La fin de la démocratie en Hongrie

[Vincendix]

Vivendix, nos merveilleuses civilisations déùmocratiques ne sont-elles pas, elles aussi, la tyrannie des moutons de Panurge ? icon_biggrin

MPS merci de ne pas écorcher mon nom, c'est vincendix = cent trente !

[Nombrilist]

mps aime bien se foutre de la g..... des autres de cette fourbe manière.

[Aska]

Je rejoins El fredo sur ses affirmations quand à la démocratie.
J'ajouterais encore que la démocratie se défend par des mécanismes tels que le consensus, le tirage au sort, la représentation massive du peuple à tous les étages de l'organisme politique.

Nos républiques sont, au mieux des oligarchies, voire des ploutocraties.

[Ayahuasca]

La démocratie se défend aussi par la conscience de sa propre faiblesse, par la conscience qu'on peut faire marche-arrière. La croire pérenne, acquise, indestructible, est une erreur qui peut s'avérer lourde de conséquences.

Ce qui se passe en Hongrie est une preuve flagrante de bien des mécanismes de pensée, que l'on retrouve chez beaucoup de gens, et qui sont excessivement dangereux. Et même si on parle de la Hongrie, je suis sûre que beaucoup se disent que c'est encore loin de chez nous.

Enfin je pourrais développer mais j'ai peur qu'on réduise ce que je vais écrire à un point Godwin

[El Fredo]

Cette affaire prouve en effet que la démocratie n'est jamais quelque chose d'acquis. Elle doit se préserver par la défense acharnées des garde-fous qui nous paraissent inutiles quand le système fonctionne et font passer leurs défenseurs pour des droits-de-l'hommistes.

[Bocian]

La Démocratie, ce n'est pas seulement une addition de voix, la loi de la majorité - et que celui qui cogne le plus fort sur les autres le meilleur gagne !

C'est aussi l'adhésion à un système de valeurs et de principes fondamentaux, notamment l'Etat de Droit, les libertés fondamentales, l'indépendance de la justice, le respect des minorités, etc.

Tous principes aujourd'hui piétinés par les nouvelles dispositions constitutionnelles récemment entrées en vigueur en Hongrie, qui piétinent les droits des gens (opposants politiques, syndicalistes, homosexuels, immigrés...), et qui musèlent les médias et les juges constitutionnels (sans parler du honteux tripatouillage de la carte électorale auquel se livre l'actuel pouvoir...).

En général, dans nos démocraties libérales (la fameuse "chienlit occidentale" dont parle MPS ?!) ces principes sont inscrits dans la loi. Et, afin qu'on ne puisse pas les supprimer au détour d'un vote de circonstances, ils sont inscrits dans les textes constitutionnels, placés sous la garantie des juges constitutionnels (et, "depuis peu", par des conventions internationales : notamment européennes et/ou communautaires ; merci pour cela au Conseil de l'Europe et à l'Union européenne, entre autres).

Cela dit, la pratique quotidienne montre bien que - bien qu'inscrits dans les textes - il est souvent bien difficile de donner un sens concret et authentiquement sincère à ces principes.

Mais que ne dirait-on quand un Etat membre de l'Union européenne fait donc ainsi profession de foi de proclamer ouvertement son rejet, de biffer ostensiblement dans sa loi fondamentale et d'ainsi tourner ostensiblement le dos aux principes mêmes qui sont le fondement même de l'Etat de Droit et de la Démocratie ?!

En son temps, on a menacé d'exclusion l'Autriche pour quasi moins grave que cela... A ce jour, une fois de plus, force est de constater que les autorités de l'UE (von Rompuy, Barroso, Ashton et Cie) font preuve là de laxisme et de mollesse, et d'un silence assourdissant. Quant aux Etats membres, c'est pire...

Il est vrai que les turpitudes magyares ne sauraient camoufler les nôtres (et que la Hongrie n'est sans doute pas le seul pays de l'Ue à être, aujourd'hui, gouverné par des sectaires et par des imbéciles...). Mais tout de même...

[politicien]

Bonjour,

Budapest cherche à réduire la présence des groupes étrangers.

