Francophonie, le FN doit se contenter d’un siège, obtenu tout juste. Bien sûr, il y a l’histoire. Bien sûr, il y a cent ans de domination francophone, mais cette discrimination tenait avant tout de la ségrégation de classe : ces Francophones qui ont brimé les Flamands étaient en réalité des bourgeois et des nobles … flamands.

La preuve? Ils portaient des noms flamands. N’allez pas me dire que Woeste ou Van de Berghe sont des noms français! Bien sûr, les Wallons ont eu un sort plus confortable que les Flamands pendant la grande guerre … c’est dans une langue proche de leur dialecte qu’on leur expliquait comment se faire charcuter sur le champ de bataille. Alors que les Flamands sont morts pour n’avoir pas compris les ordres (ndlr: lire aussi Le mythe flamand de la Grande Guerre 14-18). Tout de même, après 3 ou 4 ans de guerre, on peut supposer que la plupart d’entre eux étaient suffisamment intelligents pour comprendre le français? Mais plus sérieusement, oui, il faut le reconnaître, impérativement : il y a eu de graves injustices envers les soldats flamands pendant la grande guerre, comme avec les Bretons bretonnants, les Germanophones ou les Corses en France, comme avec les Harkis plus tard, comme avec les tirailleurs sénégalais. Et évidemment, les épitaphes en français pour des soldats flamands étaient une infamie. Mais c’était en 1914. De 1940 à 1945, bien des nationalistes flamands se sont associés aux nazis pour défendre leur «cause» (alors que depuis 1930, il y avait des bataillons flamands et des bataillons francophones).

Bien des Francophones sont morts en stalag ou sous la torture de ces gens. De cela, les Flamands ne vous parleront jamais. Pire : très récemment, le patron de la NVA (nationaliste de droite non extrémiste; ndlr: lire cependant Portrait de Bart De Wever), Bart De Wever a cru nécessaire de faire un tout petit peu de révisionisme en critiquant les excuses que le maire d’Anvers venait de faire aux Juifs pour les exactions de sa police, de 1940 à 1945. (Bart de Wever s’en est excusé en petit comité devant les Juifs d’Anvers, mais a «oublié», comme il l’avait promis, de diffuser ces excuses dans la presse, suite à quoi les Juifs d’Anvers, très modérés, ont dit refuser ces excuses si privées). L’histoire n’est pas simple. L’histoire de Belgique moins encore. Alors revenons à l’actualité: il y a quelques signes qui ne devraient tromper personne, et qui sont autant de signaux d’alarme que l’ambiance complexe du pays et le double langage de certains rendent presque imperceptibles, au point qu’aucune presse ne les relève.

Il y a de quoi s’alarmer. Oui : s’alarmer! Quand tous les partis flamands, socialistes inclus votent, avec les néo-nazis antifrancophones du Vlaams Belang, un projet de loi visant à supprimer la possibilité pour les Francophones de «Boulogne» ou d’ «Asnières» d’être jugés dans leur langue ou de voter pour des partis francophones – eux qui sont installés là depuis quelquefois quatre ou cinq générations. (Je précise toutefoisque les verts flamands se sont abstenus… mais n’ont pas voté contre.) S’alarmer, quand les sociaux-chrétiens applaudissent avec les néo-nazis, se félicitent ensemble, pour le bon tour qu’ils ont joué aux Francophones. Ce n’est pas Sarkozy serrant la main de Le Pen, non. En Belgique, c’est carrément Bayrou qui danse la gigue avec Mégret ou Golnisch. S’alarmer! Quand le Vlaams Belang, toujours lui, veut mettre une loi à l’agenda de la chambre. Cette loi exige la séparation immédiate du pays. Le préambule de 30 pages est une véritable diatribe antifrancophone.

Dans tout pays occidental, tous les partis démocrates voteraient contre. En Belgique, non : même des chrétiens démocrates flamands, des libéraux flamands, des indépendantistes démocrates flamands se croient obligés, en pleine négociation gouvernementale avec les Francophones, de s’abstenir, plutôt que de se lever d’une voix contre l’extrême-droite. On vous expliquera que la démocratie, en Flandre, c’est de laisser libre cours à l’expression des idées fascistes (et authentiquement fascistes) de l’extême-droite au nom de la liberté d’expression. Ce sont ces mêmes partis qui, interrogés par une presse étrangère, affirment haut et fort qu’ils sont absolument contre une éventuelle séparation du pays. S’alarmer, donc, quand la complaisance envers les idées du parti néo-nazi le plus puissant d’Europe (qui n’est rien de moins que le premier parti au parlement flamand…) a inondé les cénacles et la presse. Non pas par peur de leur violence, mais par peur de l’opinion publique.

