Qu'en pensez vous ?C'est peu dire que les citoyens de l'Union européenne sont cruellement déçus par l'Europe économique à laquelle les instances de l'Union ont pourtant consacré l'essentiel de leur volonté et de leur énergie. Le marché unique devait enclencher une dynamique favorable à la croissance économique et à l'emploi et la mise en place de la monnaie unique devait mettre les pays de la zone euro à l'abri de crises financières éventuelles !
En outre, contrairement à ce que laissait supposer l'article 117 du Traité de Rome, l'automaticité du lien entre progrès économique et progrès social est loin d'être évidente. Si cela a été le cas pendant les fameuses "trente glorieuses", au cours desquelles ces deux composantes du progrès se sont mutuellement renforcées, ça l'est de beaucoup moins depuis une trentaine d'années. En effet, sous les pressions de la mondialisation de l'économie et de la concurrence internationale, les politiques sociales tendent de plus en plus à être considérées comme des poids et des handicaps économiques. L'économie est le domaine des priorités et des urgences, tandis que le social est celui des coûts et des contraintes. Ainsi l'Union européenne s'est-elle dotée d'un marché unique et d'une union monétaire qui sont régis par des règles strictes, alors que les politiques sociales n'ont donné lieu, pour l'essentiel, qu'à des dispositions très générales et peu contraignantes.
Et voici maintenant que la crise économique prend les politiques sociales en tenailles.
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Pour cela, il faudrait d'abord que les instances et dirigeants de l'Union abandonnent un peu la langue de bois de l'économie pour accorder plus de place aux valeurs des droits sociaux de l'homme et de la Charte des droits fondamentaux de l'Union : respect de la dignité humaine, justice sociale, solidarité, égalité des chances, pour les principales. L'affirmation de ces valeurs est plus nécessaire que jamais, mais le problème est que leur respect a un coût financier qui, du fait qu'il est largement couvert par des prélèvements obligatoires, est souvent présenté comme excessif.
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La crise économique actuelle devrait être l'occasion pour l'Union de se doter d'un socle commun de droits sociaux minimaux universels, indépendants du travail car celui-ci n'est pas garanti. Ce socle pourrait comporter au moins les trois éléments suivants :
- Des soins médicaux de base, c'est-à-dire un "panier de soins" gratuit et défini au niveau de l'Union ;
- Un revenu minimum européen conçu comme un droit à un niveau de vie minimal. Son montant serait déterminé dans chaque Etat, mais selon un mode de calcul commun qui pourrait être défini par rapport au seuil de pauvreté, au salaire moyen ou au PIB par habitant ;
- Une pension de vieillesse minimale qui serait soumise simplement à des conditions de résidence et dont le montant serait forfaitaire et défini, lui aussi, par rapport au seuil de pauvreté ou au PIB par habitant.
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En effet, selon un sondage Eurobaromètre, réalisé en 2006, à la question "Parmi les éléments suivants, quels sont les deux qui renforceraient le plus votre sentiment d'être un citoyen européen", la réponse qui est arrivée nettement en tête était "Un système européen de protection sociale" ; avant une Constitution européenne ou un président de l'Union directement élu par les citoyens des Etats-membres ! Retrouvez l'intégralité de cet article sur
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