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Près de 36 millions d'Espagnols sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire 350 députés et 208 sénateurs. Ces élections parlementaires anticipées - le scrutin devait normalement avoir lieu en mars 2012 - ont été convoquées en juillet dernier par le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero sur fond de crise de la dette en zone euro. L'issue ne fait aucun doute: le Parti populaire (PP) devrait infliger une sévère défaite au Parti socialiste ouvrier (PSOE), au pouvoir depuis 2004. Selon les derniers sondages, le PP devrait l'emporter avec une écrasante majorité (entre 190 et 198 sièges sur 350). Son leader, Mariano Rajoy, 56 ans, s'apprête à revêtir le costume de Premier ministre.
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Sous la pression des marchés et de ses partenaires européens pour réduire le déficit du pays, Zapatero a imposé depuis mai 2010 de lourdes mesures de rigueur aux Espagnols: baisse de 5% du salaire des fonctionnaires, gel des retraites, recul de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, hausse de la TVA, suppression du chèque bébé de 2.500 euros, assouplissement des conditions de licenciement, etc.
Croissance en berne et chômage au plus haut
Les socialistes laissent en outre une Espagne exsangue, laminée par trois années d'une grave crise économique. Le pays, qui était sorti début 2010 d'une récession de plus de 18 mois, provoquée par la crise et l'éclatement de sa bulle immobilière, menace d'y replonger. L'économie espagnole a fait du surplace au troisième trimestre, avec une croissance du PIB nulle par rapport au trimestre précédent où elle n'était que de 0,2%. Le PIB devrait repasser en territoire négatif au cours des deux prochains trimestres. La croissance atteindra à peine 0,7% cette année et en 2012, selon la Commission européenne.
L'Espagne détient aussi le triste record du taux de chômage le plus élevé de la zone euro: il touche désormais 21,52% de la population active et 45,8% des jeunes (16-24 ans). Près de 5 millions d'Espagnols sont sans emploi ; parmi eux, 2,1 millions n'ont pas travaillé depuis un an.
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L'abstention pourrait atteindre un record
Un bilan difficile à assumer pour le candidat du PSOE. Alfredo Perez Rubalcaba a d'ailleurs reconnu que le gouvernement de Zapatero - dont il a été numéro 2 et ministre de l'Intérieur - n'avait pas su trouver les réponses à la crise économique. Le candidat socialiste a fait de l'emploi, de la santé et de l'éducation les thèmes de bataille de sa campagne, placée sous le signe de la "justice sociale". (...)
Du sang, de la sueur et des larmes
Ce que promet Mariano Rajoy aux Espagnols n'est pas loin de ce que Churchill offrait aux Britanniques en 1940. "Il faudra faire des coupes partout", a déclaré cette semaine le leader du PP qui veut redonner à l'Espagne son triple A, perdu en 2009. Il assure que son parti n'augmentera pas les impôts, ne réduira pas les pensions de retraites et ne touchera pas à la santé ou à l'éducation. Pour réduire le déficit public, qu'il promet de ramener à 4,4% du PIB l'an prochain, il propose de faire subir une "cure d'amaigrissement" à l'administration. En ligne de mire, les 17 régions semi-autonomes d'Espagne, dont les comptes publics risquent fort de compromettre l'objectif du gouvernement d'un déficit à 6% du PIB cette année.
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