S’alarmer quand un membre de ce parti diffuse sur son site la liste des «Mauvais Flamands», soit celle des signataires d’une pétition pour la solidarité entre les deux communautés, nom, prénom, adresse. Celui qui a connu Vichy devrait, à la lecture de cette dernière phrase, commencer à trembler. Mais bien sûr, c’est du passé, tout ça! Noir tableau que celui que je dresse là? Oui, noir, à dessein, ET par la force des choses. Mais ce sont des faits que je reprends ci-dessus, pas des discours, des simples faits, vérifiables, précis. Autre fait : en 1999, le Parlement flamand a voté une série de lois qui définissaint l’avenir de la Belgique. Ceci devrait convaincre : 60% de la population a décidé de l’avenir de 100% de la population, sans consulter les 40% restants. C’est comme si les Suisses allemands décidaient de tout et imposaient ensuite leurs décrets aux Suisses francophones. Pardon, ce n’est pas «comme si», c’est «exactement comme si». Aujourd’hui, les représentants de ce parlement «négocient» avec les francophones pour faire passer leurs décrets unilatéraux, qui comprennent notamment la scission de la sécurité sociale. Et pour mieux faire «accepter» ces idées, ils expliquent à qui veut l’entendre (et l’écrire) que c’est à l’avantage des francophones, que ceux d’entre ces derniers qui disent «non» les «humilient» (c’est le terme exact utilisé par Bart de Wever, président d’un des partis qui négocient le futur gouvernement avec les Francophones).

Ils disent aussi que le Francophone est un profiteur et que Bruxelles s’enrichit de l’argent flamand. Bruxelles? 85% de Francophones (ndlr : 92% en réalité), un PIB par habitant proche du double de celui de la Flandre. La seule vraie région très riche du pays. A qui l’on ne rend qu’un quart des produits fiscaux qu’elle génère. Mais cela, on oubliera de vous le dire, parce que pour tous les partis flamands, Bruxelles, 1.200.000 personnes, dont un million de francophones, est la capitale de la … Flandre.

Ceux qui n’auront pas compris que la Flandre veut prendre tout ce qui l’intéresse et abandonner tout ce qui n’est pas assez riche pour elle sont aveugles. Ceux qui n’auront pas considéré le décalage entre l’électeur flamand, qui se dit modéré, Belgicain, non-séparatiste, et le même, qui a voté à 65% pour des partis ouvertement confédéralistes (qui voient la future Belgique comme l’association de deux états) et à 30% nationalistes purs et durs (dont 20% d’extrême-droite), ceux-là sont des utopistes. Mais le problème de l’extrême droite est soigneusement laissé de côté dans la presse flamande autant que dans la politique.

Mauvaise image. Oulah! La mauvaise image! Pourtant, en Flandre, c’est avéré, Le Pen fait mieux que Sarko. Et ça ne dérange personne. Tache d’huile : le journal le plus lu de Flandre n’utilise déjà plus le terme « Régions », qui correspond à la définition légale (on peut penser que cela intéresse les journalistes). Elle utilise plus généralement le terme « états fédérés », qui correspond à sa vision et à celle des partis. Or deux états fédérés sont bien deux états distincts. Une presse qui se détache à ce point de la sémantique nationale (belgicaine) ne fait plus du journalisme, elle fait du militantisme. J’ai bien dit « militantisme », pas « propagande ». Je n’ai pas écrit « propagande », parce que seuls 80% des journaux flamands en sont vraiment déjà là. Et pour cette dernière phrase, je reconnais que j’ai pêché : ce chiffre n’est pas vérifiable.
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Message non lu par mps » 28 août 2010, 12:53:00

Oui,  amusant et pas faux.

Mais ces gesticulations n'intéressent pas grand monde, ni en Flandre ni ailleurs.
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Message non lu par El Fredo » 28 août 2010, 13:00:00

Les urnes semblent dire le contraire... Mais si tu as une explication plus poussée ça m'intéresse sincèrement.
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Message non lu par mps » 28 août 2010, 15:47:00

Te faire un tableau complet de la situation serait fort long pour un forum ... et peut-être pour toi ...

Et je isquerais de t'assommer avec des chapitres qui ne t'intéressent pas.