La communauté française en Hongrie commence à perdre patience. Le gouvernement de Viktor Orban multiplie les lois controversées aux accents nationalistes et semble faire tout son possible pour réduire la présence des entreprises étrangères. Au risque d’oublier les règles européennes de libre concurrence. Un premier "plan de protection du pays" a instauré des "taxes de crise" frappant certains secteurs comme l’énergie, la grande distribution ou les banques. Or ces secteurs sont ceux qui comptent le plus d’entreprises étrangères.

En première ligne : la France avec des groupes comme EDF, Auchan, Suez et Veolia. Des lois spéciales ont également été votées, notamment concernant les tickets restaurant, un secteur trusté par les Français Sodexho, Accor et Chèque déjeuner. Or, depuis le 1er janvier, une loi a fait du ticket repas un monopole d’Etat.

(...)

La manière forte est parfois employée : la ville de Pécs a décidé, du jour au lendemain, que le centre de traitement des eaux ne serait plus géré par le groupe français Suez. Un matin, tout a donc été bouclé et une entreprise locale s’est installée, avec l’aide de vigiles.
"On cherche toujours des boucs émissaires"

Le gouvernement hongrois met donc en avant un patriotisme économique poussé à l’extrême. Son argument : les sociétés étrangères viennent voler des marchés aux Hongrois pour rapatrier ensuite leurs bénéfices en dehors du pays.

(...)

Les dossiers s’accumulent à Bruxelles, mais ces recours juridiques complexes prennent beaucoup de temps. En attendant, la France a nommé des médiateurs qui ont parfois obtenu quelques résultats.

(...) Retrouvez l'intégralité de cet article sur

Qu'en pensez vous ?

A plus tard,

[Georges]

Ce qui se passe en Hongrie correspond à ce qui nous attend, si le FN arrivait au pouvoir

[politicien]

Bonjour,

La Commission européenne durcit le ton à l'égard du gouvernement hongrois du conservateur Viktor Orban, qui a fait adopter une trentaine de dispositions constitutionnelles contestables, dont certaines sont manifestement en contradiction avec les traités européens. Engagée dans une partie dont le résultat final reste incertain, la Commission est passée, mardi 17 janvier, des avertissements à la première étape de l'action, telle que prévue par les règlements de l'Union.

(...)

DÉLAI RACCOURCI À DEUX SEMAINES
A ce stade, la Commission réclame des "compléments d'information". "On est obligés d'en passer par là", souligne un haut fonctionnaire, irrité par l'immobilisme de M. Orban. Depuis l'admonestation que Bruxelles lui a adressée il y a une semaine, le premier ministre n'a en effet annoncé qu'une éventuelle modification — partielle — de sa récente loi sur la banque centrale, comme l'exigent non seulement l'Union, mais aussi la Banque centrale européenne et le FMI.

En principe, Budapest avait deux mois pour répondre aux questions qui lui ont été adressées. Pour éviter de nouvelles tergiversations, ce délai a été ramené à deux semaines.

(...)

EMBARRAS DES INSTITUTIONS
En réalité, le dossier hongrois embarrasse les institutions européennes, hésitantes quant à la marche à suivre si M. Orban n'annonçait pas tous les changements nécessaires. Au stade actuel, il n'est pas question d'activer l'article 7 du traité, qui peut s'appliquer en cas de violation avérée, mais aussi de risque de violation des valeurs de l'Union.

Cette disposition peut priver un Etat membre de son droit de vote. "Elle ne peut être utilisée qu'en dernier ressort, une fois que les institutions ont épuisé tous les outils légaux, lorsqu'un pays ne se conforme pas aux arrêts de la Cour de justice", souligne Viviane Reding, membre — comme M. Orban et M. Barroso — du groupe du Parti populaire européen, très ennuyé par cette polémique.

(...)

