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Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi.AFP/ODD ANDERSEN
Il est venu, il a discouru, il a convaincu. Rached Ghannouchi, le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahda, a volé la vedette à tous ses compatriotes et concurrents, réunis en meeting commun, samedi 15 octobre, dans une vaste salle de spectacle de Montreuil, en banlieue parisienne. L’événement, orchestré par une coalition d’associations de Tunisiens de France, avait pour objectif de sensibiliser cette communauté riche d’environ 500 000 membres aux enjeux de l’élection à l’assemblée constituante du 23 octobre, le premier scrutin libre de l’histoire de la Tunisie. Mais cette réunion d’information multipartite, qui a fait salle comble, a rapidement tourné au plébiscite pour le mouvement islamiste, confirmant par là même son statut de favori de la consultation.
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Sur les 217 sièges de la Constituante, dix sont réservés aux Tunisiens de France, dont le vote doit s’échelonner sur trois jours, du 20 au 22 octobre. Outre Ennahda, trois autres listes étaient représentées samedi à Montreuil, sur les quarante-huit qui se disputent les suffrages des électeurs installés dans l’Hexagone : les socialistes d’Ettakatol ; le Parti démocratique progressiste (PDP), classé au centre gauche ; et le Congrès pour la république, un mouvement centriste. Dopés par la venue de leur leader, le seul à avoir fait le déplacement à Montreuil, les militants d’Ennahda avaient débarqué en masse. L’espace qui leur était réservé, décoré de bannières, de ballons et recouverts de tee-shirts, de casquettes et d’autocollants à l’effigie de leur mouvement, tranchaient nettement sur les stands des autres partis, où seule une poignée de tracts était disponible.
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Quand M. Ghannouchi est monté à la tribune, en dernière position, le silence s’est fait rapidement dans la salle, alors que jusque là, les orateurs devaient composer avec un brouhaha permanent. Applaudi à de multiples reprises, il a tenu des propos consensuels, assurant que son parti ne chercherait pas à restreindre les droits acquis par les femmes sous l’ère Ben Ali. "Dans nos listes, il y a des femmes sans voile, qui ne sont même pas pratiquantes", a-t-il déclaré. Il est également revenu sur l’affaire Nessma TV – la chaîne qui a diffusé le film Persepolis, de l’Iranienne Marjane Satrapi, où le prophète est représenté, ce qui a déclenché l’ire de certains islamistes – reprochant à cette télévision d’avoir provoqué le peuple. "On compte sur vous pour voter, pour revenir en Tunisie, monter des projets et faire avancer votre pays", a lancé en conclusion Rached Ghannouchi.
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Sinon, dans les faits, voilà ce que ça donne la vision de la démocratie selon ce parti islamiste tunisien l'Ennahda, quand ils rencontrent un autre parti (ici en l'occurrence, l'UPL, parti centriste-libéral selon wikipedia dont l'intervenant fait partie):
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