Mais pose-moi les questions que tu veux, je suis à ton entière disposition.
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Message non lu par El Fredo » 28 août 2010, 22:27:00

Bien, déjà, quelle est la réalité du racisme anti-Wallon des Flamands tel que décrit dans l'article ? (j'ai déjà une idée des raisons profondes)
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Message non lu par mps » 29 août 2010, 08:28:00

Deux facteurs me semblent dominer ce que tu appelle du "racisme", terme tout de même fortement exagéré.

1°. A sa constitution, en 1830, la Belgique (toutes parties confondue) a décidé que sa langue officielle serait le français. Manière d'en finir avec l'occupation hollandaise, mais aussi parce que, hors cette langue, elle n'avait qu'une foule de patois de souches latine  ou germanique qui ne se comprenaient pasentr'eux.
Les classes instruites étant déjà francophones dans tout le pays.
Progressivement, les flamands ont donc assimilé le français à une langue "de riches", et s'est instauré, au coeur de la Flandre, un genre de lutte des classes linguistique. Diverses mesures ont créé (très artificiellemnt) un flamand officiel et homogène (celui de la radio et des discours) mais les patois sont toujours bien là, et une personne du Limbourg ne comprend tout simplement pas un courtraisien dans la langue usuelle.
Le français est donc considéré, en interne, comme une langue dominatrice et oppressive ... Mais elle est mieux supportée quand elle est pratiquée par un wallon que par un francophone de Flandre.

Un phénomène universel intervient alors : il est plus aisé d'intégrer une "grande langue" qu'une petite. C'est le cas de l'anglais et du français, qui sont internationales et "dominantes",  tandis que les petits jargons sont récessifs. Donc, si tu mets 10 gosses francophones avec 10 gosses flamands, ils parleront vite tous les 20 le français.  Ce phénomène a été "politiquement vendu" aux flamands comme la preuve éclatante du mépris des francophones pour leur belle langue.
D'où la multicplication de mesures visant à interdire l'usage du français en Flandre, y compris à la messe !

Notons tout de suite que ces mesures "officielles" n'ont guère de répercussions dans la vie des citoyens, et qu'il suffit de  quelquesmots en flamand (signe d'allégeance à la langue locale) pour que le français reviennent au galop dans la conversation.

2°. En ce qui concerne les wallons, aucune hostilité non plus. Au contraire, la Wallonie reste la destination de vacances favorite des flamands, qui trouve qu'on y rigole et qu'on y mange bien. Ici, l'aversion est carrément politique: les flamands sont des gens sérieux, qui ne badinent pas avec les finances publiques, et sont outrés par des décennies de pouvoir socialiste en Wallonie, d'encouragement des socio-rentiers, de gabegie budgétaire. Marre donc de devoir payer pour ces tocards. D'où leur demande minimale de scission budgétaire : que les wallons déconnent, OK, mais à leurs frais.
C'est donc la un combat de type gauche-droite, tout en ayant bien en tête qu'à côté des prébendes et du profitariat wallon, il y a aussi la formidable créativité wallonne, les entreprises aussi discrètes que performantes, bref, un moteur qui manque cruellement à la Flandre, malgré ses proclamations tonitruantes.

Ces quelques balises plantées, tu comprendras
- que les flamands, dans leur ensemble, ne sont pas aussi indépendentistes que certaines déclarations le font penser, vu de loin.
- qu'il n'y a aucune allergie entre flamands et wallons en tant que citoyens.
- que les tensions viennent de la récupération de politicards flamands de deux faits : la francisation galopante, et le  coût excessif du "social" wallon.

L'avenir ?

Côte wallon, on est zen. Si la flandre virait à l'indépendance, la partie francophone gardera son roi, sa Constitution, son statut de pays UE, ... et aura quelques difficultés financières qui n'ont rien d'insurmontable (Bruxelles, grande ville francophone, représente déjà une part importante du PIB, etc).
En plus, il faudrait se répartir la dette. Or, depuis 1947, les flamands se sont opposés à tout recensement linguistique, et se prétendent 60% au prix de manipulations grossières. Parfait,  ils devraient donc reprendre 60 % de cette dette !

Côté flamand, ceux qui pensent sont moins enthousiastes.  Peu de chance que le nouvel état indépendant trouve sa place en UE, ne serait-ce qu'en raison de ses lois linguistiques féroces, en opposition totale avec la protection des minorités inscrite dans le Traité de Lisbonne. (en faldne, tu trouves des "minorités francophones" de 90 % dans certaines communes !)  Or, peut-on rester dans l'euro si on n'est pas dans l'UE ?

