La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

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politicien
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La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par politicien » 03 févr. 2012, 18:52:23

Bonjour,
Lucas Papademos ne dit mot. Mais son entourage laisse entendre que le Premier ministre grec pourrait donner sa démission ce lundi si les leaders des trois partis qui l'ont élu ne s'engagent pas par écrit à soutenir les réformes structurelles exigées par les créanciers internationaux en échange d'un nouveau programme de financements à la Grèce. Un plan d'un montant de 130 à 145 milliards d'euros lié à la restructuration de la dette souveraine grecque détenue par les créanciers privés.

La situation intérieure hellène s'est aggravée après la réunion de jeudi des partenaires sociaux avec à l'ordre du jour la baisse des coûts salariaux dans le secteur concurrentiel demandée par les bailleurs internationaux de fonds.

(...)

Les partenaires sociaux sont prêts à discuter sur le gel des salaires dans le privé pendant trois ans et sur la réduction des contributions sociales mais rejettent toute proposition qui remettrait en cause les accords en vigueur. La Troïka souhaiterait que les coûts salariaux chutent en Grèce de 25% afin de rendre le pays compétitif sur le marché mondial.

Les positions exprimées par les partenaires sociaux sont partagées par un grand nombre des membres, voire la direction même, des partis politiques qui soutiennent le gouvernement. C'est pourquoi Lucas Papademos a une nouvelle fois convoqué leurs leaders samedi. Faute d'accord, le Premier ministre perdrait toute crédibilité aux yeux des créanciers institutionnels de la Grèce. Poussé dans les cordes, il ne lui reste plus que le chantage à la démission pour reprendre la main et parvenir enfin à finaliser l'accord avec les banques pour une décote de 50% de la valeur nominale de la dette grecque qu'elles contrôlent.

(...)

Le dossier de l'implication du dit secteur officiel (la BCE, les banques centrales de la zone euro et les gouvernements européens) a été relancé par le Ministre grec des finances, Evangelos Venizelos, relayant une position que les observateurs attribuent au FMI. Jeudi, l'homme fort du Pasok, le parti social-démocrate qui détient la majorité au Parlement hellénique, avait dit aux parlementaires de son parti que pour atteindre en 2020 l'objectif d'une dette correspondant à 120% du PIB, l'implication des créanciers privés ne suffira pas.

(...)
Hier, dans une interview à l'agence Dow Jones, Philipp Rösler, le Ministre allemand de l'économie, a affiché son opposition à l'implication de la BCE dans la décote de la dette grecque. Une opinion largement partagée dans les milieux officiels d'outre-Rhin et plus largement parmi les pays Triple A de la zone euro.

Retrouvez l'intégralité de cet article sur Image
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

n1n3yard5
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par n1n3yard5 » 03 févr. 2012, 19:17:48

http://www.cadtm.org/Le-CADTM-degrade-la-note-du-FMI-et

Le CADTM dégrade la note du FMI et place cette institution sous perspective très négative

2 février par CADTM

Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) a décidé de dégrader la note du Fonds monétaire international (FMI) pour sa lourde responsabilité dans la détérioration des conditions de vie des populations dans les pays appliquant l’austérité qu’il impose au grand jour ou dicte en coulisses, la forte hausse du chômage, l’aggravation de la crise et l’augmentation de la dette publique des États appliquant ses recommandations injustes et contre-productives. Sa note passe donc de NNN à NON, avec perspective très négative…

Le FMI a été très actif dans les pays du Sud des années 1980 au milieu des années 2000 et a imposé des plans d’ajustement structurel au service des créanciers : réduction drastique des budgets sociaux, privatisations massives, libéralisation de l’économie, ouverture des marchés favorisant les multinationales au détriment des producteurs locaux. La potion a été très amère !

Totalement délégitimé par l’échec social de ces remèdes empoisonnés, le FMI s’est retrouvé au bord de la faillite en 2007-2008 parce que la plupart de ses principaux débiteurs l’avaient remboursé de manière anticipée pour se débarrasser de sa tutelle encombrante.

Avec l’éclatement de la crise actuelle, c’est en Europe que le FMI a fait son retour, grâce aux sommets du G20 qui l’ont remis au centre de l’échiquier international. Grèce, Irlande, Portugal, le FMI a multiplié ses interventions, acceptant de prêter des fonds aux pays en difficulté en contrepartie d’une austérité brutale et injuste.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’Europe est donc maintenant touchée mais, fort heureusement, les peuples ne se laissent pas faire. Même si le FMI compte mettre à profit ses 30 ans d’expériences inégalées dans le sauvetage des intérêts financiers privés au détriment des peuples, l’émergence de collectifs pour un audit citoyen de la dette publique dans de nombreux pays pousse le CADTM à dégrader la note du FMI et à lui adresser une solide mise en garde.

