Après une demande de sujet d'un membre en mp sur la montée de l’extrême droite en Europe, voici 2 articles intéressant :
Chacun de ces mouvements a des particularités nationales : l’un s’axe davantage sur l’islamophobie, l’autre sur une chrétienté extrême.
Le socle commun des mouvements d’extrême droite On peut néanmoins dégager des traits communs à ces mouvances, notamment le nationalisme, c’est-à-dire l’idée que nous devons être gouvernés par des gens qui nous ressemblent. Cette idée, née et portée au moment de la Révolution française et alors associée à la démocratie, a subi des dérives populistes dès le XVIIIème siècle. La démocratie paraît inefficiente, il semble nécessaire d’être gouverné par un vrai chef sans s’embarrasser d’instances de représentation. C’est ce lien entre le chef et le peuple (que l’on retrouve chez Hitler ou chez Mussolini) qui est au fondement des mouvements d’extrême droite européens.
Pourquoi une « montée » des extrêmes droites en Europe ? On peut effectivement parler de montée au vu des scores enregistrés par les partis d’extrême droite lors des élections, et ce dans plusieurs pays européens (pays scandinaves, Hongrie…). C’est une conséquence directe des attentats du 11 -Septembre à New York en ce sens où les effets psychologiques produits ont été bien plus puissants que les effets réels. Cette montée est difficilement constatable via l’outil que constitue le sondage. Les sondages sur l’extrême droite sont peu fiables pour deux raisons : d’une part, les électeurs avouent difficilement un vote pour un parti d’extrême droite et d’autre part certains électeurs prétendront avoir voté pour un parti d’extrême droite par pure provocation. Cette montée de l’extrême droite se fait en parallèle de l’augmentation de l’abstention, et de la contestation des systèmes politiques nationaux et européen. En prenant en compte les chiffres de l’abstention, la montée des extrêmes est plus facile à relativiser. Ainsi, le nombre d’électeurs du Front national en France est stable depuis les années 1980 (entre 4,3 et 5 millions). Les partis nationalistes ont souvent une présence historique dans un Etat. C’est notamment le cas en Italie, avec la Ligue du nord, mais aussi dans les anciens pays du bloc de l’Est, où les partis d’extrême droite ont changé d’appellation mais conservent une influence importante. Il faut davantage s’inquiéter de la situation des pays scandinaves, qui n’avaient jusque là pas de tradition du parti extrémiste. Le développement spectaculaire de ces partis a par ailleurs influencé à la fois le discours des autres partis, qui ont dû se radicaliser, mais aussi l’agenda politique, pour refléter des préoccupations grandissantes des citoyens.
Des extrêmes droites au pluriel ? Les situations diverses que l’on rencontre aujourd’hui en Europe s’expliquent par des raisons avant tout historiques. En France, l’histoire de l’extrême droite a notamment été marquée par l’expérience du régime pétainiste, la décolonisation ou encore le mouvement poujadiste. En Belgique, il existe deux partis d’extrême droite : un parti wallon similaire au Front national français et un parti flamand identitaire indépendantiste. En Scandinavie, la montée des partis d’extrême droite est peut-être la conséquence de systèmes politiques trop stables et trop lisses. Ces pays enregistrent une montée du sentiment xénophobe, s’expliquant par leur absence de participation aux politiques d’appel aux migrants menées en Europe de l’Ouest (France, Allemagne). L’immigration y est donc beaucoup plus récente et les politiques d’accueil sont plus ouvertes dans ces pays qui n’ont pas de passé colonial, d’où des tensions en période de crise, comme cela a été le cas en 2009. En Europe de l’Est, le passage d’un système communiste à un système ultralibéral a créé des tensions. Le point commun de ces pays est qu’ils ont toujours connu un nationalisme fort, y compris dans les pays scandinaves. On le constate d’autant mieux que certains pays n’ont pas de partis d’extrême droite (Espagne, Portugal, Royaume-Uni). Ces pays ont une droite classique très forte et relativement large qui ne laisse pas la place à l’émergence de l’extrémisme.
