Qu'en pensez vous ?Du Sommet de la Terre à Rio en 1992 à "Rio+20"
La conférence des Nations unies pour le développement durable organisée du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro est appelée Sommet "Rio+20". En effet, elle intervient 20 ans après le "Sommet de la Terre" à Rio de 1992 qui avait permis l’adoption des premiers engagements internationaux en faveur du développement durable : deux conventions avaient été adoptées, l’une sur la lutte contre le réchauffement climatique et l’autre sur la sauvegarde de la biodiversité, ainsi qu’un programme d’action regroupant 2 500 recommandations dans les domaines économique, social et environnemental : "l’Agenda 21". Cinq ans plus tard, avec le Protocole de Kyoto, les pays industrialisés (exception faite des États-Unis) acceptaient, conformément à l’engagement pris à Rio, de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre entre 1990, année de référence, et 2012.
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Seuls 4 objectifs ont enregistrés "des progrès significatifs". Il s’agit de la disparition des molécules portant atteinte à la couche d’ozone (les CFC notamment), de l’élimination du plomb dans les carburants, de l’amélioration de l’accès des populations à une eau potable (bien qu’une importante marge de progression subsiste) et de la promotion de la recherche en matière de lutte contre la pollution marine.
40 objectifs ont enregistré des progrès (le rythme de la déforestation a régressé, les zones protégées se sont étendues, etc.).
24 objectifs n’ont pas connu de progrès ou très peu. A titre d’exemple, les émissions de gaz à effet de serre devraient doubler d’ici 2050 et les ressources halieutiques continuent de s’amoindrir.
8 objectifs ont enregistré une dégradation (qualité des eaux souterraines, protection des récifs coralliens, etc.).
Les 14 objectifs restants n’ont pu faire l’objet d’une évaluation, faute de données disponibles.
De ce constat, le PNUE conclut que, 20 ans après le Sommet de la Terre tenu à Rio en 1992, "la planète doit réorienter d’urgence son développement."
Rio+ 20 : quelles priorités ?
La Conférence Rio+20 a pour objectif de renouveler les engagements internationaux sur la question du développement durable, ceci afin d’enrayer la dégradation de l’environnement et la pauvreté dans le monde.
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Favoriser l’émergence d’une "économie verte"...
Lancé par les Nations unies, le thème d’économie verte (alliant développement, lutte contre la pauvreté et respect de l’environnement) traduit l’idée d’une nécessaire transition vers de nouveaux modes de production et de consommation.
Ce concept n’a toutefois pas été clairement défini et fait l’objet d’interprétations antagonistes. Pour certains, la transition vers l’économie verte consiste à amender le système économique actuel en vue de le rendre moins destructeur. Pour d’autres, il s’agit de le transformer en profondeur.
Plus globalement, le thème de l’économie verte crée une ligne de fracture entre les pays du Nord et les pays du Sud. L’Europe y voit notamment une possible réponse à la crise économique qui la frappe, tandis que les pays du Sud redoutent qu’il conduise à l’adoption de normes environnementales susceptibles de leur barrer l’accès aux marchés des pays du Nord.
... ou s’engager sur des "Objectifs de développement durable" ?
C’est dans ce contexte que la Colombie a proposé la fixation d’Objectifs de développement durable (ODD). Objectifs chiffrés, les ODD pourraient se substituer aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) arrivant à échéance en 2015. Ils pourraient concerner les dix domaines suivants : sécurité alimentaire, accès à l’énergie pour tous, océans, forêts, villes durables, gestion intégrale de l’eau, développement durable comme réponse à la crise économique et à la pauvreté, accès à l’emploi et à un travail décent, mode de production et de consommation durable.
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Vers une nouvelle gouvernance mondiale de l’environnement ?
Partant du constat que les difficultés pour faire progresser le domaine environnemental à l’échelle mondiale résultent pour partie d’une faiblesse institutionnelle, la France milite, depuis le sommet de Johannesburg de 2002, pour la création d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME).
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Cette proposition a reçu l’aval de plus de 100 pays : les 27 États membres de l’Union européenne, les 54 pays de l’Union africaine, ainsi que des pays asiatiques et latino-américains (Népal, Malaisie, Chili, Uruguay, etc.). Toutefois, plusieurs autres pays se sont d’ores et déjà opposés à cette démarche, notamment les États-Unis, le Canada, la Russie, la Chine, l’Inde ou le Brésil. Aussi, un consensus pourrait être trouvé sur un simple renforcement du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en charge d’évaluer l’état de l’environnement et de développer des instruments pour le protéger. L'intégralité de cet article sur Vie-Publique.fr
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