Grèce : et maintenant, un référendum...

[Bocian]

Le pays étant paralysé depuis plus d'un mois, le gouvernement Papandréou va donc (annonce "surprise" de ce soir) demander aux Grecs - par référendum - s'ils sont d'accord avec les décisions prises lors du sommet européen du 26 octobre dernier.

Officiellement, il s'agit d'approuver l'accord conclu la semaine dernière par les Européens pour effacer une partie de la dette publique du pays. Mais, dans les faits, il s'agit là d'une espèce de vote de confiance à l'échelle nationale.

Qui plus est, on va en plus l'avoir : le vote de confiance parlementaire. Où le gouvernement de Georges Papandréou dispose d'une courte majorité de "seulement" 153 députés au parlement (sur 300 sièges), devant également faire face à une montée des oppositions au sein même de son propre parti.

Et là, si jamais le «non» l'emporte, la constitution grecque impose la tenue d'élections législatives anticipées. Une probabilité élevée, si l'on en croit les derniers sondages... l'opposition conservatrice, largement en tête dans les sondages, ayant promis aux électeurs une renégociation des termes des plans d'aide à la Grèce (et ce, non seulement celui de la semaine dernière ... mais également celui adopté en mai 2010).

Sauf s'il parvenait à convaincre le peuple de voter oui (ce qui redonnerait alors une légitimité nouvelle à Georges Papandréou pour poursuivre sa cure d'austérité...) ce coup de poker surprise du gouvernement grec pourrait donc plonger l'Europe dans le chaos...

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... ropeen.php

http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/ ... 01352.html

http://www.leparisien.fr/flash-actualit ... 695522.php

[Nombrilist]

Trop tard, c'est en mai 2010 qu'il fallait faire son référendum.

[mps]

J'ai vu ca ! icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin

C'est aussi comique que si on s'était mis à discuter sur le radeau de la Méduse des menus de la semaine ! icon_biggrin

On ne change pas d'équipage au milieu du gué, mais avec les grecs, plus c'est fou, plus c'est vrai ...

[Bocian]

La version officielle, c'est que le gouvernement actuel revient vers les électeurs pour (au risque du coup de poker) y retrouver tout à la fois légitimité et soutien.

Mais on pourrait très bien se dire que Papandreou, en état de panique, cherche en fait ainsi à faire indirectement sortir la Grèce de l'Euro...

Dans les jours qui viennent, il y aura donc un vote de confiance au Parlement grec. Si d'aventure le gouvernement grec tombe, la zone euro pourra peut-être éviter un référendum grec (mais sans doute pas une prochaine renégociation des accords européens avec l'opposition quand elle sera bientôt revenue aux affaires..).

Accrochez-vous, les turbulences ne font que commencer...

http://www.athensnews.gr/portal/8/49894

http://www.athensnews.gr/portal/8/49884

[mps]

Je ne sais pas comment on dit en grec "se tirer une balle dans le pied" ...

[Nombrilist]

ça se dit Papandréou.

[Narbonne]

Il veut redonner la "patate chaude" à la droite ou avoir plein pouvoir

[Bocian]

Là, c'est pas dans le pied, la balle : c'est direct dans la tête... et non seulement du gouvernement Papandhréou, mais surtout de l'Union européenne.

Tout cela ressemble à un suicide collectif. C'est les eurosceptiques qui vont être contents. Les européistes "mous" n'ont que ce qu'ils méritent.

[Nombrilist]

Les allemands vont se bouffer les doigts d'avoir refusé que la BCE intervienne.

[Bocian]

@ Nombrilist : Il n'est jamais trop tard pour bien faire...

@ MPS : Alors, toujours euphorique des résultats du sommet de la semaine dernière ?!

Tout ça n'aura même pas tenu une semaine avant que ça reparte en sucette... (en tout cas, on n'aura même pas eu besoin d'attendre quelques mois avant de voir venir le prochain round de la crise...).

[jim75]

Et bien bravo...
Non mais franchement il croit quand même pas qu'il va avoir un vote de confiance le Papandréou? Si les gens sont aussi remontés envers le gouvernement pour cette cure drastique d'austérité, faut pas s'attendre à autre chose qu'un vote de mécontentement. icon_neutral

[lancelot]

@ Nombrilist : Il n'est jamais trop tard pour bien faire...

@ MPS : Alors, toujours euphorique des résultats du sommet de la semaine dernière ?!

Tout ça n'aura même pas tenu une semaine avant que ça reparte en sucette... (en tout cas, on n'aura même pas eu besoin d'attendre quelques mois avant de voir venir le prochain round de la crise...).

Oui, mais on aura un autre discours de notre cher NS one qui nous dira que tout cela est la faute des 35h .....

[Bocian]

L'analyse de Jean Quatremer :

"S’agit-il d’une tactique afin de mettre la pression sur le PASOK ? Car, en dépit de cette annonce, il a maintenu le vote au Parlement sur le plan européen. Mais on s’y perd un peu, une simple menace de dissolution suffisant dans un tel cas, les socialistes étant quasiment assurés de se prendre une raclée. Il est plus probable que Papandréou ait décidé d’en finir en beauté. Lassé de voir son pays à demi paralysé par les grèves à répétition, des manifestations de plus en plus violentes, moins dirigées contre l’Europe que contre une classe politique discréditée, et les menaces de sécession au sein de sa majorité. En soumettant l’austérité à référendum, car au fond c’est de cela qu’il s’agira et non du plan lui-même, il demandera aux Grecs de trancher entre leur attachement à l’euro, qui est réel, et les sacrifices qu’il faut consentir pour y rester. Toute la campagne, si elle a lieu, sera sans doute axée sur ce thème : une sortie de la monnaie unique serait encore plus douloureuse qu’une demi-faillite ou une faillite au sein de la zone euro."

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/co ... C3%A9.html

Cette annonce, qui intervient à la veille du G20 de Cannes de jeudi et vendredi, risque, si elle est confirmée, de mettre le feu aux marchés, voire de précipiter la faillite pure et simple de la Grèce : un référendum, cela veut dire une mise en œuvre des décisions européennes repoussées de plusieurs semaines, le temps que la consultation soit organisée et, surtout, en cas de vote négatif, la négociation d’un nouveau plan (...) Or, il n’est pas du tout évident que l’Allemagne accepte de revenir sur sa volonté de restructurer la dette grecque.

La seule façon désormais d’en terminer avec cette crise qui commence à gagner l’économie réelle est que la Banque centrale européenne annonce qu’elle rachète sur le marché secondaire, celui de la revente, l’ensemble des obligations souveraines. L’annonce devrait se suffire à elle-même pour ramener le calme. Cela déplaira en Allemagne ? Certes. Mais si la zone euro en est là, ce n’est pas uniquement de la faute des Grecs...

[Ilikeyourstyle]

On s'emmerde avec la Grèce, il faut laisser crever les grecs, et renflouer nos banques, c'est tout.

A ce train, la fin de l'€ voire de l'UE est proche, et si çà continue personne ne va pleurer.

[El Fredo]

Ça serait cocasse que la droite revienne au pouvoir par des élections anticipées, vu qu'elle est responsable de tout ce bordel (c'est elle qui a truqué les comptes pendant des années avec la complicité des banksters).