ARGUMENT FINANCIER
Pour s'éviter d'autres divisions, les Européens espèrent en fait que M. Orban sera plus sensible à l'argument financier qu'à celui des valeurs. Bruxelles lui a indiqué, mercredi 11 janvier, que son pays pourrait se voir privé de l'accès aux fonds de cohésion, en raison de son endettement excessif. Il a, par ailleurs, besoin d'un prêt de 10 à 20 milliards d'euros que pourraient lui octroyer l'Union et le FMI. Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds, lui réclame "un engagement véritable" quant au règlement des "questions politiques en rapport avec la stabilité financière". Bruxelles conditionne toute reprise des négociations à des réformes, concernant la banque centrale en particulier.

(...) Retrouvez l'intégralité de cet article sur

Qu'en pensez vous ?

A plus tard,

[mps]

Orban ne peut à la fois la jouer perso en matière de préférence nationale, et continuer à demander des subsides de solidarité.

Le voila au pain sec et à l'eau jusqu'à ce qu'il retrouve un peu de bon sens.

[Bocian]

Cette semaine, M. Viktor Orban, premier ministre de la république de Hongrie (la mention même du terme "république" ayant été abolie de la nouvelle Constitution, si j'ai bien compris...) était en visite à Bruxelles, pour plaider sa cause auprès des députés européens.

A cette occasion, vous l'avez sans doute vu à la tv (depuis lors les images tournent en boucle sur Facebook et Youtube...), il a été assez secoué par l'Eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit (avec des arguments parfois un peu "too much", même s'ils sentaient bon la sincérité...) tout en recevant un soutien timide, bien embarrassé (et quelque peu honteux) de la part des eurodéputés PPE-DE (groupe parlementaire dont il est, on peut le dire en passant, vice-président ; on suppose que ceci explique cela...).

Toujours est-il que - et j'en ai discuté, ce vendredi, avec deux eurodéputés haut-normands (Jean-Paul Gauzès, PPE-DE ; et Mme Estelle Grelier, PSE) (c'est suffisamment rare pour le souligner...) - le Parlement européen va bien prochainement envoyer en Hongrie (à la demande éloquente et appuyée, notamment, de "Danny-le-rouge-finalement-depuis-lors-devenu-vert") une Commission d'enquête pour auditionner des membres de l'opposition et pour y constater (ou pas) les entorses faites aux valeurs de l'Union.

Ce qui serait un préalable à l'éventuelle mise en oeuvre des dispositions prévues dans le fameux article 7 du Traité de Lisbonne (il me semble) relatif à (si j'ai bien compris) la suspension des droits de vote d'un Etat membre aux Conseils européens et Conseil de l'UE, premier pas vers une suspension de ses droits au sein de l'Union (voire premiers pas vers une exclusion pure et simple de l'UE). Affaire à suivre...

[Ilikeyourstyle]

Ils en ont parlé hier sur France Info. Il ne faudra plus dire république de Hongrie mais Hongrie tout court, tout un symbole...
Voilà ce qui nous attend avec Marine Le Pen

Ben oui, c'est ce qui attend les français avec Marine Le Pen. Dictature et corruption. Point besoin d'aller voir Krugman pour çà, lui en bon sioniste de gauche, il en rajoute un peu.

[Bocian]

A propos de cette "question hongroise" :

http://www.taurillon.org/Le-silence-sur ... e-la,04797

http://www.taurillon.org/La-situation-H ... enne,04790

http://www.taurillon.org/Engageons-nous ... rois,04756

http://www.taurillon.org/L-UE-au-coeur- ... rban,04751

[Yakiv]

Même si Camille en avait déjà parlé sur le forum, je n'y ai pas trop cru.

Mais la chute d'Orban en Hongrie est une hypothèse de plus en plus probable à mesure que l'élection approche.
Le tombeur d'Orban serait un conservateur plus "républicain" (un peu à l'image de Fiala qui a fait tomber Babiš en Tchéquie, sauf qu'Orban est autrement plus dangereux que Babiš et installé depuis beaucoup plus longtemps).

La citation est très marquante.

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[El Fredo]

Tant mieux, par contre Orbán a fait adopter des "réformes" institutionnelles qui rendent très difficiles tout retour en arrière, un peu comme en Pologne d'ailleurs. Espérons que ce nouveau venu puisse débloquer progressivement la situation, ce qu'on peut espérer vu ses positions pro-européennes.