Qu'en pensez vous ?Les chiffres du chômage publiés vendredi par le département du Travail offrent deux possibilités de lecture. On peut d'un côté saluer la création de quelque 163.000 emplois en juillet, la plus forte en cinq mois, largement au-dessus des attentes des analystes. De l'autre côté, on peut souligner que cela ne suffit pas pour faire refluer le chômage, qui progresse à près de 8,3 % (8,254 %, soulignent les conseillers du président Obama). Pour que le chômage baisse véritablement, il faudrait une création d'emplois mensuelle supérieure à 200.000. On peut toutefois dégager des derniers chiffres une tendance intéressante : la progression de l'emploi industriel. Le secteur manufacturier a créé le mois dernier plus de 25.000 jobs, dont presque la moitié dans le secteur automobile. Cette performance témoigne d'un mouvement profond : la réindustrialisation du pays.
Dans une étude intitulée en clin d'oeil « La révolution réindustrielle » publiée fin juillet, les analystes d'ING montrent que, depuis la dernière récession, « l'essentiel de la croissance américaine a été portée par les biens de production, et le marché du travail a vu une progression inédite des emplois industriels, exactement le contraire de ce que l'on a pu observer lors de précédents cycles économiques ». Dans le cycle présent, « le secteur des services n'a que peu ajouté à la croissance, et la construction a en fait été un léger frein ». Le regain de l'industrie américaine s'explique de plusieurs manières. D'abord par les efforts de l'administration Obama pour doper les exportations. Les ventes à l'étranger représentent actuellement 13,5 % du PIB contre seulement 9 % en 1995. Ensuite, insistent les équipes d'ING, par l'avantage compétitif que les industriels américains tirent d'une énergie bon marché, notamment grâce aux gaz de schiste.
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Qui plus est, comme l'expliquait récemment Jeff Immelt, le patron de GE, « avec toute la technologie que nous avons maintenant dans nos usines, le facteur coût du travail est devenu une composante relativement mineure, c'était différent il y a dix ans ». Cela dit, ce mouvement de réindustrialisation ne suffira pas à faire descendre le chômage nettement en dessous de son niveau actuel. D'autant que plusieurs menaces pèsent sur l'emploi américain. La Maison-Blanche surveille de très près la crise de la zone euro, qui déprime la demande européenne.
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