Souhaitons que toutes ces résistances citoyennes pour contrer cette institution de plus en plus impopulaire et illégitime nous incitent très prochainement à abaisser encore cette note…

Le CADTM revendique l’abolition immédiate du FMI et son remplacement par une institution radicalement différente, c’est-à-dire démocratique et centrée sur la satisfaction des besoins humains fondamentaux.

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Ilikeyourstyle
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par Ilikeyourstyle » 03 févr. 2012, 20:33:16

En on s'en branle de cette sous-officine gauchiste. Va falloir leur faire comme à Megaupload ou Wikileaks, aux oranges, à ces petits b.....

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mps
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par mps » 03 févr. 2012, 22:42:13

La Grèce est perpétuellement au bord d'une crise politique, avec ses enfants-rois ...
On pleure sur la réduction de salaires des fonctionnaires, mais on oublie de dire qu'avec un coût de la vie deux fois moindre que le nôtre, ils gagnaient d'avantage que chez nous ! Que personne ne payait les transports en commun. Ni le foncier des maisons. Ni souvent l'eau ni l'électricité.

Vous n'avez pas idée de ce que les auditeurs découvrent !

Comment s'étonner qu'ils fassent tout pour garder leur train de vie de danseuses étoiles ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Ilikeyourstyle
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par Ilikeyourstyle » 03 févr. 2012, 22:43:49

Solution: les Colonels ... avec quelques mitrailleuses et gibets.

lancelot
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par lancelot » 03 févr. 2012, 22:58:44

Les grecs ont peut être pris l'habitude de vivre comme des banquiers ...

Bon, maintenant il va falloir qu'ils passent la vitesse supérieure et qu'ils nous fassent un joli défaut de paiement, histoire de montrer aux parasites qu'ils en ont marre de se faire enfler.

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mps
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par mps » 04 févr. 2012, 06:31:46

La Grèce en défaut de paiement, c'est en effet la garantie de maintenir le système des sur-salaires, des prébendes et de la sympathie internationale.

Et si le pays ne peut plus rien payer, il ira demander aux bretons ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Georges
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par Georges » 13 févr. 2012, 11:21:18

La Grèce vient de franchir une étape vers la grande pauvreté avec un train de mesure qui va toucher principalement les plus pauvres, dont une baisse de 22% du SMIC et encore une baisse des retraites.
Les rentrées fiscales, et surtout la TVA baisse de mois en mois, et cela va empirer; c'est normal, plus les revenus des salariés et retraités baisse, moins il consomme. L'espagne va dans le même sens, et si Sarkozy n'est pas éjecté, nous aurons la même punition. La solution pour la Grèce c'est de sortir de l'Euro et de refuser de payer la dette.

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FIFE
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par FIFE » 13 févr. 2012, 12:44:23

Ils sont en train de vivre notre futur !

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marco
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par marco » 13 févr. 2012, 13:14:11

si on ne comprend pas le message ,certainement.
http://compte-a-rebours-francois-hollande.fr/
Le défaut du capitalisme c'est qu'il répartit inégalement la richesse; la qualité du socialisme c'est qu'il répartit la misère équitablement.

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pwalagratter
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par pwalagratter » 13 févr. 2012, 13:18:06

@ marco : quel message exactement ? Celui de devoir mettre un pays à terre pour ramasser l'argent d'intérêts irrationnels ?

Les Grecs sont les premiers à ne plus avoir grand chose à perdre à se révolter et le montrent :
Grèce: explosion de colère contre l'austérité
12 février 2012 | Par La rédaction de Mediapart - Mediapart.fr

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche soir à Athènes. De violents affrontements ont opposé manifestants et policiers (près de 6.000 hommes étaient déployés). Le Parlement a adopté dans la nuit un nouveau plan renforçant les mesures d'austérité, plan exigé par l'Union européenne, le FMI et la Banque centrale européenne. Au moins 80.000 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville d'Athènes. Une manifestation qui a réuni au moins 20.000 personnes a également eu lieu à Salonique. La répression policière a été particulièrement brutale face à une foule qui demandait la démission du gouvernement et du Parlement.

Un journaliste grec a décrit les environs du Parlement grec comme « une zone de guerre ». Pendant des heures, des groupes de jeunes manifestants se sont affrontés avec les forces de sécurité. Un premier bilan faisait état d'une soixantaine de blessés.

