Ces étudiants qui se mobilisent
- pwalagratter
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Ces étudiants qui se mobilisent
En 2010, les étudiants européens ont manifesté à plusieurs reprises (Italie, Grèce, Angleterre) contre les hausses de frais de scolarité tout comme leurs homologues chiliens.
Depuis février c'est au tour des Québecois de protester contre une hausse de 75 % prévue sur 5 ans.
La situation non seulement dégènere, mais peut entrainer la tenue d'élections législatives anticipées.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html
Les hausses importantes de frais de scolarité présentées comme inéluctables dans ces pays vont rendre l'accès aux études supérieures totalement impensables pour une grande majorité de gens. C'était déjà difficile pourtant pour eux et nombre d'étudiants finançaient déjà leur scolarité par des prêts et/ou en ayant un travail.
Si le 20e siècle a été porteur d'espoir dans ce domaine, le 21e siècle nous renvoie directement au 19ème siecle ! .
Depuis février c'est au tour des Québecois de protester contre une hausse de 75 % prévue sur 5 ans.
La situation non seulement dégènere, mais peut entrainer la tenue d'élections législatives anticipées.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html
Les hausses importantes de frais de scolarité présentées comme inéluctables dans ces pays vont rendre l'accès aux études supérieures totalement impensables pour une grande majorité de gens. C'était déjà difficile pourtant pour eux et nombre d'étudiants finançaient déjà leur scolarité par des prêts et/ou en ayant un travail.
Si le 20e siècle a été porteur d'espoir dans ce domaine, le 21e siècle nous renvoie directement au 19ème siecle ! .
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Re: Ces étudiants qui se mobilisent
J'espère que Hollande n'ira pas dans cette direction. Sarko, c'est sur que si, car il a déjà posé les jalons de l'endettement des étudiants pour leurs études supérieures.
Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Moi j'attends réellement de voir ce que ferait Hollande et son gouvernement sur la question.
Autant je suis intimement convaincue qu'il fera des choses pour le primaire et le secondaire (c'est à dire au moins arrêter la politique de casse massive menée depuis 5 ans), autant je suis quand même méfiante vis-à-vis de l'université. Avec les grandes évolutions à venir (fusions, projets IDEX/LABEX et donc réorganisation complète de l'offre universitaire), évolutions que le PS a à l'époque ouvertement soutenues et qu'ils n'entendent aujourd'hui pas remettre en question, il va être très difficile d'éviter ce genre de dérives, à moyen et long terme...
Autant je suis intimement convaincue qu'il fera des choses pour le primaire et le secondaire (c'est à dire au moins arrêter la politique de casse massive menée depuis 5 ans), autant je suis quand même méfiante vis-à-vis de l'université. Avec les grandes évolutions à venir (fusions, projets IDEX/LABEX et donc réorganisation complète de l'offre universitaire), évolutions que le PS a à l'époque ouvertement soutenues et qu'ils n'entendent aujourd'hui pas remettre en question, il va être très difficile d'éviter ce genre de dérives, à moyen et long terme...
"Oh, but you can't expect to wield supreme executive power just because some watery tart threw a sword at you." Dennis, Monty Python's Holy Grail
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Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Les restructurations, à la rigueur, j'ai pas le recul pour juger. Mais il ne faudrait surtout pas d'un système d'études à l'américaine avec des étudiants qui s'endettent à mort. Ce n'est pas une bonne façon de démarrer sa vie.
Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Je peux dire sans trop de risques que les évolutions actuelles vont mener, avant même la hausse des frais d'inscription, à d'autres problèmes tout aussi graves...
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Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Je partage tes inquiétudes Aya, et ce même en cas d'élection de Hollande.
Les Français vont instinctivement au pouvoir; ils n'aiment point la liberté; l'égalité seule est leur idole. Or l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Chateaubriand
Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Pareil que mes collègues. Méfiance, méfiance effectivement...
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
- pwalagratter
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Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Des disparitions d'universités par exemple ?Ayahuasca a écrit :Je peux dire sans trop de risques que les évolutions actuelles vont mener, avant même la hausse des frais d'inscription, à d'autres problèmes tout aussi graves...
Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Vous avez vu les nouveaux frais de scolarité à Uquam (Montréal) ?
http://www.servicesfinanciers.uqam.ca/e ... arite.html
Ce n'est pas en euros, mais en dollars canadiens.!
Serait-ce trop, compte-tenu des innombrables bourses qui complètent le tableau ?
http://www.etudier.uqam.ca/2e3ecycles/b ... -financier
http://www.servicesfinanciers.uqam.ca/e ... arite.html
Ce n'est pas en euros, mais en dollars canadiens.!
Serait-ce trop, compte-tenu des innombrables bourses qui complètent le tableau ?
http://www.etudier.uqam.ca/2e3ecycles/b ... -financier
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
Re: Ces étudiants qui se mobilisent
pwalagratter a écrit :Des disparitions d'universités par exemple ?Ayahuasca a écrit :Je peux dire sans trop de risques que les évolutions actuelles vont mener, avant même la hausse des frais d'inscription, à d'autres problèmes tout aussi graves...
Oui mais même avant cela, les "fusions" d'université qui vont naître des Initiatives D'EXcellence (IDEX) vont encore plus centraliser le paysage universitaire, en créant 4 universités monstres (sur les 8) et où vont aller les sommes les plus importantes, sur Paris.
Il va donc nécessairement y avoir un attrait encore plus grand avec deux conséquences:
- exode des jeunes étudiants des universités qui vont bel et bien être encore plus déclassées, avec les impacts que ça aura sur la vie locale
- arrivée en encore plus grand nombre de ces jeunes étudiants sur Paris. Mais comme c'est vrai que ni le logement, ni le transport n'est problématique à Paris, il n'y a rien à redire...
Et tout ça pour viser les quarantièmes place de ce foutu classement de Shangaï, en créant des universités de plus de 120.000 étudiants, alors que les mieux classées en comptent parfois moins de 10.000 (et puis en promettant des sommes d'argent aux universités qui ne sont en fait pas versées au montant escompté.) Mais tout va bien, nos universités vont devenir COM-PE-TI-TIVES.
Inutile même de parler du sort qui va être réserver aux sciences de l'Homme ou aux Lettres...
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Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Je ne comprends pas pourquoi on s'attache à ce fameux classement de Shanghai complètement biaisé. Est-ce qu'à l'étranger on en tient compte au moins, parce que dans le cas contraire si le but est d'améliorer la visibilité internationale de nos universités c'est raté.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Oui il est regardé à l'étranger, par les étudiants notamment, ce qui n'empêche que c'est une ineptie sans nom, au nom de laquelle on est en train de sacrifier l'université française.
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Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Aya, réduire le nombre d'universités n'a rien à voir avec une concentration territoriale, au contraire !
Pour l'excellente raison matérielle d'abord que les possibilités des campus ne sont pas élastiques, surtout à Paris.
On voit par expérience que dans les pays où les universités sont peu nombreuses (en Belgique, Louvain, Bruxelles, Gand et Liège), l'augmentation des étudiants a poussé à un essaimage en province.
Simplement, il s'agit d'avoir de vraies universités, des programmes et des profs communs, une image correcte, de vraies possibilités.
Vos actuelles "universités de quartier" sont pour bon nombre d'obscurs mouroirs.
Pour l'excellente raison matérielle d'abord que les possibilités des campus ne sont pas élastiques, surtout à Paris.
On voit par expérience que dans les pays où les universités sont peu nombreuses (en Belgique, Louvain, Bruxelles, Gand et Liège), l'augmentation des étudiants a poussé à un essaimage en province.
Simplement, il s'agit d'avoir de vraies universités, des programmes et des profs communs, une image correcte, de vraies possibilités.
Vos actuelles "universités de quartier" sont pour bon nombre d'obscurs mouroirs.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Je pense que tu méconnais une partie de la problématique. Les méga-universités qui vont être créées vont engloutir une énorme partie des fonds, et elles sont bien concentrées territorialement. Il y en a huit: 4 à Paris, 1 à Aix, 1 à Toulouse, 1 à Bordeaux, une à Strasbourg. Prends une carte de France et regarde.mps a écrit :Aya, réduire le nombre d'universités n'a rien à voir avec une concentration territoriale, au contraire !
