Où en est la Grèce ?

Venez parler ici de l'actualité étrangère et européenne
Répondre
Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Où en est la Grèce ?

Message non lu par politicien » 24 avr. 2011, 21:55:00

Bonjour,
Le 23 avril 2010, le premier ministre grec se résignait à demander l'aide financière de l'UE et du FMI. Un an plus tard, le premier maillon faible de la zone euro a réduit son déficit mais est loin d'être tiré d'affaire. Bilan.    Il y a un an, le premier ministre Georges Papandréou se rendait la tête basse à l'île de Kastelorizo pour reconnaître que la Grèce était incapable de se financer sur les marchés et pour appeler solennellement au secours ses partenaires européens. Le 2 mai, la zone euro et le FMI débloquaient un prêt de 110 milliards d'euros dans le cadre du tout nouveau fonds de secours . En échange, le pays s'est lancé dans une politique d'austérité drastique pour rendre son économie plus compétitive. Ou en est-on un an plus tard?     

Une austérité draconienne   
Le gouvernement grec a non seulement tenu ses promesses en matière d'effort budgétaire mais il les a même dépassées : Après avoir réalisé 9 milliards d'économie en 2010, les économies inscrites dans le budget 2011 s'élèvent à 14,3 milliards d'euros, contre 8,2 milliards d'euros prévus dans la feuille de route de rigueur imposée par l'UE et le FMI. Coupes salariales chez les fonctionnaires, réforme des retraites, hausse des taxes, refonte des collectivités locales...Tous les moyens sont bons pour tenter de ramener le déficit à 7,4% cette année. Et ce n'est pas fini. Le gouvernement a annoncé la semaine dernière un paquet de mesures supplémentaires d'économies de 26 milliards d'euros d'ici 2015. Il s'accompagne notamment d'un plan de privatisations partielles et totales visant à lever 50 milliards d'euros d'ici 2015. Une grève générale est prévue le 11 mai pour protester contre les nouvelles mesures d'austérité qui doivent être approuvées quelques jours après au Parlement.     
Qui enfonce le pays dans la récession   
Rigueur oblige, l'économie reste dans un état critique. Les mesures d'austérité ont un effet dépressif fort sur la demande intérieure. Le taux de chômage dépasse les 15%, la Banque centrale prévoit une contraction d'au moins 3% de l'activité en 2011. Il s'agit de la troisième année consécutive de recul du PIB. La croissance ne devrait pas revenir dans la péninsule hellénique avant 2012. Il faut dire que le plan "d'aide" international n'a pas fait de cadeaux à la Grèce. Même s'il est inférieur au prix exigé par les marchés, le taux d'intérêt du prêt européen reste très lourd pour la Grèce. Les dirigeants européens ont néanmoins récemment fait un geste en le réduisant de 5,2 à 4,2%.     

Pour des résultats mitigés   
Le déficit a baissé de 6 points en 2010, de 15,4% à 9,4%. Mais les recettes sont deux fois plus faibles que ce que visait initialement le gouvernement. De fait, les mesures d'économie ne faisant qu'enfoncer les pays dans la récession, cela a plombé les recettes fiscales censées réduire le déficit. La dette, elle, a mécaniquement gonflé. Elle s'élève à 340 milliards d'euros, soit plus de 150% du PIB. Elle ne devrait pas refluer avant 2012. Surtout, si les mesures de rigueur sont censées rassurer les marchés de manière à y retourner début 2012, on peut dire que c'est raté.      

En début de semaine, les taux à 10 ans des obligations ont franchi un seuil inédit depuis la mise en place de l'euro pour atteindre 14%, soit 600 points de bases de plus que lorsque le pays a demandé de l'aide. Et les taux ont atteint jeudi 14,7% sur des nouvelles rumeurs de restructuration de la dette grecque alimentée par un courriel émanant vraisemblablement de la banque américaine Citigroup. Preuve de la pression exercée par les marchés, la tension était encore plus flagrante sur les taux courts --à deux ans-- qui s'envolaient à 22%, soit dix fois plus que ce que paye l'Allemagne. D'ordinaire, plus la période de remboursement est courte, plus le taux est bas. Les agences de notation ne s'y trompent pas. Moody's a de nouveau dégradé en mars la note de la Grèce, la reléguant dans la catégorie des pays dits à risque.     

