Kadavre a écrit : ↑21 août 2022, 10:46:57
Yakiv a écrit : ↑21 août 2022, 10:06:38
Pour autant, je n'ai jamais prétendu que c'était à 20 ans, jour pour jour, que débutait un mandat du dictateur.
Tu as parlé de ''plusieurs décennies'', 20 années sont donc un minimum...
Oui, ta théorie est fumeuse, car s'il est vrai que les dictateurs restent souvent [très] longtemps au pouvoir, ça ne signifie pas que tous ceux qui font plusieurs mandats électifs sont tous des dictateurs. Il faut regarder les conditions de leurs élections, les politiques qu'ils mènent, l'état des libertés publiques. Le temps n'est pas le seul critère. Selon toi, les électeurs n'ont pas le droit de renouveler leur confiance à leur dirigeant sans que cela soit suspect. Je te rappelle que FD Roosevelt, qui fut sans doute le meilleur président des USA, a fait 4 mandats successifs, et il est bien dommage que ça ne soit plus possible, ça nous aurait évité le catastrophique GW Bush qui n'a été élu que parce que Bill Clinton, qui était très populaire, ne pouvait pas faire un 3e mandat.
Loin de "ma théorie fumeuse", il s'agit surtout d'une analyse largement répandue et partagée, je ne sais pas trop pourquoi tu t'acharnes à la rejeter d'ailleurs avec des arguments fallacieux qui se contentent de jouer sur les mots et de jouer sur les chiffres. Pour défendre le point de vue hongrois ?
Pourquoi crois-tu que la plupart des constitutions prévoient de limiter le nombre de mandats ? Tu t'imagines que c'est seulement pour éviter les dirigeants vieux et malades ? Ce n'est pas pour réduire le risque de dérive autoritaire ? Pourquoi prévoir ce type de précaution alors si la durée de maintien au pouvoir n'a aucun lien avec le risque d'autoritarisme ?
Il s'agirait de ne pas être trop obtus dans ton interprétation. Je n'ai pas dit que se maintenir longtemps au pouvoir était 1- nécessaire, 2- suffisant pour engendrer une dictature. J'ai dit que c'était un indice intéressant, un indicateur plutôt fiable. Et c'est logique d'ailleurs, puisqu'une dérive autoritaire se met rarement pas en place du jour au lendemain, il faut du temps pour l'installer.
Cela dit, il y a d'autres indications qui peuvent évidemment compléter un faisceau d'indices concordants.
D'ailleurs, parmi ces indicateurs, je trouve que les élections municipales sont également intéressantes à observer et viennent cette fois donner quelques points à la démocratie hongroise, comparativement à la Russie par exemple. En effet, les élections de 2019 ont vu la victoire de candidats d'opposition à Budapest et dans plusieurs grandes villes du pays. Ça c'est un point que tu aurais pu mettre en avant pour défendre les aspects démocratiques de la Hongrie. C'est la démonstration que le Fidesz ne contrôle pas (encore ?) tout, même si sa mainmise sur les institutions et les médias est significative. En Pologne également, Varsovie et Cracovie sont aux mains de la Plateforme Civique. En Turquie, c'est le CHP qui tient Ankara et Istamboul. En Russie par contre, Moscou et St-Pétersbourg sont tenus par le pouvoir.
Une illustration que les pouvoir réactionnaires ou conservateurs sont rarement portés par les grandes villes (à moins que ça aussi, ça tienne de la "théorie fumeuse" selon Kadavre).