Kadavre a écrit : ↑18 juin 2022, 09:30:11
C'est un sophisme de dire que le manque d'alternance est le signe d'un déficit démocratique. La plupart des pays démocratiques ont connu des périodes de stabilité politique sans alternance. D'ailleurs, si Macron a une majorité demain, ce sera le cas de la France.
Sois honnête et reconnais que ce qui ne te plaît pas, ce n'est pas le manque d'alternance mais le fait que ce sont des partis ''populistes'' qui sont réélus.
Les faits que tu reproches à la Pologne et la Hongrie sont postérieurs à leur entrée dans l'UE. Tu ne peux donc pas affirmer que l'Ukraine ne connaîtra pas une évolution identique dans quelques années.
Absolument pas d'accord.
Ce qui pose problème avec un parti populiste, c'est bien moins sa prise de pouvoir que sa capacité à se maintenir au pouvoir sur le long terme.
Tous les exemples internationaux et historiques le montrent.
En Russie, un certain nombre de gens ont dit qu'ils ne reconnaissaient plus Poutine ces dernières semaines, à commencer par le premier de ses chefs de gouvernement, Kassianov. Et on est bien obligé de lui donner raison, le Poutine du 1er mandat 2000-2004 n'est plus du tout le même que le Poutine actuel.
Lorsqu'on est démocrate, il faut accepter l'éventualité qu'un parti populiste puisse gagner une élection et gouverner le pays. Les emmerdes arrivent lorsque les partis populistes détricotent la démocratie avec le temps, qu'ils répriment peu à peu les contre-pouvoirs et l'opposition.
C'est exactement ce qui s'est passé en Russie, au Venezuela, en Hongrie et ce qui est en train de se passer en Pologne. Et ça se fait rarement lors du premier mandat. C'est pourquoi l'alternance politique en Slovénie était si importante par exemple, sachant que l'ancien président trumpien Janša avait commencé à exercer une pression très forte sur les journalistes, l'agence de presse publique, etc.
La comparaison entre Macron et Orban n'a aucun sens. Orban a déjà été PM en 98 et il l'est sans discontinuer depuis 2010.
La seule comparaison qui pourrait être faite avec un pays d'Europe de l'Ouest, c'est avec Merkel. Sauf que les mandats de Merkel ont toujours nécessiter une coalition, parfois même avec ses principaux opposants. Ce qui change tout.
Sur la postériorité, oui, mais c'est un procès d'intention qu'on pourrait faire à n'importe quel pays, et je pense sincèrement que les Ukrainiens ont des valeurs démocratiques un peu à la française ou à l'italienne.