Plusieurs bâtiments, des cinémas, des restaurants et un théâtre ont été incendiés dans la soirée. Des banderoles appellaient à "Un soulèvement populaire". "C'est eux ou nous", lisait-on sur une pancarte brandie par un groupe de manifestants aux visages masqués et qui attaquaient des groupes de policiers. Durant deux heures, la situation est restée «hors de contrôle», selon une source policière citée par l'AFP.

«Les députés s’apprêtent à voter des mesures qui vont conduire à la mort de la Grèce, mais le peuple ne va pas céder», s’est indigné le compositeur grec Mikis Theodorakis, qui s’était joint aux contestataires à Athènes.

Dès le début du débat, les parlementaires se sont vivement opposés malgré le discours du ministre des finances, Evangelos Venizelos, expliquant qu'il n'y avait guère de choix. "Le débat n'est pas entre des sacrifices ou pas de sacrifice du tout, mais entre des sacrifices ou des sacrifices d'une dureté inimaginables", a-t-il déclaré. Plusieurs députés communistes et du Pasok annoncaient leur intention de voter contre ce plan, qui a pourtant été adopté dans la nuit par 199 voix contre 74 et 27 abstentions. Lors d'une intervention télévisée, le Premier ministre grec, Lucas Papadémos, avait mis en garde contre le "chaos économique" en cas de rejet.

Depuis trois jours, le pays est quasi paralysé par les mouvements sociaux, les plus importants depuis des mois.

Lire ci-dessous le reportage d'Amélie Poinssot à Athènes :

En Grèce, les classes moyennes redoutent de plonger dans un «moyen-âge social»

Une nouvelle fois, Yannis est descendu dans les rues d'Athènes, ce vendredi. Mais l'espoir de ce syndicaliste cinquantenaire est bien mince de voir rejetée la nouvelle cure d'austérité concoctée par la « Troïka » – Union européenne, Banque centrale européenne et FMI – et soumise dimanche 12 février au vote des députés. Fonctionnaire au ministère des finances, Yannis a vu son salaire passer de 1.700 euros net par mois avant les premières mesures d'austérité, il y a presque deux ans, à 1.000 euros aujourd'hui.


« Avec ma femme, on a du mal à s'en sortir, car on a trois loyers à notre charge : notre logement à Athènes, et les appartements de nos deux enfants étudiants, l'un en Crète, l'autre sur l'île de Zante. » En Grèce, le choix de l'université dépend du rang obtenu au concours, et non de la ville d'origine des candidats. Donc il arrive souvent que les enfants partent à l'autre bout du pays. Et les rares chambres universitaires proposées par l'Etat sont réservées aux revenus inférieurs à 12.000 euros par an : ce n'était pas le cas de Yannis et sa femme, employée dans une pharmacie, avant la crise.

Pourtant, la situation du couple est fragile : ils ne font pas partie de cette majorité de Grecs de la classe moyenne qui avaient pu, jusqu'à présent, résister cahin-caha à la crise, souvent grâce au fait qu'ils étaient propriétaires de leur logement. « Actuellement, c'est l'équivalent de mon salaire qui passe dans les loyers et les factures, déplore Yannis. Et mes deux enfants doivent faire des petits boulots à côté de leurs études. »

La solidarité familiale, un des piliers de la société grecque, est mise à rude épreuve en ces temps d'austérité, d'autant qu'aux premières mesures gouvernementales s'est ajoutée une profonde récession. L'emploi fond comme neige au soleil : depuis quelques jours, c'est officiel, le petit pays d'à peine 11 millions d'habitants a son million de chômeurs, jeunes en tête. Près de la moitié des moins de 25 ans sont à la recherche d'un emploi.

Vendredi, devant le parlement, Marina faisait partie des manifestants. Fonctionnaire elle aussi, elle se serre la ceinture : « Mon fils a 18 ans, il vient de commencer ses études. Evidemment, il habite à la maison, on ne pourrait pas faire autrement... De toute façon même s'il travaillait, il serait aussi à la maison : comment peut-on être indépendant avec 500 euros par mois ? » Car parmi les nouvelles mesures qui doivent être approuvées par la Vouli, le parlement grec, il y a la diminution de 22 % du salaire minimum – avec un tarif spécial pour les moins de 25 ans : – 32 %. Résultat de l'opération : 512 euros brut par mois pour les jeunes Grecs.

