Les violences ont fait vendredi près de 40 blessés dans le pays africain, touché par des explosions dans la ville de Jos et des attaques d'églises. Dans l'archipel, une bombe a explosé dans une église pendant une messe de Noël.
Les fêtes de Noël auront été particulièrement macabres au Nigéria. Une série sans précédent d'attentats à la bombe et d'attaques d'églises ont fait trente huit morts à travers le pays le 24 décembre. Au lendemain de ces événements tragiques, les autorités tentaient de contenir les violences comme elles le pouvaient. Au total trente huit personnes sont mortes et 74 ont été blessées. Une grande partie d'entre elles ont été les victimes de sept explosions en deux endroits de la ville de Jos alors qu'elles faisaient leurs courses de Noël. Ces attentats n'ont pas été revendiqués.
Les autres victimes ont péri dans diverses attaques d'églises qui ont secoué la ville de Maiduguri. Les membres présumés de la secte Boko Haram, dont le soulèvement l'an dernier avait conduit à des affrontements meurtriers avec les forces de l'ordre, ont attaqué une église baptiste, tuant quatre fidèles et le pasteur. Dans une autre partie de la ville, considérée comme un «fief» islamiste, ils ont tué un garde et attaqué une autre église. Des soldats nigérians auraient également réussi à empêcher une autre attaque visant une troisième église à Maiduguri. «Un nombre indéterminé d'hommes armés ont tiré autour de l'église et une patrouille militaire positionnée dans le secteur a riposté. L'échange de tirs a duré quelques minutes», a indiqué le lieutenant Abdullahi, précisant qu'une quatrième église avait elle été brûlée.
Aucun lien n'était dans un premier temps établi entre ces différentes violences survenues à la veille de Noël dans le pays le plus peuplé d'Afrique où les tensions entre chrétiens et musulmans s'exacerbent à l'approche du scrutin présidentiel d'avril. Pour le gouverneur du Plateau, Jonah David, «le but des instigateurs (des attentats) est de dresser les chrétiens contre les musulmans et de déclencher un nouveau cycle de violences qui culmineraient dans le sabotage des activités pré-électorales».
Aux Philippines, la bombe ne contenait pas de mitraillesDans une première réaction, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a promis que le gouvernement «ferait tout ce qui est nécessaire pour assurer que les responsables des explosions mortelles de Jos soient traduits en justice». La situation restait particulièrement tendue dans cette ville. Marquant la limite entre le nord, majoritairement musulman, et le sud, principalement chrétien, Jos est d'ailleurs le théâtre récurrent de troubles intercommunautaires meurtriers.
Au lendemain des violences, la police cherchait à calmer la situation après que des habitants ont signalé qu'un groupe de jeunes avaient placé un barrage sur une route conduisant au lieu d'une des explosions et incendié cinq véhicules. «C'est la première fois que des explosifs de cette puissance sont utilisés», apparemment de la dynamite, a déclaré le commissaire Abdulrahman Akano de la police de l'Etat du Plateau dont Jos est la capitale.
Pa ailleurs, aux Philippines, six personnes ont été légèrement blessées aujourd'hui dans l'explosion d'une bombe durant la messe de Noël de l'église d'une base de la police philippine sur l'île de Jolo à majorité musulmane. La bombe, un petit engin explosif déposé près de l'autel, n'a causé que des blessures légères car il ne contenait pas de mitrailles, selon le surintendant en chef de la police régionale Felicisimo Khu. «Il est possible que ce soit l'oeuvre d'Abou Sayyaf car ils ont déjà perpétré des attentats similaires contre l'église catholique», a déclaré le lieutenant Randolph Cabangbang, un porte-parole militaire. Jolo est réputée abriter des extrémistes islamistes, notamment le groupe Abou Sayyaf. Fondé au début des années 1990, ce dernier a commis plusieurs attentats meurtriers, dont l'incendie criminel dans un ferry au large de Manille en février 2004 qui avait fait 116 morts. Le groupe est également à l'origine de la prise d'otages le 23 avril 2000 de 21 personnes, dont dix touristes occidentaux, sur l'île malaisienne de Sipadan, libérés contre une rançon de plusieurs millions de dollars.
Les fêtes de Noël ont été meurtrières pour les chrétiens du Nigeria. Le dernier bilan fourni par les autorités du pays porte à 32 le nombre de personnes tuées dans des attaques qui ont touché deux églises dans le nord du pays le 24 décembre. 74 personnes ont également été blessées.
Un premier bilan faisait état dans la matinée de six personnes tuées et une église incendiée par des islamistes présumés dans cette région majoritairement musulmane.Des hommes armés suspectés d'appartenir à la secte Boko Haram, les «talibans» nigérians, ont mené trois attaques contre des églises, a précisé le porte-parole de l'armée nigériane.«Dans une attaque menée contre une église baptiste dans la région d'Alamderi, cinq fidèles dont un pasteur ont été tués par des hommes armés suspectés d'appartenir à la secte Boko Haram», a déclaré le lieutenant Abubakar Abdullahi, ajoutant que cette attaque avait eu lieu dans la ville de Maiduguri, considérée comme un «fief» taliban.
Dans une autre partie de cette ville, un garde de sécurité a été tué par d'autres membres présumés de la secte Boko Haram, qui ont attaqué une autre église, a ajouté le porte-parole.
Des soldats nigérians, selon la même source, ont réussi à empêcher une autre attaque visant troisième église à Maiduguri. Le porte-parole militaire a cependant souligné qu'une église baptiste avait été incendiée ainsi que la maison du pasteur qui était située à proximité.
Aux Philippines une bombe explose dans une église
Plus de 50 personnes, dont des policiers, des soldats, des religieux, des chefs locaux et des politiciens ont été tués à Maiduguri, au cours des cinq derniers mois, par des hommes circulant à moto et qui appartiendraient à la secte Boko Haram, qui affirme vouloir instaurer un Etat islamiste «pur». Des militaires sont stationnés à Maiduguri à la suite des dernières poussées de violence.
Aux Philippines, cette fois, dans le sud du pays qui est en proie à une rébellion musulmane, un prêtre et cinq fidèles ont été blessés par l'explosion d'une bombe dans une église où était célébrée la messe de Noël sur l'île de Jol.
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