Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

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politicien
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Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par politicien » 11 juil. 2012, 10:02:31

Bonjour,
Soulagement pour les étudiants de la rentrée prochaine aux Etats-Unis : le Congrès s'est finalement prononcé contre le doublement des taux d'intérêt appliqués aux prêts destinés à financer les études, renouvelant un statu quo qui coûte annuellement 5,8 milliards de dollars au pays. Le taux d'intérêt de ces prêts, subventionnés par l'Etat et accordés à des millions de jeunes, ne passera donc pas de l'actuel 3,4 % à 6,8 %, comme ce devait être le cas à partir du 1er juillet.

Cette question, qui peut paraître technique et mineure en France, est cruciale aux Etats-Unis, où les étudiants quittent l'université avec, en moyenne, 25 000 dollars de dettes.
(...)

DEUXIÈME POSTE D'ENDETTEMENT DES MÉNAGES
Problème : fraîchement émoulus de leurs universités, les Américains ne parviennent pas à rembourser ces prêts. Au 31 mars, le total des sommes empruntées et encore en souffrance s'élevait à 904 milliards de dollars. Les prêts étudiants sont ainsi devenus le deuxième poste d'endettement des ménages américains en 2010, derrière les emprunts immobiliers, mais devant les emprunts contractés par carte de crédit.

L'endettement atteint un tel point que certains n'hésitent plus à encourager les jeunes à... ne pas faire d'études. "Il faut arrêter de faire des études par automatisme, s'interroger sur leur but. Les études sont devenues une façon d'éviter de se demander ce qu'on veut faire", estime ainsi l'un de ces nouveaux apôtres de l'école de la vie, Peter Thiel, créateur du site de paiement en ligne PayPal. Il n'hésite pas à parler de "bulle" et à comparer cet investissement au secteur immobilier, anéanti par la déflagration des "subprimes" en 2007.

Car avec la crise qui continue de gronder, nombre de jeunes diplômés peinent à trouver un travail à la hauteur de leurs espérances, quand ils n'ont pas tout simplement du mal à trouver un emploi. Le cercle vicieux s'enclenche quand certains décident de prolonger ou de reprendre leurs études en raison de cette même difficulté d'accès à l'emploi.

Selon une étude du cabinet d'offre de crédit Equifax, les arriérés de plus de trois mois ont augmenté de plus de 14 % en 2011 par rapport à l'année précédente. Sur son blog, Equifax va jusqu'à conseiller aux anciens étudiants en état de surendettement de réunir la totalité de leurs dettes, scolaires y compris, via un rachat de crédits et d'attendre une procédure de mise en faillite. "Ce n'est pas l'option la plus morale, mais elle est légale", commente l'auteur du blog. Autre possibilité proposée par le spécialiste, aller travailler dans les Etats où leurs talents seront requis pour diminuer ou effacer leur dette.

"EXAGÉRÉ DE PARLER DE BULLE"
Mais pour Amine Ouazad, maître de conférence à l'Insead, il est "exagéré de parler de bulle : une bulle se caractèrise par des prix qui ne reflètent pas les fondamentaux". Or, pour lui, l'évolution des prêts (avec leur lot d'impayés) va de pair avec l'évolution des frais des universités, lesquels évoluent de concert avec les salaires.

Le calcul est le suivant : entre 1980 et 2010, les universités d'Etat, ou régionales, qui coûtaient aux alentours de 6 000 dollars l'année (sans les frais de logement) sont passées à 14 000 dollars, tandis que les universités privées sont passées de 13 000 à 32 000 dollars. Sur ces même trente ans, le "rendement" des études (la différence entre une paie avec ou sans diplôme) a lui aussi plus que doublé en passant de 15 à 40 %.

Si l'on reprend les chiffres de Suzan Dynarski, chercheuse à l'université du Michigan et qui fait autorité dans le monde de l'économie de l'éducation, le "rendement" d"une vie diplômée aux Etats-Unis est environ de 650 000 dollars. Or, en prenant l'université la plus onéreuse, Harvard (30 000 dollars par an), il y a encore un différentiel de 530 000 dollars pour un parcours de quatre ans. De quoi inciter quelques étudiants à user leurs culottes sur les bancs de la fac.

(...)

L'intégralité de cet article sur Le Monde.fr
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A plus tard,
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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par Nombrilist » 11 juil. 2012, 10:07:29

"Problème : fraîchement émoulus de leurs universités, les Américains ne parviennent pas à rembourser ces prêts. Au 31 mars, le total des sommes empruntées et encore en souffrance s'élevait à 904 milliards de dollars. Les prêts étudiants sont ainsi devenus le deuxième poste d'endettement des ménages américains en 2010, derrière les emprunts immobiliers, mais devant les emprunts contractés par carte de crédit."

Avis aux allumés qui voudraient que les étudiants puissent emprunter davantage chez nous.

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mps
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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par mps » 11 juil. 2012, 11:17:14

Nombrilist a écrit :"Problème : fraîchement émoulus de leurs universités, les Américains ne parviennent pas à rembourser ces prêts. Au 31 mars, le total des sommes empruntées et encore en souffrance s'élevait à 904 milliards de dollars. Les prêts étudiants sont ainsi devenus le deuxième poste d'endettement des ménages américains en 2010, derrière les emprunts immobiliers, mais devant les emprunts contractés par carte de crédit."

Avis aux allumés qui voudraient que les étudiants puissent emprunter davantage chez nous.
Tous les loans américains sont subrogés et proportionnels à un emploi. Donc, en principe, personne ne "peine".

Pour les povs zétudiants français qui devraient emprunter, tu te moques ! Pour des études revenant en moyenne à 35.000 euros/an, voici ce qu'ils doivent débourser :

Le montant des droits d’inscription pour 2011 est de 177 euros pour les diplômes conduisant au grade de licence, de 245 euros pour les diplômes conduisant au grade de master et de 372 euros pour une inscription en doctorat.

Cela représente, pour la licence, 14,75 euros/mois, assurance comprise.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Lucas
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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par Lucas » 11 juil. 2012, 21:20:00

Il me parait très clair, que ces prêts, sur 5 ou 10 ans (sur le modèle de l'immobilier d'ailleurs) sont en train de former les subprimes de demain, pour le moment on y prête pas trop attention, mais 904 milliards ce n'est pas rien non plus.

Et c'est encore l'Etat qui devra venir au secours de cette bulle, pour ne pas voir le système s'effondrer.

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racaille
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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par racaille » 11 juil. 2012, 21:21:17

Les étudiants français n'ont qu'à aller vendre des BigMacs pour être en mesure de rembourser leurs prêts ! :P

Fort heureusement, le problème décrit dans l'article posté par Politicien concerne en priorité les pays ayant fait l'erreur de libéraliser la quasi-totalité de l'enseignement tertiaire. (Pour l'instant) en France on peut encore accéder au savoir sans pour autant avoir à débourser plusieurs dizaines de milliers d'euros en frais d'inscription.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par mps » 11 juil. 2012, 22:47:22

Fort heureusement, le problème décrit dans l'article posté par Politicien concerne en priorité les pays ayant fait l'erreur de libéraliser la quasi-totalité de l'enseignement tertiaire. (Pour l'instant) en France on peut encore accéder au savoir sans pour autant avoir à débourser plusieurs dizaines de milliers d'euros en frais d'inscription.

Ces dizaines de mlilliuers d'euros sont bel et bien payés, mais par les contribuables !

Mais ne compare pas Harvard à Nanterre 124 icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin

Les universités françaises sont devenues si merdiques que les Hautes-Ecoles les dépassent largement, ce qui est un comble !
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par Nombrilist » 11 juil. 2012, 22:51:31

Elles les dépassent en quoi exactement ?

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par mps » 11 juil. 2012, 22:53:22

Nombrilist a écrit :Elles les dépassent en quoi exactement ?
Envoie un CV mentionnant Harvard, un autre avec "Nanterre", et tu verras icon_biggrin icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par Nombrilist » 11 juil. 2012, 23:02:06

Je parlais des "hautes écoles". Harvard est une banque qui emploie des chercheurs et forme des étudiants.

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par mps » 12 juil. 2012, 09:30:35

Nombrilist a écrit :Je parlais des "hautes écoles". Harvard est une banque qui emploie des chercheurs et forme des étudiants.
:?: :?: :?:

Je te parle de la formation des étudiants, de leur minerval, et de leur avenir.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par Nombrilist » 12 juil. 2012, 10:29:27

Alors oui, nos hautes écoles formaient l'élite et forment à présent de simples futurs employés là où la FAC produit les gens qui passeront après les ingénieurs en terme de priorité de recrutement.

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par politicien » 04 nov. 2012, 23:58:44

Bonjour,
Cet endettement massif serait une bombe à retardement selon les économistes qui redoutent une crise d’ampleur comparable à celle des subprimes.

Les étudiants américains avaient massivement voté pour Barack Obama en 2008. Cette fois encore, ils vont peser sur l’élection présidentielle du 6 novembre. Pour les séduire, le candidat démocrate a promis de se pencher sur les prêts étudiants. La majorité des jeunes doit en effet emprunter pour faire face à des frais d’inscription en hausse constante.

Quelques 10 % des nouveaux diplômés n’arrivent plus à rembourser leurs crédits dans une économie en crise. Le nombre de ces défauts ne cesse d’augmenter. Et les encours atteignent 1000 Milliards de dollars… La situation est telle que selon certains économistes, elle pourrait aboutir à une crise aux conséquences similaires à celle des subprimes.

Cercles vicieux
Aux États-Unis ,une année d’étude supérieure coûte entre 6000 $ et 50.000 $ par an. Des sommes élevées, que les institutions justifient par la qualité des infrastructures et par le «retour sur investissement» de telles formations, censées mener à des métiers lucratifs. Mais la crise de 2008 a fragilisé cette promesse.

Les jeunes se retrouvent dans un dilemme douloureux: maximiser leurs études pour se valoriser sur un marché du travail tendu. Au risque de débourser des sommes folles sans garantie d’obtenir les revenus attendus à la sortie de l’université. Beaucoup subissent le chômage et acceptent des emplois qui ne correspondent pas à leurs espérances.

(...)

Entre 2003 et aujourd’hui, les emprunts étudiants ont enflé de 663 Milliards de dollars. Et lorsque les étudiants peinent à rembourser, les taux montent à 9 %, ce qui renforcent les situations dramatiques. Mais ce qui inquiète le plus les analystes, c’est qu’environ un tiers de ces 1000 Milliards de dollars de crédits ont été titrisés, puis vendus comme produits dérivés sur les marchés.

Selon Richard Cordray, président du Consumer Financial Protection Bureau «il existe de frappantes similitudes entre le marché des prêts étudiants privés et le marché hypothécaire dans les années menant à la crise financière» de 2008.
(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Figaro.fr
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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par Lucas » 05 nov. 2012, 08:50:30

Ce n'est pas surprenant, ces jeunes au chômage ne pourront pas rembourser les emprunts, et on va filer tout droit vers une deuxième crise des subprimes.

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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par johanono » 05 nov. 2012, 09:40:06

mps a écrit :
Nombrilist a écrit :"Problème : fraîchement émoulus de leurs universités, les Américains ne parviennent pas à rembourser ces prêts. Au 31 mars, le total des sommes empruntées et encore en souffrance s'élevait à 904 milliards de dollars. Les prêts étudiants sont ainsi devenus le deuxième poste d'endettement des ménages américains en 2010, derrière les emprunts immobiliers, mais devant les emprunts contractés par carte de crédit."

Avis aux allumés qui voudraient que les étudiants puissent emprunter davantage chez nous.
Tous les loans américains sont subrogés et proportionnels à un emploi. Donc, en principe, personne ne "peine".

Pour les povs zétudiants français qui devraient emprunter, tu te moques ! Pour des études revenant en moyenne à 35.000 euros/an, voici ce qu'ils doivent débourser :

Le montant des droits d’inscription pour 2011 est de 177 euros pour les diplômes conduisant au grade de licence, de 245 euros pour les diplômes conduisant au grade de master et de 372 euros pour une inscription en doctorat.

Cela représente, pour la licence, 14,75 euros/mois, assurance comprise.
Tu confonds les frais d'inscription dans les grandes écoles et les frais d'inscription à la fac...

Les facs françaises sont relativement peu chères en termes de frais d'inscription, mais elles n'ont pas forcément bonne réputation sur le marché du travail (ça dépend des secteurs). Les grandes écoles, plus prestigieuses, réclament des frais d'inscription très élevés, que tout le monde ne peut pas se payer.
mps a écrit :Fort heureusement, le problème décrit dans l'article posté par Politicien concerne en priorité les pays ayant fait l'erreur de libéraliser la quasi-totalité de l'enseignement tertiaire. (Pour l'instant) en France on peut encore accéder au savoir sans pour autant avoir à débourser plusieurs dizaines de milliers d'euros en frais d'inscription.

Ces dizaines de mlilliuers d'euros sont bel et bien payés, mais par les contribuables !
Nous sommes d'accord. C'est la différence entre le système libéral anglo-saxon que tu défends (et qui est profondément inégalitaire) et le système un peu moins libéral à la française, qui a beaucoup de défauts, mais dans lequel les études sont en principe prises en charges financièrement par le contribuable (sauf pour les grandes écoles et quelques établissements privés).

Ca ne te choque pas, que des jeunes soient obligés de s'endetter lourdement avant même d'avoir commencé à travailler ?

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Narbonne
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Re: Prêts étudiants aux Etats-Unis : les nouveaux "subprimes" ?

Message non lu par Narbonne » 05 nov. 2012, 10:42:39

Les grandes écoles de commerce françaises (HEC, essec ...) sont de 8000 à 15 000€ par an , les grandes ecoles scientifiques sont entre 500 et 700€ (plus securité sociale).
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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