« Le cancer du système politique grec »

Sur les banderoles des manifestations qui se sont poursuivies samedi, on pouvait lire : « Vous n'avez pas été mandatés pour ce Moyen Âge que vous nous préparez ». Et quand on voit la liste des nouvelles mesures contenues dans le projet de loi, on comprend l'inquiétude de la population grecque. Outre la baisse du salaire minimum, qui concerne autant le secteur public que le secteur privé, le nouveau programme d'austérité prévoit une baisse de 15 % des retraites complémentaires et le licenciement de 15.000 fonctionnaires.

Pour rappel, depuis février 2010, on a vu :

la suppression des primes et la réduction des 13e et 14e mois dans la fonction publique,
la suppression des 13e et 14e mensualités des pensions de retraite,
la hausse de 4 points de la TVA,
l'abaissement du seuil d'imposition à 5.000 euros par an,
la remise en cause des conventions collectives,
un vaste programme de privatisation d'entreprises publiques, censé rapporter au départ 50 milliards d'euros à l'Etat en trois ans, objectif ramené depuis à 19 milliards...


« Poussons-les à la faillite avant qu'ils ne nous obligent à faire faillite nous-mêmes », entendait-on dans les manifestations ces derniers jours devant le Parlement. Pour Savas Robolis, directeur scientifique de l'Institut du travail, le centre de recherches des syndicats grecs, le diagnostic est clair : « La population va subir pendant dix ans des sacrifices énormes, mais ces sacrifices ne contribueront même pas à la diminution de la dette d'ici à 2020. Cette politique d'austérité est une impasse absolue pour l'économie grecque. »

Des affrontements et violences policières de plus en plus fréquents.Des affrontements et violences policières de plus en plus fréquents.© Reuters
En fait, si l'endettement public diminue, cela sera surtout lié au plan d'effacement de la dette, qui est négocié depuis plusieurs semaines avec les banques et qui doit aussi être validé ce soir par l'assemblée. Il doit permettre en effet l'échange des obligations actuelles par de nouvelles qui auront perdu la moitié de la valeur initiale. Jusqu'à l'année dernière, le volume de la dette grecque n'avait cessé d'augmenter, pour atteindre 161,7 % du PIB : avec cette restructuration, la dette publique devrait atteindre le niveau de 120 % du PIB en 2020.

Pour la population, l'incompréhension devant les nouvelles mesures est totale. Ainsi Vanguélis, employé du casino de Loutraki, une petite ville au sud d'Athènes, est venu manifester dans la capitale pour ces trois jours de mobilisation sociale. « Quand on s'attaque aux salaires du secteur privé, ce n'est pas pour diminuer les dépenses de l'Etat ou augmenter ses recettes fiscales. Cela va servir aux employeurs pour s'en mettre plus dans les poches. »

De fait, les entreprises n'ont pas attendu les futures mesures pour faire baisser les salaires ou pour réduire le volume horaire de travail. Les salaires ont baissé de 15 % en moyenne depuis deux ans, tous secteurs confondus, d'après la Banque de Grèce. Certaines entreprises sont même tellement endettées que leurs salariés ne touchent plus un centime depuis plusieurs mois. C'est le cas dans le secteur des médias notamment. Vanguélis : « C'est simple, faites un calcul. J'ai deux enfants. Pour une bouteille de lait, des yaourts et du pain, il me faut 10 euros chaque matin. Ce qui signifie 300 euros par mois. De l'autre côté nous avons un loyer de 400 euros. Et je gagne seulement 1000 euros par mois... »

Autre témoignage, autre histoire ordinaire de la Grèce d'aujourd'hui. Pantélis est un ancien militaire, retraité depuis peu. Sa pension s'élève à 1.000 euros mensuels – après avoir subi 40 % de baisse. Mais il a un emprunt sur le dos, avec sa femme. Chacun des deux devra payer encore 360 euros, chaque mois, pendant quinze ans. « Il faut que l'on renverse ce cancer que sont le gouvernement et le système politique grecs », dit-il.

Vendredi, à la fin de la manifestation, il s'est adressé aux forces de l'ordre, omniprésentes à chaque rassemblement. Il leur a dit, sur le ton de la provocation : « L'ennemi, ce sont les 300 qui sont là, à l'intérieur du parlement et qui sont censés nous représenter... Ce n'est pas nous, le peuple ! » Les MAT (forces anti-émeutes) lui ont demandé d'approcher, il s'est exécuté... Quelques minutes plus tard, il était par terre, plié en quatre sous les coups de pieds. Les violences policières et les débordements systématiques sont tels que de plus en plus de monde hésite à descendre dans la rue.

