Les Suisses, consultés par référendum, ont donné leur accord dimanche pour l'expulsion automatique de criminels étrangers. L'initiative de la droite populiste (UDC) a trouvé un électorat prêt à franchir le pas. Selon un décompte définitf, le oui en faveur du durcissement de la politique de renvoi l'emporte avec 52,9% des voix contre 47,1% contre.
Il y a un an, les Helvètes s'étaient prononcé en faveur de l'interdiction de construction des minarets.
Les débats au sein de la Confédération, sur ce vote très sensible, ont été vifs. Les critiques pointaient du doigt l'absence de prise en compte de la proportionnalité des délits, l'automaticité des renvois et la violation du droit international. De plus, pour beaucoup, le texte, s'il est accepté, ne sera pas applicable car anticonstitutionnel.
Par ailleurs, le projet du gouvernement destiné à contrer l'initiative de la droite dure en proposant de prendre en compte la gravité des délits a pour sa part rejeté à 54,2%.
Le renvoi des criminels étrangers y est déjà possible sous certaines conditions mais le texte proposé par l'UDC va plus loin en proposant un retrait automatique du droit de séjour des étrangers inculpés sans prendre en compte la gravité des délits, le renvoi fonctionnant autant pour des crimes graves que pour les cas d'«abus de l'aide sociale».
Une population partagée
«On ne peut pas renvoyer systématiquement», s'est insurgé un électeur de la petite ville de Chambésy, Roberto de la Tour, dénonçant les agissements de l'UDC qui «crée une sorte de tension au sein de la population».
«Je ne suis pas contre les renvois» qui se font déjà dans un cadre législatif précis, poursuit-il. Mais ce genre d'initiatives crée «un sentiment de xénophobie en montrant des exemples de criminels extrêmes qui sont peu nombreux, et qui créent le sentiment pour ceux qui regardent la télévision qu'étranger égal criminel».
Campagne d'affichage ouvertement xénophobe
La campagne de l'UDC a été de fait soutenue par une débauche d'affiches ouvertement xénophobes dans un pays qui compte 21,7% d'étrangers. «Ivan S., violeur et bientôt Suisse?» proclame l'une d'entre elle sur un profil de moustachu musclé à mine patibulaire.
Pour René Longet, un responsable PS de Genève, l'UDC «est une vrai machine de guerre qui se fait élire en travaillant sur le patriotisme, anti-étranger essentiellement» et «n'a pas de proposition en dehors de cela». «Il y a toujours des affiches douteuses..., il y a toujours de la transgression».
Rejet de la réforme pour un impôt équitable
En revanche, le deuxième sujet de la votation de dimanche, une initiative du PS «Pour des impôts équitables» dans un pays considéré comme un havre fiscal semblait pour sa part plus largement rejetée, selon gfs.bern.
Cette initiative était réclamée par le parti socialiste pour mettre un terme à la concurrence fiscale entre cantons cherchant à attirer les grosses fortunes.
Une proposition dans ce sens en France
En France, au début de l'été, après les incidents de Grenoble, Nicolas Sarkozy avait promis un renforcement de l'arsenal répressif contre les délinquants, demandant notamment que la nationalité française puisse «être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte» à la vie d'un policier, d'un gendarme, ou de tout autre «dépositaire de l'autorité publique».
Leparisien.fr
Désolée pour le titre, impossible de mettre le s final......