Qu'en pensez vous ?La prééminence du duo Sarkozy-Merkel inquiète les partenaires européens. De son côté, la France réfute toute notion d'un «directoire Merkozy».
Où placer le curseur entre la nécessité d'une direction opérationnelle face à la crise de la zone euro et la prise en compte des aspirations démocratiques dans l'UE? Tandis que certains dans l'eurozone s'irritent de voir le duo franco-allemand gagner en importance, Paris réfute toute notion d'un «directoire Merkozy», selon l'expression forgée après les épisodes grec et italien, étroitement cogérés par le président de la République et la chancelière allemande. Les mises en demeure lancées par ce tandem à Georges Papandréou et à Silvio Berlusconi lors du récent G20 ont réveillé des craintes hégémoniques d'autant plus fortes que la pression politique a accompagné celle des marchés.
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«Il y a un problème de gouvernance que nous avons été les premiers à dénoncer. La nature a horreur du vide. Personne ne conteste que la France et l'Allemagne ont une responsabilité majeure», souligne-t-on à l'Élysée.
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«Déficit démocratique»
«La priorité, c'est une zone euro plus intégrée», répète-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, en démentant toute intention de scinder le groupe des Dix-Sept. Face aux craintes d'un «déficit démocratique», la réplique passe par une plus grande implication des Parlements nationaux. On évoque aussi des mécanismes «informels et évolutifs», comme le groupe de Francfort, qui rassemble la France, l'Allemagne, la Commission européenne, le président de l'Eurogroupe, etc. Mario Monti y sera associé, promet-on à Paris.
Côté allemand, la discipline budgétaire demeure l'alpha et l'oméga. Un credo repris de concert avec Nicolas Sarkozy face à la Grèce et à l'Italie, mais que la chancelière retourne volontiers contre la France, désormais en position de fragilité. Les divergences ont resurgi, mercredi, à propos du rôle de la BCE que Paris, contrairement à Berlin, souhaite voir intervenir plus vigoureusement pour enrayer la crise de la dette. Certains pays ne remettent pas assez d'ordre dans leurs finances publiques, ce qui nuit à la confiance, a chapitré Angela Merkel.
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Berlin insiste sur une révision limitée des traités pour y inscrire son exigence de discipline budgétaire. Paris «n'est pas hostile» au processus mais ne veut pas se hâter et souhaite en tout cas que cette discipline soit appliquée de la façon «la plus démocratique possible».
Paris pousse d'abord au renforcement de la gouvernance économique à traité constant. «Plutôt que d'imposer la discipline, il faut se l'approprier au niveau national», dit-on à l'Élysée, où l'on mise toujours sur la fameuse «règle d'or», dont le vote est repoussé aux calendes… grecques. Une seule certitude, Paris et Berlin pèseront dans la réforme de la gouvernance européenne. Avec, pour l'instant, l'avantage à l'Allemagne. Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Figaro.fr
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