Qu'en pensez vous ?Le développement des agrocarburants aux Etats-Unis aggrave-t-il les conséquences de la sécheresse historique que connaît ce pays ? C'est ce dont sont convaincues plusieurs organisations d'éleveurs qui ont officiellement demandé, lundi 30 juillet, la suspension de l'obligation d'incorporation dans l'essence d'éthanol issu du maïs.
Selon cette pétition déposée par l'Association nationale des producteurs de porcs (National Pork Producers Council) et dix-huit associations d'éleveurs de poulets, de boeuf, de dindes et de producteurs de lait, "l'utilisation obligatoire de maïs pour les combustibles renouvelables réduit l'approvisionnement de maïs et accroît son prix, si bien que les producteurs de bétail et de volailles devront diminuer la taille de leurs troupeaux, provoquant l'arrêt de l'activité pour certains et le chômage".
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PRODUCTION LA PLUS BASSE DEPUIS SIX ANS
Selon le Département américain de l'agriculture, la part de la récolte de maïs répondant aux critères de la classe "bonne à excellente" n'est que de 24 %. L'observatoire de la sécheresse (US Drought Monitor) prévoit des conditions très sèches et chaudes au moins jusqu'au 10 août. La production de maïs devrait être la plus basse depuis six ans. Son prix a augmenté de 20 % en juillet.
Depuis 2007, un règlement fédéral (Renewable Fuel Standard, RFS) impose d'incorporer une quantité donnée d'éthanol dans l'essence automobile. En 2012, cela représente environ 50 millions de tonnes d'éthanol, soit près de 120 millions de tonnes de maïs, ou 40 % de la production nationale de cette céréale.
Selon les éleveurs, cette disposition a conduit à une augmentation continue du prix du maïs, passé d'un niveau inférieur à 3 dollars le boisseau durant les années 1980 et 1990, à un niveau supérieur à 5 dollars à partir de 2009.
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L'INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE AFFECTÉE
L'Association nationale des producteurs de maïs (National Corn Growers Association) en juge différemment et indique qu'elle "s'opposerait fermement à toute législation modifiant le RFS".
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Le Congrès devait adopter, avant la fin de la semaine, une aide de 383 millions de dollars aux éleveurs, sous forme d'une compensation de 75 % de la valeur des animaux perdus du fait de la sécheresse. Une mesure d'urgence, alors que le Congrès se sépare vendredi 3 août pour cinq semaines de vacances.
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