Egypte : retour sur six mois de révolte

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politicien
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Message non lu par politicien » 26 juil. 2011, 09:48:00

Bonjour,


 
  
 
Les incidents violents au Caire ce samedi et le report du procès de l'ex-ministre de l'Intérieur égyptien, ce lundi, préfigurent un mois de ramadan musclé en Egypte. Retour sur les raisons de la colère, six mois après le début de la contestation.
Il y a deux jours, l'Egypte fêtait la révolution qui conduisit dans la nuit du 22 au 23 juillet 1952 à la chute du roi Farouk 1erLa révolution du 25 janvier 2011, elle est encore en cours, six mois après le début des contestations.  
Retour sur la révolution du 25 janvier
Les manifestants avaient répondu en masse à l'appel de mouvements actifs sur la Toile comme le mouvement du 6 avril, en référence à un soulèvement ouvrier en 2008. Débute alors un combat entre le régime et la rue, qui se perpétue jusqu'à aujourd'hui. Très vite la place Tahrir devient l'épicentre médiatique et symbolique de la révolution, bien que d'autres villes comme Mahalla aient été en pointe de la contestation.Egyptiens de tous horizons sociaux et politiques se retrouvent massivement dans la rue pour demander la chute d'Hosni Moubarak et du système qu'il représente. 

Ce qui a été obtenu
Le 11 février 2011, Hosni Moubarak quitte le pouvoir après trente ans de règne et dix-huit jours de Révolution. Le Conseil suprême des forces armées sous la direction de Mohammed Hussein Tantaoui prend alors les rênes du pays. 
Dès le 13 février, les deux chambres du Parlement sont dissoutes, la Constitution est suspendue. Le samedi 19 mars, unréférendum sur la Constitution a vu la victoire des tenants d'une simple modification de la constitution. Les fils d'Hosni Moubarak sont rapidement arrêtés et emprisonnées dans la prison de Tora. Des figures emblématiques du régime sont photographiées menottes aux poignets et leurs procès annoncés. Toutefois la chasse aux sorcières atteint vite ses limites.

Les raisons de la colère actuelle
Les procès tardent et sont reportés comme celui de l'ex-ministre de l'intérieur Habib el-Adli, mis en cause dans la répression violente des manifestations. L'annonce du report ce lundi 25 juillet exaspère à nouveau les familles des victimes, en attente de justice.  
Le départ d'Hosni Moubarak ne suffit plus aux manifestants, qui ont réinvesti la place Tahrir depuis le 8 juillet, jour de rassemblement massif dans le pays. Après la chute du Raïs, de nombreux manifestants demandent aujourd'hui la chute du pouvoir militaire, un pilier du régime, tel qu'il s'exerce en Egypte depuis 1952. 
Les affrontements violents dans le quartier d'Abbaseya au Caire ce samedi 23 juillet, en disent long sur la tension et la méfiance qui prédominent entre les manifestants et le pouvoir militaire. Le ministère de la Santé annonçait un bilan de 300 blessés lors des affrontements, selon le quotidien égyptien Masry al-Yioum. 

Un dialogue de sourd?
L'annonce du guide suprême des Frères musulmans qui rejette "toute attaque contre l'armée" alimente la peur d'une partie de la population, inquiète d'une victoire du parti de la justice et de la liberté aux prochaines élections législatives, reportées sine die.  
Nombre de manifestants et de partis continuent de réclamer l'écriture d'une nouvelle constitution avant la tenue d'élections législatives. Mais le porte-parole du CSFA ne reprend pas cette revendication lors de son discours, jugée autoritaire, le mardi 12 juillet 2011.  
Par ailleurs, le remaniement ministériel du gouvernement de transition d'Essam Sharaf, officialisé le 21 juillet 2011, ne convainc pas totalement les manifestants, qui se relaient sur la place Tahrir pour maintenir une pression sur le gouvernement et le conseil suprême des forces armées. Et la tension des premiers jours ressurgit ponctuellement comme pour rappeler aux Egyptiens que la révolution reste encore à venir.

L'express
  


Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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mps
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Message non lu par mps » 27 juil. 2011, 09:55:00

Au Guingol populaire, la révolution est toujours prometteuse d'une avenir radieux, "l'insupportable présent" étant bien entendu le seul fait du dirigerant abhoré.

Donc, on le vire ou le décapite selon la culture locale, on le remplace, et on attend merveilles.

Elles tardent ? C'est que les réformes traînent ... La pluie de bienfaits tarde, et les crétins "s'impatientent".

Avec leur révolution (?), les égyptiens se sont tout simplement et gravement appauvris.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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johanono
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Message non lu par johanono » 01 août 2011, 00:34:00

Manifestation monstre des islamistes au Caire, des morts dans le Sinaï

De Samer AL-ATRUSH (AFP) – Il y a 2 jours

LE CAIRE — Des centaines de milliers de personnes ont participé vendredi au Caire à la plus grande manifestation organisée en Egypte depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, à l'appel essentiellement des islamistes, sur fond de fragile transition politique.