Une restructuration inévitable ?   
Officiellement, la dette grecque est "viable". Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou l'a répété mercredi devant la presse, insistant que l'objectif d'Athènes est de "revenir sur les marchés début 2012" pour emprunter à un "taux d'intérêt logique". Mais l'envolée des taux obligataires montre bien que les investisseurs n'y croient pas. En clair, ils estiment que la Grèce va restructurer sa dette et n'aura pas la politesse d'attendre mi 2013 que le mécanisme de restructuration européen soit en place pour le faire. Selon plusieurs journaux grecs et étrangers, la Grèce serait d'ores et déjà en train de chercher à négocier en coulisse une telle restructuration.    

La contagion n'a pas été évitée   
Malgré la création d'un Fonds de secours qui inscrit dans le marbre la solidarité financière, les marchés ne se sont pas privés d'attaquer les autres "maillons faibles" de l'Europe. Après la Grèce, l'Irlande a obtenu une aide de 85 milliards d'euros à l'automne. Et il y a deux semaines, c'est Lisbonne qui a appelé au secours. Son plan de sauvetage, encore en négociations, devrait être bouclé à la mi-mai. D'autres pays à la situation budgétaire ou d'endettement délicate, comme l'Espagne, voire la Belgique, pourraient tomber dans la ligne de mire des marchés. Et le FMI vient de mettre en garde contre la "vulnérabilité" des banques européennes.   
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 53609.html
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
El Fredo
Messages : 26459
Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
Parti Politique : En Marche (EM)
Localisation : Roazhon
Contact :

Message non lu par El Fredo » 24 avr. 2011, 23:08:00

Le déficit a baissé de 6 points en 2010, de 15,4% à 9,4%. Mais les recettes sont deux fois plus faibles que ce que visait initialement le gouvernement. De fait, les mesures d'économie ne faisant qu'enfoncer les pays dans la récession, cela a plombé les recettes fiscales censées réduire le déficit. La dette, elle, a mécaniquement gonflé. Elle s'élève à 340 milliards d'euros, soit plus de 150% du PIB. Elle ne devrait pas refluer avant 2012. Surtout, si les mesures de rigueur sont censées rassurer les marchés de manière à y retourner début 2012, on peut dire que c'est raté.
C'était prévisible. Les politiques de rigueur en période de récession sont vouées à l'échec car elles créent un cercle vicieux budgétaire. Le Royaume-Uni est lui aussi en train de l'apprendre à ses dépends.
Officiellement, la dette grecque est "viable". Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou l'a répété mercredi devant la presse, insistant que l'objectif d'Athènes est de "revenir sur les marchés début 2012" pour emprunter à un "taux d'intérêt logique". Mais l'envolée des taux obligataires montre bien que les investisseurs n'y croient pas. En clair, ils estiment que la Grèce va restructurer sa dette et n'aura pas la politesse d'attendre mi 2013 que le mécanisme de restructuration européen soit en place pour le faire. Selon plusieurs journaux grecs et étrangers, la Grèce serait d'ores et déjà en train de chercher à négocier en coulisse une telle restructuration. 
Ça aussi c'était prévisible. Un genre de scénario argentin "light".
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 25 avr. 2011, 08:10:00

Quand on vit au-dessus de ses moyens pendant des dizaines d'années, on se ne redresse pas pas facilement.

La remarque de Fredo est donc assez éthérée : il faudrait encore augmenter la dette pour s'en sortir ?

La Grèce fait une grosse obésité de dettes. Elle doit donc se mettre au régime,en sachant qu'il faudra des années pour qu'elle retrouve un pids normal, mais qu'entre-temps, elle va avoir toutes les conséquences physique de cette obésité : essoufflement,diabète, problèmes articulaires, fonte musculaire, faiblesse cardiaque ...

