Qu'en pensez vous ?Demande de démission de la part du roi de Jordanie, nouvelles sanctions européennes et radiation de la Ligue Arabe… La pression s’est accentuée sur le pouvoir Syrien depuis quelques jours. Assez pour entraîner un départ de Bachar al-Assad ? Où les occidentaux vont-ils devoir intervenir en Syrie comme en Libye ? Depuis la mi-mars, plus de 3 500 personnes sont mortes dans la répression en Syrie. Le point sur la situation.
Des sanctions et des menaces
L’Union européenne a haussé le ton contre le régime de Bachar al-Aassad, ce lundi. Les dirigeants européens ont conclu un « accord préliminaire » visant à étendre ses sanctions contre le régime à 18 proches du pouvoir, ainsi qu’à geler des prêts européens dans le pays.
Cet accord doit maintenant être formellement validé par les ministres européens des affaires étrangères réunis à Bruxelles. Outre ces sanctions, la France, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, appelle à trouver un moyen de « protéger davantage » les populations civiles en Syrie face à « l’entêtement sanguinaire du régime de Damas » contre les contestataires.
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La Ligue Arabe hausse le ton
Début novembre, la Ligue Arabe pensait avoir trouvé un début d’issue à la crise en Syrie. La Syrie avait accepté un plan de paix négocié avec l’organisation panarabe qui devait mettre un terme à la répression du pouvoir contre l’opposition. Le problème c’est que le régime s’est servi de cet accord pour « s’acheter du temps » mais n’a pas cessé la répression.
Les dirigeants des principaux pays arabes ont donc décidé de monter le ton contre Bachar al-Assad. Réunis samedi au Caire, les ministres des Affaires étrangères de ces pays ont décidé de suspendre la participation de la Syrie, à la Ligue Arabe, à compter de mercredi.
La mesure peut paraître « anodine » mais elle est clairement significative, de la part de pays traditionnellement réticents à s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres Etats membres. Damas ne s’y est pas trompé en réagissant avec colère à sa suspension des instances de la Ligue, approuvée par les chefs de la diplomatie de 18 des 22 pays membres. Le pays affirme que de telles décisions ne peuvent être prises qu’à l’unanimité et accuse l’organisation d’appliquer un programme anti-syrien et pro-occidental.
Un pays au bord du chaos économique
En revanche, la Ligue n’a pas évoqué les sanctions économiques qu’elle pourrait prendre contre Damas. D’autant plus que le pays doit déjà subir cette année un sévère retournement à la baisse de son économie, que les recettes du tourisme se sont asséchées, que le commerce a chuté, que la production pétrolière a plongé et que les autorités ont bien du mal à trouver des acheteurs pour leur pétrole.
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« Je pense que c’est très improbable. Même avec une volonté politique, ce serait difficile à appliquer sur le plan logistique », a-t-il affirmé, ajoutant que la Turquie voisine et l’Irak dépendaient tous deux du commerce de transit syrien pour leurs exportations et leurs importations.
Vers une intervention comme en Libye ?
Cette hypothèse paraît aujourd’hui plus qu’improbable. Contrairement au scénario libyen, lorsque l’organisation panarabe avait sollicité en mars l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne sur le pays, préparant le terrain à une intervention de l’Otan, les mesures prises, ce week-end, par la Ligue ne prévoient pas de requérir l’usage de la force.
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Mais comme l’a souligné Hamad Bin Djassim, Premier ministre du Qatar, lors de la réunion de la Ligue : « Nous ne voulons pas d’intervention étrangère ». Et d’ajouter : « Il n’est pas question d’armer (l’opposition) ni d’appeler à une zone d’exclusion aérienne. Personne à la Ligue ne parle de cela. »
Des sanctions à l'Onu ?
D’ailleurs, au sein de l’Onu, les occidentaux devront se heurter aux refus de la Chine et de la Russie d’intervenir militairement en Syrie. Ces deux pays étaient déjà contre l’opération en Libye. Même si, selon Chris Phillips, la décision de suspension de la Ligue arabe pourrait d’une certaine façon amener la Chine à assouplir son opposition à une résolution de l’Onu qui condamnerait la répression syrienne.
« C’est un message clair à la Chine : vous n’avez pas besoin de soutenir Assad pour continuer à être du côté (des pays arabes) », a t-il dit.
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« S’il continue simplement à ne pas tenir compte des signes envoyés par le monde arabe et la communauté internationale, ce sera de plus en plus dur pour lui », a déclaré Rami Khouri, directeur de l’Institut Issam Fares de Beyrouth. En l’absence d’avancées, la Ligue arabe pourrait selon lui accroître sa prise de contacts avec l’opposition avant de « ne plus parler qu’à l’opposition comme seule représentante légitime du peuple syrien. » Retrouvez l'intégralité de cet article sur Ouest France
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