Economies émergentes : la fête est-elle finie ?

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politicien
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Economies émergentes : la fête est-elle finie ?

Message non lu par politicien » 13 déc. 2011, 20:57:33

Bonjour,
Le Fonds monétaire international (FMI) ratisse large, et ce n'est pas moins de 150 pays, de l'Afghanistan au Zimbawe, qu'il classe dans un groupe "pays émergents". Parmi ceux-ci, les "BRICS" (selon l'expression inventée en 2001 par Jim O'Neill, économiste chez Goldman Sachs) – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – font figure de superstars.

Affichant des taux de croissance à faire pâlir d'envie les économies développées, ils apparaissaient au début des années 2000 comme les grands gagnants de la décennie à venir. A tel point qu'on a presque cru, pendant un court moment, qu'ils échapperaient complètement au brutal retournement économique de 2007-2008, qui a plongé les pays riches dans la crise des subprimes, puis dans une crise de la dette dont ils ne voient pas la fin.

Si les modèles de développement des cinq membres du groupe ont chacun leurs spécificités – difficile en effet de comparer l'Inde et la Russie, aux régimes politiques et dynamiques économiques fort différents –, l'accélération de leur croissance au début du siècle témoigne de profondes modifications structurelles au sein des économies émergentes, qui ont constitué autant d'arguments en faveur de la théorie du découplage.

(...)

Une décennie de croissance spectaculaire
Les chiffres des dix dernières années sont impressionnants : en pourcentage du PIB, à monnaie constante, le Brésil part de moins de 2 % de croissance en 2001 pour arriver à 6 % en 2007. Après une légère contraction en 2009, le PIB repart à la hausse, et la reprise s'établit à 3,7 % en 2011. Du côté de la Russie, le membre le plus "à la traîne" des BRICS, le PIB a crû de 5 % en 2001, 8,5 % en 2006 et d'un peu plus de 4 % en 2011.

Du côté de l'Inde, la poussée est marquée : la plus grande démocratie du monde enregistre un petit 3,8 % en 2001, avant de frôler les 10 % en 2007, pour redescendre à un peu moins de 8 % en 2011.

(...)

Des avantages structurels
En 2007, lorsque la crise des subprimes éclate aux Etats-Unis, les pays émergents semblent immunisés. Tout d'abord parce qu'ils ont, en une dizaine d'années, accumulé des excédents considérables. A l'inverse, les pays développés n'ont cessé de creuser leurs déficits : en 2006, celui des Etats-Unis atteignait 6,2 % du PIB, alors que la balance des paiements chinoise enregistrait un excédent équivalent à 9,4 % de son PIB la même année.

Les émergents ont également profité du mouvement de libéralisation et de dérégulation des marchés au tournant des année 1990-2000 pour développer leurs places financières. Enfin, l'adoption de politiques de changes relativement rigides empêche ces pays de retomber dans la spirale de la crise financière, comme dans les années 90, et permet d'accumuler des réserves de devises. Ajoutons à cela le cas particulier des pays producteurs de pétrole, pour lesquels chaque hausse du cours de l'or noir se traduit par des rentrées d'argent supplémentaires.

Par ailleurs, les Indiens et les Chinois épargnent énormément : le taux d'épargne dépasse les 50 % du PIB en Chine, et frôle les 35 % en Inde (contre 18 % en France et 12 % aux Etats-Unis).

(...)

Cette indépendance financière, variable d'un émergent à un autre, permet pour les mieux placés d'enregistrer une croissance solide et surtout les rend beaucoup moins vulnérables aux chocs économiques mondiaux, soulignait début 2008 une étude publiée par un ancien directeur du FMI (accès payant). Pourtant, quelques mois plus tard, des économistes de la BNP Paribas constatent les premières répercussions de la crise des subprimes sur les économies des BRICS, et des autres.

Des faiblesses révélées par la crise
Ce puissant développement ne se fait en effet pas sans dommages collatéraux, ni sans révéler des fragilités qui pourraient, sous le coup de la crise touchant les pays développés, ralentir l'expansion économique des émergents.

Premier danger d'une croissance aussi forte et rapide : les risques inflationnistes. Et ce risque est loin d'être un détail, surtout dans des géants démographiques comme l'Inde, où plusieurs dizaines de millions de personnes ne mangent encore pas à leur faim. Or le développement d'un marché intérieur est une des clés de la pérennisation de la croissance, surtout en période de crise mondiale, quand le commerce se contracte.

(...)

Atterrissage en douceur ou retournement de conjoncture ?
Trois ans plus tard, alors que la crise des subprimes a laissé la place à celle de la dette, les économistes sont plus pessimistes car depuis plusieurs mois certains indicateurs font moins bonne figure qu'avant. Dans une note interne publiée début décembre, HSBC souligne le ralentissement de la production manufacturière en Inde en cette fin d'année, combiné à une baisse de l'emploi dans ce secteur. En cause, une baisse des commandes et des délais de livraison allongés, du fait de coupures de courant, mais aussi l'inflation, qui renchérit le prix des achats pour les industriels indiens. Pour Leif Eskesen, chef économiste chez HSBC pour la zone Inde et Asean, c'est bien la demande interne qui est affectée.

(...)
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mps
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Re: Economies émergentes : la fête est-elle finie ?

Message non lu par mps » 13 déc. 2011, 21:44:44

Il serait naïf de croire qu'une économie serait inscrite par le destin dans un processus de croissance inaltérable, et suive un long fleuve tranquille.
Tout ce qui est humain fluctue, et c'est aussi vrai pour l'empire de l'acier que pour la fabrication artisanale de calumets ...

Forcément, la murée de leurs clients occidentaux n'est pas à ranger dans les bonnes nouvelles, mais ces pays abordent les difficultés avec des finances saines, et sans endettement. Toute la différence entre difficultés et faillites ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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