Des rassemblements de moindre importance se sont aussi déroulés dans d'autres régions, notamment à El-Arich, dans le nord du Sinaï, où deux personnes ont été tuées et une douzaine blessées quand plusieurs dizaines d'hommes armés ont, une fois les manifestants dispersés, déferlé sur la ville et ouvert le feu, a annoncé le ministère de la Santé. Les assaillants brandissaient des drapeaux barrés de slogans islamistes.

Place Tahrir, dans le centre de la capitale égyptienne, les contestataires venus de tout le pays ont fait une impressionnante démonstration de force.

Ils entendaient défendre ce qu'ils appellent "l'identité islamique de l'Egypte" et exiger que les élections législatives se déroulent comme prévu à l'automne. Certains ont même scandé des slogans en faveur de l'instauration d'un "Etat islamique".

Ce rassemblement, à l'initiative surtout des salafistes -des fondamentalistes- et des puissants Frères musulmans, faisait craindre des heurts avec les militants des organisations laïques qui campent depuis le 8 juillet sur la place Tahrir.

La semaine dernière, les islamistes avaient mis sur pied leur propre défilé, accusant les contestataires laïques d'aller à l'encontre de "l'identité islamique" de l'Egypte.

Mais après deux jours de négociations, laïcs et musulmans radicaux avaient convenu de laisser de côté leurs dissensions pour sauver les idéaux de la révolte populaire de janvier-février qui avait abouti au départ de M. Moubarak.

Le compromis a vite volé en éclats puisqu'une vingtaine de groupes ont annoncé dans un communiqué leur retrait de la manifestation en raison des slogans islamistes.

"Nous avions un accord en vertu duquel cela serait une journée d'unité, mais cela s'est transformé en quelque chose d'autre", a expliqué Mohammed Waked, membre du Front pour la justice et la démocratie.

Sous une chaleur étouffante, debout sur les podiums montés autour de la célèbre place, les orateurs ont certes exhorté à l'unité, mais la foule a aussi appelé l'Egypte à "mettre en oeuvre la loi de Dieu".

Signe des tensions croissantes entre islamistes et laïcs, des centaines de protestataires se sont rués vers l'extérieur de la place en criant et causant un mouvement de panique momentané, pour revenir plus tard et constater que rien ne s'était passé, parce que des gens scandaient "Allah Akbar !" ("Dieu est le plus grand !").

Parmi les revendications des manifestants, figuraient la fin des procès militaires de civils, la comparution des dignitaires de l'ancien régime et la redistribution des richesses.

Depuis le 8 juillet, des protestataires, en majorité laïques - les islamistes ayant refusé jusqu'à présent de participer aux sit-in - occupent la place Tahrir, épicentre de la contestation, pour dénoncer la lenteur des réformes promises par l'armée au pouvoir. Les militaires sont également accusés de violations des droits de l'Homme et de recourir aux méthodes de l'époque Moubarak pour écarter les opposants.

Dans le Sinaï, après une manifestation pacifique à la mi-journée sur une des places d'El-Arich, là aussi à l'appel surtout des islamistes, environ 150 hommes ont déferlé, à bord de camions ou sur des motos, à l'intérieur de la ville, agitant des drapeaux noirs sur lesquels on pouvait lire "il n'y a de Dieu qu'Allah !", selon ces témoins.

Ils ont d'abord tiré en l'air, terrorisant les habitants, et détruit une statue de l'ancien président Anouar al-Sadate, assassiné par des militants islamistes en 1981.

Les assaillants se sont ensuite dirigés vers un poste de police, mais ils ont été bloqués par des policiers et des soldats. Un témoin a raconté à l'AFP que des échanges de tirs avaient eu lieu de part et d'autre du poste de police.

"Nous avons deux corps de civils à la morgue maintenant et 12 policiers sont soignés pour des blessures à l'hôpital", a déclaré le vice-ministre de la Santé Hicham Chiha à la télévision d'Etat.

L'agence officielle de Mena a fait état d'au moins deux autres blessés, et des témoins ont évoqué des victimes parmi les assaillants.
Ceux qui craignaient une résurgence islamiste avait peut-être raison...

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mps
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Message non lu par mps » 01 août 2011, 08:34:00

Moubarak a été un extraordinaire président, qui a lutté contre vents et marées pour l'indépendance, le développement économique et la laïcité de son pays.

Les révolutionnaires salafistes en ont fait "un monstre", pour amuser le peuple, et s'installer en douce. Pas étonnant que l'excellente Constitution égyptienne ne leur convienne pas.

C'est désormais la chasse aux Coptes, et même aux musulmans modérés : cap sur la ruine économique et l'enfermement de la Sharia icon_evil
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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