Un appauvrissement massif

Restent les plus engagés, militants et syndicalistes, qui veulent y croire encore, et continuent d'appeler «tous les Grecs, dans la rue». Personne en tout cas ne croit que le nouveau programme d'austérité, décidé en échange d'un nouveau prêt de 130 milliards d'euros, va permettre d'écarter définitivement le risque de faillite de l'Etat et celui de sortie de la zone euro...

La menace brandie par les dirigeants comme une épée de Damoclès tous les trois ou quatre mois depuis deux ans, la dramatisation tous azimuts entretenue par les médias du pays, les Grecs n'y croient plus. D'autant que les sommes prêtées ne permettent pas vraiment au pays de souffler, elles servent à rembourser les vieux emprunts : cette fois-ci, il s'agit de payer 14,5 milliards d'euros d'obligations qui arrivent à échéance le 20 mars prochain. Le cycle infernal semble ne jamais s'arrêter...

Or pendant que les instances internationales décident du sort de la Grèce, la population, elle, s'appauvrit. Dans la capitale, les associations d'aide aux démunis estiment à 25.000 le nombre de SDF, parmi lesquels les Grecs sont en nette augmentation, alors que les sans-logis étaient jusqu'alors essentiellement des immigrés sans papiers.


Cet appauvrissement est noté par l'antenne de Médecins du Monde en Grèce. Selon son directeur, Nikitas Kanakis, désormais environ le tiers des personnes qui fréquentent le centre sont des patients grecs, alors qu'ils étaient seulement 6 ou 7 %, pour une écrasante majorité d'immigrés, il y a encore un an : ces gens-là n'ont plus l'argent pour payer le ticket modérateur de 5 euros à l'hôpital public. De son côté, l'Eglise orthodoxe, palliatif d'un Etat qui n'a jamais développé de structures sociales d'accueil, a augmenté le nombre de repas gratuits qu'elle distribue chaque jour. Dans certains quartiers, les habitants eux-mêmes se mobilisent pour organiser des soupes populaires.

Après trois décennies de croissance, de crédits faciles et de culte de la consommation, les classes moyennes grecques sont comme frappées par la foudre. Un déclassement massif est en train de se produire qui menace maintenant tout le pays d'un véritable effondrement social.

Amélie Poinssot

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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par marco » 13 févr. 2012, 13:32:29

http://compte-a-rebours-francois-hollande.fr/
Le défaut du capitalisme c'est qu'il répartit inégalement la richesse; la qualité du socialisme c'est qu'il répartit la misère équitablement.

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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par pwalagratter » 13 févr. 2012, 13:55:47

Et pour quelle raison les Grecs qui ne sont pas responsables au moment de leur rentrée dans l'Euro, de la gabegie de leurs dirigeants et des financiers de Goldman Sachs doivent ils payer leurs erreurs ? Pour rappel l'un des responsable de cette situation est ... Mario Draghi l'actuel dirigeant de la BCE
La Grèce aurait été aidée dans la falsification de ses données par la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, qui en retour aurait touché près de 300 millions de dollars de commissions, selon l’article du New York Times ayant révélé l’affaire.

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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par Nombrilist » 13 févr. 2012, 14:02:36

Oui, cette affaire ne fait pas le bruit qu'elle mériterait. Même le Canard n'en a fait été qu'une seule fois. Il est trop occupé à régler ses comptes avec Bouygues. C'est bien dommage de silence journalistique de complaisance vis à vis des banques. C'est suspect même.

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lucifer
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Re: La Grèce au bord d'une nouvelle crise politique

Message non lu par lucifer » 13 févr. 2012, 14:16:39

pwalagratter a écrit :Et pour quelle raison les Grecs qui ne sont pas responsables au moment de leur rentrée dans l'Euro, de la gabegie de leurs dirigeants et des financiers de Goldman Sachs doivent ils payer leurs erreurs ? Pour rappel l'un des responsable de cette situation est ... Mario Draghi l'actuel dirigeant de la BCE
.

On a la mémoire courte, non ? Qu'est ce qui differe de nous, dans la façon de plonger à fond dans l'Europe ? 54% des français étaient contre le dernier referendum, et Sarko l'a fait passer quand même.
Je ne vois pas bien, sur ce sujet, la difference entre les Grecs et les Français. On est dans la même pirogue, et on s'est fait enfler de la même manière. Les resultats risque d'être très ressemblant dans un avenir proche pour l'ensemble des peuples.
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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