Merkel, Hollande et l'Europe : 4 scénarios pour sauver l'Union

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Cobalt

Merkel, Hollande et l'Europe : 4 scénarios pour sauver l'Union

Message non lu par Cobalt » 26 juin 2012, 18:16:10

Merkel, Hollande et l'Europe : 4 scénarios pour sauver l'Union


L'Union européenne fait face à une crise des dettes publiques sans précédent. Que ce soit pour la Grèce, l'Espagne ou le Portugal, la question du sauvetage des Etats se pose et les solutions imaginées sont nombreuses : eurobonds, sortie de la zone euro, plans d'urgence. L'Europe est donc à la croisée des chemins. Pour Rafik Smati, européen convaincu, l'avenir offre quatre possibilités.


Le Parlement européen, à Strasbourg, le 18/04/12 (SAUTIER PHILIPPE/SIPA)

Jean-Marc Ayrault a annoncé que la mise en place des eurobonds "prendrait plusieurs années".(P.SAUTIER/SIPA)

CRISE EUROPEENNE. Depuis quelques semaines, l’Allemagne emprunte à des taux d’intérêt proches de 0%. En d’autres termes, des investisseurs acceptent de prêter des milliards d’euros à l’Allemagne, et ceci gratuitement ! Quel intérêt ont-ils à agir ainsi ? À quelle logique obéissent-ils ? En vérité, ce qui est a priori une bonne nouvelle pour l’Allemagne laisse pourtant présager le pire pour l’Europe. En effet, si les investisseurs misent tant sur l’Allemagne, quitte à ne rien gagner, c’est parce qu’ils commencent à anticiper un éclatement de l’Euro.

Et dans un tel contexte, le Mark allemand (l'ancienne monnaie) serait l’une des rares monnaie à ne pas être dévaluée. Mieux encore, déchargée du poids des pays du Sud, la nouvelle monnaie nationale allemande pourrait même se réévaluer. D’où l’intérêt qu’ont les investisseurs aujourd’hui à vouloir placer massivement leurs liquidités en Allemagne. L’Europe est donc à un tournant de son histoire. Trois possibilités s’offrent à elle.


Premier scénario : l’éclatement

Un tel scénario est désormais crédible. Un retour aux monnaies nationales permettrait aux gouvernements de maîtriser à nouveau le levier monétaire. En soit, cette solution ne serait pas dramatique. Après tout, les pays ne disposaient-ils pas de leurs propres monnaies il y a à peine dix ans ?

Seulement, au regard de l’ambiance délétère qui règne dans le monde aujourd’hui, une telle décision serait suicidaire. N’oublions pas que c’est le repli sur soi et le protectionnisme qui a conduit à la barbarie après la crise de 1929. Or les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

Et les premiers signaux de replis sont là : les partis nationalistes enregistrent une percée sans précédent dans chaque élection en Europe ; des députés néo-nazis ont récemment été élus au parlement grec ; en France, beaucoup évoquent ouvertement la remise en cause des accords de Schengen ; en Allemagne, le best-seller du moment est un pamphlet écrit par Thilo Sarrazin, un ancien responsable du SPD (Parti social démocrate) qui soutient l’idée que l’Euro aurait été inventé pour faire payer à l’Allemagne l’holocauste, en la contraignant à financer les pays du sud...

Dans un tel contexte, il va de soit qu’un éclatement de l’Euro reviendrait à ouvrir une boite de pandore dont nul ne sait ce qu’elle contient. Si toute possibilité de guerre est aujourd’hui impossible en Europe, c’est en grande partie grâce au travail accompli depuis soixante ans. Ne l’oublions pas.


Second scénario : le sursaut fédéral

Une alternative au scénario précédent pourrait consister à forcer l’Europe à faire un pas de plus vers le fédéralisme. Les Etats céderaient davantage de souveraineté, et l’Europe politique, plus forte, aurait plus de moyens pour agir. Cette hypothèse, largement évoquée aujourd’hui, n’est pas dénuée d’intérêt car elle permettrait à tous de sortir de cette crise honorablement.


Je suis profondément européen, et je crois en la possibilité d’une Europe fédérale. Le projet d'"Etats-Unis d’Europe", théorisé par Victor Hugo en 1849 puis par Robert Schumann en 1951, est l’une des plus belles idées sur lesquelles nous gagnerions à nous rassembler. Mais malheureusement, l’Europe d’aujourd’hui agace. Elle ne suscite plus l’adhésion. Ce qui devait être une fabuleuse aventure collective s’est mué en machine technocratique, loin de ses peuples.

L’Europe d’aujourd’hui n’est pas une Europe pour un projet, mais une Europe contre des crises. Elle n’est qu’un bouclier et un remède. Elle se définit en réaction à un monde en mutation alors qu’elle devrait être une fabuleuse force d’action et d’attraction. Faire un pas de plus vers le fédéralisme européen, banco !
Ce scénario aurait largement ma préférence s’il était accompagné d’un vrai projet et d’un vrai objectif de société. Mais si cette avancée se fait dans la précipitation et en faisant abstraction de la volonté des peuples, ce qui est malheureusement le scénario le plus probable, alors le fossé qui s’est établi entre les Européens et l’Europe continuera de s’élargir. Quel gâchis !


Troisième scénario : endetter l’Europe

Si un éclatement de la zone euro doit à tout prix être évité, si un sursaut fédéral précipité et sans objectif ne constitue pas une hypothèse vertueuse, il y a un troisième scénario qui pourrait bien finir par s’imposer : endetter l’Europe par un mécanisme appelé les "Eurobonds". En effet, l’Europe, contrairement aux Etats qui la composent, est une entité financièrement très saine sur laquelle ne pèse aucune dette.

Beaucoup de voix s’élèvent pour défendre la création de ces "Eurobonds", au premier rang desquels le nouveau président de la République François Hollande. Même les Etats-Unis ou la Chine appellent l’Europe à se saisir de ce levier ! En effet, une Europe qui s’endette, c’est une Europe qui consomme. Et notamment auprès des Chinois et des Américains. Les "Eurobonds", c’est donc la promesse d’une relance de la croissance mondiale par la consommation... grâce à l’Europe !

Tout le monde, donc, a intérêt à privilégier cette hypothèse : les Etats, et pas que les Etats d’Europe ; les banques ; les entreprises ; les peuples, même... Tout le monde, donc, sauf les jeunes générations d’Européens, qui un jour auront à payer la facture. Nos dirigeants politiques le savent bien. Mais il est bien connu que la prochaine élection prime toujours sur la prochaine génération... Il semblerait d'ailleurs que ce ne soit pas la solution prioritaire pour le moment...


Un autre scénario : la révolution européenne

Le scénario de l’éclatement de la zone euro doit impérativement être évité. Celui d’un fédéralisme européen serait vidé de toute grandeur du fait de sa mise en oeuvre précipitée. Et celui des "Eurobonds", enfin, sacrifierait le long terme. Nous sommes donc à un tournant de notre histoire. Notre continent est vieillissant. La jeunesse est désemparée. Les inégalités se creusent. La croissance économique n’est plus au rendez-vous.

Face à cela, les Etats se montrent impuissants et incapables de se projeter à long terme. Sans doute le temps est-il venu pour les peuples de se créer un nouveau destin. Sans doute est-il venu le temps de la révolution européenne.
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Nombrilist
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Re: Merkel, Hollande et l'Europe : 4 scénarios pour sauver l'Union

Message non lu par Nombrilist » 26 juin 2012, 18:24:40

"Seulement, au regard de l’ambiance délétère qui règne dans le monde aujourd’hui, une telle décision serait suicidaire. N’oublions pas que c’est le repli sur soi et le protectionnisme qui a conduit à la barbarie après la crise de 1929."

C'est faux. C'est l'isolationnisme qui a causé 1929. C'est à dire le protectionnisme poussé à son paroxysme, où les Etats ne se parlent plus entre eux. Même avec du protectionnisme, on serait encore loin d'en arriver là.

Ce qui ressort de ses scénario, c'est qu'il n'y a pas de scénario.

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mps
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Re: Merkel, Hollande et l'Europe : 4 scénarios pour sauver l'Union

Message non lu par mps » 26 juin 2012, 18:30:21

Masturbations gratuites du cortex, irrationnelles mais journalistiques.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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