Outre les moyens matériels, les meilleurs enseignants chercheurs (étrangers et français) seront aspirés par ces huit monstres, ce qui n'est pas le cas à ce point actuellement. Il est évident que qqn qui voudra faire ses études avec le plus de possibilités et d'ouverture possibles ira dans l'un de ces huit complexes.
.les possibilités des campus ne sont pas élastiques, surtout à Paris
C'est bien le problème. 4 sur huit à Paris. Et ça dépasse largement la problématique des campus, même si elle reste majeure (quand je vois les conditions matérielles -l'espace disponible- dans mon université avec 17.000 étudiants, ça laisse rêveur).
.On voit par expérience que dans les pays où les universités sont peu nombreuses (en Belgique, Louvain, Bruxelles, Gand et Liège), l'augmentation des étudiants a poussé à un essaimage en province
Sans mépris aucun, tout n'est pas comparable. La problématique liée aux IDEX dépassant le simple problème universitaire. Elle fait intervenir tout ce qui concerne la centralisation, l'immobilier, les infrastructures diverses etc...Pour un nombre de personnes qui n'est pas non plus comparable.
Des programmes et des profs communs, tout est dit. Le rapport nombre d'étudiants/personnels va nécessairement augmenter, et pourtant je n'ai pas encore vu circuler les décisions qui parlent d'embauche (aucune dans l'enseignement supérieur cette année, je le rappelle, au contraire). On parle de "redéploiement" au mieux. Cela cache une réalité: les étudiants seront beaucoup plus nombreux en cours, et l'anonymat ne va faire que monter en puissance. Bref, l'amélioration des conditions est une poudre jetée aux yeux (d'autant que pour fonctionner, ces huit IDEX ont besoin de crédits très élevés et on sait depuis deux mois qu'ils seront de 25 à 50% moins élevés que ce qui avait été promis).Simplement, il s'agit d'avoir de vraies universités, des programmes et des profs communs, une image correcte, de vraies possibilités.
Et je rappelle qu'on crée des universités qui vont compter plus de 100.000 étudiant pour certaines, avec 6000 personnels. Là où Harvard ou Oxford, les "modèles de Shangai", ont 20.000 étudiants à peine pour le même nombre d'encadrants, sur des modes de fonctionnement complètement différents...Mais ça, ça ne pose question à personne.
C'est faux, je ne dis pas qu'elles sont toutes extraordinaires, mais en fonction des disciplines, certaines sont très reconnues. Elles permettent aussi à un nombre important d'étudiants d'effectuer leurs premières années près de chez eux, ce qui règle un certain nombre de problèmes matériels immédiats, et d'aller ensuite intégrer les Master dans les universités plus "réputées": à Paris, AIx, Bordeaux ou Stras. Comme les étudiants de Master sont évidemment bien moins nombreux que ceux de licence, les problématiques sus-citées sont amoindries (mais existent déjà)Vos actuelles "universités de quartier" sont pour bon nombre d'obscurs mouroirs.
Par ailleurs, certains effectuent l'ensemble de leur cursus dans ces petites universités jusqu'au doctorat, encore une fois dans des conditions matérielles acceptables, ce qu'ils n'auraient pas nécessairement pu faire si le paysage avait été celui qu'il va devenir.
Par le biais de ce que j'évoque dans la première partie de ma réponse (l'attrait en moyen et en personnels des IDEX), ces universités vont clairement être délaissées, mourir du désintérêt des étudiants. Et moins il y aura d'étudiants, moins il y aura de moyens et de personnels, et par cet astucieux cheminement, elles finiront par fermer (encore une fois, à moyen/long terme...). Les jeunes souhaitant étudier n'auront donc même plus d'autre choix que de migrer vers les grands pôles (dont la moitié, je le rappelle, sont à Paris et en RP, région qui est déjà complètement saturée).
"Oh, but you can't expect to wield supreme executive power just because some watery tart threw a sword at you." Dennis, Monty Python's Holy Grail
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Re: Ces étudiants qui se mobilisent
Bref, la politique de l'ESR est purement dans le paraître et dans le cosmétique. De toute façon, on ne peut plus rien y faire. Dix années de droite ont enclenché une machine qui n'a pas l'air de déranger le PS. On est coincés.
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