Vivre ensemble en Europe au XXIe siècle

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politicien
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Message non lu par politicien » 11 mai 2011, 11:28:00

Bonjour,
Cette diversité s'est accrue ces dernières décennies avec les nouvelles vagues d'immigration et le phénomène se poursuivra – pour au moins deux raisons. Tout d'abord, la plupart des hommes et des femmes qui sont arrivés en Europe ces dernières décennies resteront sur notre sol, tout comme leurs descendants. Beaucoup demeurent attachés au patrimoine culturel de leur pays d'origine, mais où est le mal ? Tant qu'elles respectent la loi, les personnes qui viennent s'installer dans un nouveau pays ne devraient pas avoir à abandonner leur religion, leur culture ou leur identité. Bien au contraire, cette diversité peut contribuer à la créativité dont l'Europe a plus que jamais besoin.  Ensuite, du fait du vieillissement de sa population, l'Europe a besoin de davantage d'immigrés. Sans eux, d'après les calculs de la Commission européenne, la main-d'œuvre diminuerait d'environ 100 millions rien que dans l'Union européenne ces cinquante prochaines années, même si la population totale continue d'augmenter. L'immigration est donc une solution au déclin.  Le destin de l'Europe est donc lié à la diversité. Celle-ci façonne notre avenir dans un monde qui évolue rapidement, et continuera à le faire. Il est par conséquent indispensable que les Européens relèvent ce défi de manière plus concrète et plus résolue – pour dire les choses, de manière nettement plus efficace qu'ils ne l'ont fait jusqu'à présent. Ils ne peuvent se permettre d'échouer. Malheureusement, certains signes indiquent que ce risque n'est pas exclu. Ces signes sont visibles de tous : montée de l'intolérance ; soutien croissant aux partis populistes et xénophobes ; discrimination ; présence de migrants sans papiers qui n'ont quasiment aucun droit ; existence de communautés "parallèles" dont les membres ont très peu de contacts avec le reste de la société ; extrémisme islamique ; recul des libertés démocratiques et tentatives de restreindre la liberté d'expression soi-disant au nom de la liberté de religion. Or, ces signes ne sont que la manifestation de divers symptômes : une profonde insécurité (qui trouve son origine dans les difficultés économiques que connaît l'Europe et dans un sentiment de déclin relatif) ; le phénomène de l'immigration massive (telle qu'elle est à la fois vécue et perçue) ; les images déformées et les stéréotypes préjudiciables véhiculés dans les médias et l'opinion publique au sujet des minorités, et le manque de dirigeants capables d'inspirer confiance en proposant une vision claire de la destinée européenne.  Notre rapport – "Vivre ensemble Conjuguer diversité et liberté dans l'Europe du XXIe siècle" (publié le 11 mai) – apporte une réponse ancrée dans les valeurs fondamentales de l'Europe : un projet visant à redonner confiance à l'Europe, afin qu'elle considère la diversité comme une force et non une tare et accepte les identités multiples comme une richesse. De même qu'il y a des Afro-Américains ou des Italo-Américains, pourquoi ne pas imaginer des "Européens à trait d'union", par exemple des Turco-Allemands, des Maghrébo-Français ou des Asiatico-Britanniques ? Nous sommes convaincus qu'une telle Europe peut être une réalité, mais à la condition impérative que tous les résidents de longue durée dans les pays européens soient acceptés en tant que citoyens à part entière, et que tous – indépendamment de leur foi, de leur culture ou de leur origine ethnique – soient traités sur un pied d'égalité par la loi, les autorités et leurs concitoyens. Comme tous les autres citoyens dans toute démocratie, ils doivent avoir voix au chapitre dans l'élaboration de la loi, qu'ils doivent respecter, car ni la religion ni la culture ne peuvent être une excuse à sa violation.  Nous proposons dix-sept principes directeurs qui, nous l'espérons, devraient guider les responsables politiques, les leaders d'opinion et les militants de la société civile à gérer les questions de diversité. Au minimum, il faut un accord sur la loi à laquelle se conformer, ainsi qu'une perception commune de ce qu'est la loi et de la façon de la modifier. A la condition qu'ils respectent la loi, les migrants ne devraient pas avoir à renoncer à leur foi, leur culture ou encore leur identité. Des mesures spécifiques sont nécessaires pour garantir que les membres des groupes défavorisés ou marginalisés bénéficient d'une authentique égalité des chances. Des efforts sont également indispensables pour faire en sorte que les membres des différents groupes religieux, culturels ou ethniques puissent apprendre à se connaître et travailler ensemble dans le cadre d'associations bénévoles. Enfin, nous soutenons fermement le droit à la liberté d'expression, qu'il ne faut pas restreindre, par la loi ou dans la pratique, pour apaiser les intimidations violentes. Parallèlement, nous pensons que les déclarations publiques tendant à nourrir ou renforcer les préjugés envers les membres de quelque groupe que ce soit, et en particulier les membres des minorités, les personnes issues de l'immigration ou récemment immigrées, ne doivent pas rester sans réponse. Un des messages clés de notre rapport est "moins de contrainte, plus de persuasion".  UNE POLITIQUE D'IMMIGRATION GLOBALE Pour concrétiser ces principes, nous exhortons les Etats à élargir les droits et obligations pleins et entiers qui sont attachés à la citoyenneté, y compris le droit de vote, au plus grand nombre de leurs habitants et, dans l'intervalle, à accorder à l'ensemble des résidents étrangers le droit de vote aux élections locales. Nous les exhortons également à s'attaquer aux informations trompeuses et aux stéréotypes au sujet des migrations, et à donner à leurs citoyens une image plus réaliste de la situation des migrants et des besoins actuels et futurs de l'Europe. Nous reconnaissons que les Etats ont le droit et le devoir de contrôler l'immigration mais, par ailleurs, nous invitons l'ensemble des Européens à traiter les demandeurs d'asile et les migrants arrivant en Europe avec équité et humanité, et avec toute la solidarité que requiert le juste partage de cette lourde responsabilité. Nous invitons le Conseil de l'Europe et l'Union européenne à travailler de concert sur une politique d'immigration globale, cohérente et transparente pour l'ensemble de l'Europe et, dans le même temps, à se tourner vers nos voisins du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord pour leur offrir l'opportunité de participer, en les dotant d'un statut approprié, aux institutions et conventions européennes. Si nous nous engageons dans cette voie, nous avons la conviction que l'Europe peut devenir demain un endroit où il fera meilleur vivre et où l'espoir aura davantage sa place.
 Le Monde.fr 
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A plus tard,
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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 11 mai 2011, 12:11:00

C'est bien ce que je disais,l'immigration nous l'encourageons depuis 30 ans pas par gentillesse,mais parce que nous en avons besoin.La gauche n'est pas plus angélique que la droite.

J'aurai bien aimé connaitre l' auteur de l'article.

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mps
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Message non lu par mps » 11 mai 2011, 12:16:00

Clairement, tout le monde se fiche de l'origine des gens, ou de leurs coutumes familiales si elles n'outragent pas nos lois.

Mais nous ne voulons pas que cette immigration soit prétexte à vampiriser notre sécu, à pomper nos allocs, à mettre le souk dans les hopitaux, la pagaille dans les programmes scolaires, ou la chienlit dans la rue.

Ce n'est pas à nous de les  intégrer, mais à eux de se faire tout petits, et de se fondre dans la masse avec compétence et bonne humeur, comme le font les immigrés partout.

Toute manoeuvre visant à inverser ces légitimes exigences ne peut que susciter des réactions indésirables.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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