Quant aux grévistes,il aurait mieux valu les voir descendre dans les rues pour protester à temps contre la gestion démagogique des finances publiques,qu'ils ont fortement encouragée.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

pierre30
Messages : 11670
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Message non lu par pierre30 » 25 avr. 2011, 09:20:00

mps et le bras armé de la justice !

Mener les grecs à la révolte n'est sûrement pas la solution.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 25 avr. 2011, 09:33:00

Peur eux, moi je crois que si.

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 25 avr. 2011, 10:50:00

Mener les grecs à la révolte n'est sûrement pas la solution.

Bon, ils se révoltent, s'appauvrissent encore en flambant tout ce qu'il trouve sur leur chemin, leurs gouvernants se tirent, et puis ?

La soudaine prospérité ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 25 avr. 2011, 11:19:00

Nombrilist a écrit : Peur eux, moi je crois que si.
icon_biggrin

pierre30
Messages : 11670
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Message non lu par pierre30 » 25 avr. 2011, 12:38:00

Et puis rien. Losqu'on est excédé on met un grand coup de pied dans quelque chose. Cela ne résout rien, ça fait mal au pied, mais ça soulage.

lambertini
Messages : 3119
Enregistré le : 29 nov. 2008, 00:00:00
Localisation : normandie

Message non lu par lambertini » 25 avr. 2011, 12:45:00

surtout quand Gréce, il y a des grande fortunes, et des gens extremement riches, pourquoi ne pas saisir leurs bien, , pour rembourse la dette
la caravane passe et les chiens aboient

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 25 avr. 2011, 13:23:00

Effectivement, lorsque les dirigeants inconséquent ne prévoit pas l'avenir, ce sont les peuples qui sont durement mis à contribution sans que cela relance pour autant l'activité ou ner redresse les finances publiques de manière significative au vu de la chute des recettes fiscales que ces mesures entrainent !

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 25 avr. 2011, 15:22:00

lambertini a écrit :surtout quand Gréce, il y a des grande fortunes, et des gens extremement riches, pourquoi ne pas saisir leurs bien, , pour rembourse la dette
Lambertini, tu tonds tous les riches, et cela ne rapporte même pas 5 % de la dette.


Tu distribues leur argent à tous les citoyens ? Cela fait quelques euros par personne, claqués en une soirée de sirtaki, et puis ?

Je crois que tu n'as aucune idée des proportions.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lambertini
Messages : 3119
Enregistré le : 29 nov. 2008, 00:00:00
Localisation : normandie

Message non lu par lambertini » 25 avr. 2011, 17:18:00

 les banques  sont  responsables  , pourquoi avoir  preter autant d argent???
la caravane passe et les chiens aboient

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 25 avr. 2011, 22:35:00

Parce que si le demandeur de prêt est un Etat,le refus de la banque équivaudrait à la faillite de cet Etat.

Il n'y a donc jamais de refus, mais les capitaux manquent d'enthousiasme, et les emprunts coûtent de plus en plus cher.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 26 avr. 2011, 13:59:00

MPS, effectivement, tondre les riches n'aurait aucun impact économique mais éviter que certains manager pillent les entreprises qu'ils sont sensés gérés est indispensable à la fois à l'ordre social d'une part qu'au sentiment de justice qui fait aujourd'hui défaut !

Avatar du membre
pwalagratter
Messages : 1901
Enregistré le : 06 avr. 2010, 00:00:00

Message non lu par pwalagratter » 26 avr. 2011, 15:04:00

Les pays européens sont en train de se faire dépecer et leurs différents gouvernements accélèrent le processus.

La Grèce a triché avec l'aide de la banque Goldman Sachs pour rentrer dans la zone euro. La Grèce est également connue pour sa corruption ... soit
Et l'Angleterre avec son système se porte t elle mieux ?
Ou l'Espagne, l'Irlande connus tous les 2 pour avoir été les bons élèves ?

Il n'y a pas de sauvetage, juste des vautours qui viennent ronger le peu de viande qui reste sur les os. Le seul sauvetage consisterait à se foutre royalement de ces dettes (souvent occasionnées non pas par les dépenses publiques mais par le tarissement des rentrées fiscales)

Répondre

Retourner vers « Actualité étrangère et européenne »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré