Belgique : l'austérité nous va si bien.

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Une rigueur budgétaire au cent près, pas d'impôts ni de taxes supplémentaires, pas de licenciements abusifs dans la fonction publique, par des matraquage de qui que ce soit, juste de la prudence et de la volonté, pris comme cela, la "crise" aura été une aubaine. Pas étonnant que les belges aiment leur gouvernement.

L'austérité leur va si bien

Di Rupo et ses 8 partis présentent la stratégie de relance

Christophe De Caevel

Ah si les politiques pouvaient être condamnés à ne gérer que de l'austérité. Les deniers publics y gagneraient au change. Comment, par exemple, finance-t-on une politique de relance sans argent en caisse? On procède par "réorientations" et "réallocations" de moyens. Ces termes pudiques signifient que des dispositions désuètes ou inefficaces sont abandonnées au profit de mesures que l'on espère plus directement porteuses.

Sans l'absolue nécessité de coller à la trajectoire d'assainissement - ce contrôle budgétaire fut scrupuleux jusqu'aux derniers milliers d'euros - ces dispositions inutiles auraient sans doute été maintenues. Une couche supplémentaire aurait été ajoutée à la lasagne de la législation sociale, pour soutenir l'horeca ou l'emploi des jeunes. Ici, les ministres ont tous été clairs: les mesures de relance seront "compensées" dans les budgets de chacun. Y compris la réduction de charges sur les trois premiers emplois d'une PME, unanimement défendue. La situation budgétaire pousse à réaliser enfin l'élagage dans les plans pour l'emploi, souvent annoncé et jamais réalisé. À défaut, aucune mesure de relance n'aurait pu être décidée.

Ce principe sera également suivi pour augmenter la dispense de précompte professionnel pour le personnel des centres de recherche et universités. On admet, sans gêne apparente, que certains budgets de soutien à l'innovation - domaine crucial pour l'économie belge - n'étaient pas distribués avec un parfait discernement. Pour le dire autrement: il y avait du gaspillage! Heureusement, on va rectifier le tir. Nous avions déjà vécu le scénario lors des contrôles budgétaires précédents. Les dépenses de l'État et des Régions avaient alors été réduites de façon "indolore". On pouvait en supprimer certaines sans affecter le service aux citoyens. À se demander à quoi elles servaient... Encore quelques années