Quel est le rôle de l’Europe dans la montée de ces extrêmes ? De manière générale, on trouve des thèmes nationaux communs dans plusieurs pays : la question de la pression fiscale, la critique de la classe politique, la corruption, les régionalismes… Mais on retrouve aussi des thématiques paneuropéennes. L’hostilité vis-à-vis des immigrés est commune à tous les Etats d’Europe et le sentiment xénophobe s’est concentré sur les musulmans depuis les attentats du 11 -Septembre. La psychose islamophobe a décomplexé les mouvements d’extrême droite post-Seconde guerre mondiale : ils ne sont désormais plus assimilés aux vieux mouvements fascistes et antisémites. Enfin, l’hostilité envers la construction européenne et ses acteurs (à commencer par la Commission) s’est révélée être une thématique essentielle du discours des partis d’extrême droite. Ceci suggère que c’est peut-être avant tout à l’Europe d’apporter une réponse à la montée de ces mouvements.
Taurillon.org
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France
Présidé depuis sa fondation en 1972 par Jean-Marie Le Pen, 82 ans, le Front national s'apprête à vivre une succession historique. Marine Le Pen, fille du dirigeant actuel, fait figure de grande favorite. Le parti rejette de manière virulente l'immigration, a un discours anti-élites et réclame la sortie de l'Union européenne. Jean-Marie Le Pen avait provoqué un séisme politique en 2002 en accédant au second tour de l'élection présidentielle. Marine Le Pen est créditée de 12 à 13 % dans les sondages
Suisse
En Suisse, le parti de droite populiste Union démocratique du centre (UDC) est la première formation de la Confédération depuis 2003. Il s'est encore renforcé après avoir obtenu l'aval de la population sur deux initiatives populaires ayant fait beaucoup de bruit: l'interdiction de construire des minarets sur le territoire Suisse, en 2009, et le renvoi automatique d'étrangers criminels, en novembre 2010.
Pays-Bas
Geert Wilders, 47 ans, chef de file du Parti pour la Liberté (PVV), milite contre "l'islamisation des Pays-Bas". Il est favorable à un impôt sur les foulards et souhaite l'interdiction du Coran, qu'il compare au "Mein Kampf" d'Adolf Hitler. Le PVV a terminé troisième des élections législatives du 9 juin, avec 24 sièges de députés sur 150. Il soutient le gouvernement minoritaire de centre-droit du libéral Mark Rutte.
Pays nordiques
La poussée des formations d'extrême droite et populistes y est générale.
Les Démocrates de Suède (SD), dirigés par Jimmie Aakesson, 31 ans, ont fait leur entrée au Parlement lors des élections de septembre, avec 5,7%. Le parti, héritier d'une ex-formation néo-nazie, s'attaque à l'immigration récente et dénonce l'islamisation du pays.
Au Danemark, le Parti du peuple danois (PPD) est la troisième force du Parlement, crédité de 14,6% des voix. Il est allié au gouvernement libéral-conservateur.
En Finlande, le parti des "Vrais Finlandais" pourrait réaliser une spectaculaire percée lors des élections d'avril.
Autriche
La nouvelle figure de proue de l'extrême droite est Heinz-Christian Strache, 41 ans, du FPÖ. Cette formation a fini 2e avec 27% lors des municipales à Vienne en octobre 2010. Soit un bond de 12 points et un second meilleur score historique dans la capitale autrichienne, derrière les 27,9% obtenus en 1996 par son fondateur, Jörg Haider, décédé en 2008.
Le parti exalte les valeurs chrétiennes, souvent avec des slogans hostiles à l'Islam. Il séduit chez les jeunes. Contrairement à d'autres formations d'extrême droite, il est pro-israélien.
Hongrie
Le parti Jobbik (Mouvement pour une meilleure Hongrie) est, lors des législatives d'avril, entré au Parlement dont il est devenu la troisième force politique avec 16,71% des voix.
Son président, Gabor Vona, 32 ans, est à la tête du parti depuis 2006. Le Jobbik est connu pour ses campagnes agressives contre les Roms, ainsi que son discours xénophobe et homophobe. Le Jobbik se distingue dans la mouvance de l'extrême droite en étant ouvertement pro-arabe. Ses militants portent souvent des foulards palestiniens par hostilité à Israël.
(Nouvelobs.com avec AFP)
(Janvier 2011)
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