Autre difficulté prochaine,  l'arrivée à la retraite des flamands du baby boom, ce qui va solidement grever les finances de cet éventuel Etat.

Bref, comme tu vois, tout cela est incertain, mais personne ne s'affole ... Les gens vaquent à leurs industrieuses occupations, songent à leurs prochaines vacances ou au nouveau tapis du salon, et ne rencontrent aucune acrimonie.

En Wallonie, chaque village indique par un panneau routier l'heure de la messe en flamand, et toutes les mairies disposent d'une prime s'ils ont au moins un fonctinnaire parlant flamand. En Flandre, où j'ai une maison, je reçois mes factures d'eau ou d'électricité en français. et les deux communautés fraternisent en permanence.

Et ce ne sont ni les politiciens, ni les petites bandes de fachos flamands qui changeront la donne icon_biggrin
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Message non lu par pierre30 » 29 août 2010, 10:16:00

J'espère pour les belges que tu dis vrai et que tu fais preuve de plus de réalisme dans ce domaine politique qu'en matière d'économie Belge.

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Message non lu par mps » 29 août 2010, 10:36:00

A part sa dette abominable, l'économie belge va bien, merci ! icon_biggrin
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Message non lu par El Fredo » 29 août 2010, 11:53:00

Au final ces bisbilles me font un peu penser à l'antagonisme nord/sud en Italie : les politicards nordistes font beaucoup de bruit, mais personne ne songe soigneusement à scinder le pays. Par contre à force de jouer avec le feu on se retrouve avec un gouvernement "bizarre".
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Message non lu par mps » 29 août 2010, 16:02:00

Je ne sais pas si notre gouvernement est "bizarre", mais le moins qu'on puisse dire est qu'il est en affaires courantes pour un bon bout de temps icon_biggrin

Aujourd'hui, les laborieuses négociations capotent (comme prévu), les indépendentistes flamands en demandant toujours plus sans l'ombre d'une contre-partie. Soit qu'ils veuillent de nouvelles élections d'où ils imaginent qu'ils ressortiraient renforcés (en fait, rien n'est moins sûr), soit ils veulent retourner devant leurs électeurs en prétendant que la séparation est la seule solution, à cause des méchants francophones ...

Par contre, la manifestation annuelle des nationalistes flamands, aujourd'hui, a eu un ton inhabituellement modéré ! C'est une chose de rouler des mécaniques, et une autre quand on est au pied du mur ...

En fait, c'est surtout notre bon Roi qui trinque : l'été se passe, et  il n'a pas de vacances icon_biggrin
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Message non lu par mps » 10 sept. 2010, 09:13:00

Pour ceux que celapourrait intéresser, l'avis d'un journaliste flamand :

http://www.youtube.com/watch?v=k2FUoB6Altw

Tout autre chose que ce qu'on radote !
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Message non lu par KALIKO » 10 sept. 2010, 18:34:00

Tant mieux parce que j'aime bien Thudie, sur un autre forum, et j'envisage, un jour, de passer une semaine de mes congés en Belgique. Mais pas en Foutoirie ! icon_cool
PAS MORT ?... PLUS FORT !

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Message non lu par mps » 11 sept. 2010, 09:53:00

Tu trouveras un pays paisible et gai, totalement imperméable à ce qui passionne les medias icon_biggrin
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Message non lu par Nombrilist » 11 sept. 2010, 11:05:00

Les flamands ne peuvent pas blairer ces assistés de wallons, c'est tout. Si en France, on avait les chômeurs au sud et les travailleurs au nord, on aurait le même problème. Heureusement pour nous, on est tous mélangés.

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Message non lu par mps » 11 sept. 2010, 22:41:00

Bébé Nombrilist, tu oublies quelques paramètres :

1°.  Si la Flandre est florissante, c'est uniquement grâce aux infrastructures et entreprises que les wallons y ont édifié, et des recettes qu'elle pique à Bruxelles.
2°.  Oui, le socialisme wallon d'après la fermeture des charbonnages s'est centré sur les socio-rentiers de manière lamentable, mais ces socialistes ont vité leur cuti.
3°. A présent, la Flandre entre  en récession, alors que Bruxelles et la Wallonie multiplient les bons indices économques.
4°. La Flandre va prendre de plein fouet l'arrivée à la retraite de ses baby-boomers.

Bref,ton racourci est simpliste et erronné ...
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