Les ratés de l'austérité grecque

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Cobalt

Les ratés de l'austérité grecque

Message non lu par Cobalt » 14 sept. 2011, 12:34:59

Les ratés de l'austérité grecque

L'Expansion.com - publié le 14/09/2011 à 11:03


La Grèce est très critiquée pour son manque de fermeté dans ses mesures d'économies budgétaires. Il faut dire que de nombreux secteurs parviennent encore à passer entre les mailles du filet. Exemples.
Le Premier ministre grec George Papandréou
Reuters/Yiorgos Karahalis

La Grèce fait-elle vraiment tout pour appliquer ses mesures d'austérité ? La question se pose alors que l'objectif d'un déficit budgétaire de17 milliards d'euros cette année sera vraisemblablement explosé. Il atteignait déjà 15 milliards au bout du premier semestre. La troïka d'experts du FMI, de l'UE et de la BCE venus cet été ausculter les comptes publics grecs en a d'ailleurs interrompu sa mission. Autre conséquence, malgré des efforts réels et des réformes très dures pour le pays, certains pays européens tirent à boulet rouge sur le manque de sérieux de la Grèce. De fait, les bugs de l'administration fiscale ou les signes de résistance corporatistes sont nombreux. Exemples.

La nouvelle taxe foncière sabotée?

C'est la dernière idée du gouvernement grec qui doit rapporter 2 milliards d'euros. La taxe est censée s'imposer à tous les propriétaires pendant deux ans. Mais comme il n'y a pas de cadastre en Grèce, il a été décidé d'utiliser les factures d'électricité pour les identifier. Ce recensement, le calcul du montant de la taxe et le prélèvement dépendent donc de la collaboration de l'EDF local, l'entreprise publique DEI. C'est apparemment mal parti. Le syndicat maison (Genop-DEI) refuse en effet de participer à ce qu'il appelle un "racket gouvernemental". Un nouveau coup dur pour le gouvernement qui, en contournant son administration fiscale, montrait "qu'il ne fait pas confiance aux mécanismes de récolte de l'impôt", selon Dimitri Mitropoulos du site Presseurop.

La taxe sur les restaurateurs détournée?

Le gouvernement a annoncé fin août une augmentation de la TVA de 10 points dans les bars, cafés et restaurants, la faisant passer de 13% à 23%. Problème, le syndicat des restaurateurs a annoncé que ses adhérents ne verseraient pas le surplus de taxe au fisc grec. "Ils n'ont pas dit s'ils ne la percevraient pas ou s'ils se la mettraient dans la poche, comme d'habitude...", commente sur son blog le journaliste Jean Quatremer, de Libération.

Les privilèges fiscaux des armateurs grecs préservés

On peut être riche comme un armateur grec et ne pas payer autant d'impôt qu'on le pourrait. Fort de son importance pour l'économie du pays, cette noble profession bénéficie en effet d'une immunité fiscale qui interdit au Fisc grec de se plonger dans les comptes de ces entreprises de transport maritime à la recherche de fraudes éventuelles. Le gouvernement avait bien promis avec la crise d'en finir avec ce privilège mais rien n'a encore été décidé. Très prévenant, le ministre des Finances Evangélos Vénizélos vient seulement d'annoncer une rencontre avec les représentants du secteur pour déterminer "comment ils peuvent contribuer de manière immédiate et efficace" au redressement du pays. Il faut dire que leur régime est inscrit dans la Constitution: le modifier pourrait prendre des années.

Les fonctionnaires des impôts et les douaniers, récompensés pour leurs "efforts"

Ces agents ont été encouragés à traquer les fraudes par le maintien de leur prime, contrairement aux autres corps de métiers publics. Une prime qui doublait pratiquement leur salaire... Mais le gouvernement a progressivement annoncé une diminution de cet avantage depuis la mise en place du plan de rigueur en mai 2010. Inconcevable selon eux, ils ont manifesté bruyamment lundi contre cette réduction qui provoque, selon Yannis Grivas, président de l'Union des agents du fisc, une diminution de salaire "de 30%, et qui pourrait aller jusqu'à 60% d'ici la fin de l'année".

L'Eglise orthodoxe exemptée de sacrifices

Malgré ses profits (7 millions d'euros en 2008) et son statut de plus gros propriétaire foncier du pays avec 700 millions d'euros de patrimoine, l'Eglise orthodoxe ne participe pas vraiment à l'effort de rigueur grâce à sa résistance farouche. Après avoir l'avoir pourtant ciblée comme source de revenus potentielle, le gouvernement a fait machine arrière. Exemple: l'impôt sur les cierges vendus, une taxe de 35% en ville et 25% à la campagne, a été annulée car "la vérification serait impossible à faire". De son côté l'Eglise se défend d'être riche, comme le montre cette interview de Timotheos Anthis, représentant du Saint-Synode. Il soutient que "La richesse de l'Eglise orthodoxe est un mythe", malgré les ressources dont elle dispose.

Des pensions de retraite versées à des morts

Au début de l'été, le quotidien grec Ta Nea révélait que 4500 grecs continuaient à toucher leur retraite alors qu'ils étaient décédés. Et 18.000 indemnités chômage étaient induement perçues. Au ministère concerné, on ignore depuis combien de temps dure la fraude aux pensions. Mais le coût unique des "retraités-morts" a été estimé à 16 millions d'euros par an. Mais on s'interroge du coup sur le nombre réel des centenaires retraités dans le pays: la Grèce en compte officiellement 9000. Une enquête à été ouverte pour vérifier s'ils étaient toujours en vie.
Même si certain sont attaché à l'Europe,on peut s'étonner quand même que des pays aux us et coutumes si différentes des notres,aient pu rentrer dans la la zone euro...

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