Condamnation des Pussy Riot: une intimidation politique très décevante SESSION PLÉNIÈRE Relations extérieures − 13-09
La situation des droits de l'homme en Russie s'est fortement dégradée au cours des derniers mois, avec l'adoption d'une série de lois qui pourraient être utilisées pour restreindre encore l'action de l'opposition et limiter la liberté d'expression, affirme le Parlement dans une résolution adoptée ce jeudi. Les députés citent les exemples du groupe punk Pussy Riot et de Guennadi Goutkov, membre du parti de l'opposition.
Les députés ont exprimé leurs profondes préoccupations face au "climat délétère" pour le développement de la société civile en Russie, mentionnant les lois récemment adoptées sur les manifestations, les ONG, la diffamation ou Internet.
" Condamnation disproportionnée " contre les Pussy Riot
Le Parlement "exprime sa profonde déception face au verdict et à la condamnation disproportionnée" rendus contre le groupe punk Pussy Riot, les décrivant comme des "intimidations à motifs politiques" contre les militants de l'opposition. Il espère que cette condamnation sera réexaminée et modifiée selon les engagements internationaux de la Russie.
Le groupe des Pussy Riot est l'un des huit candidats proposés ce jeudi pour le Prix Sakharov 2012 pour la liberté de l'esprit.
Exemples d'abus de pouvoir
La résolution cite l'affaire Sergei Magnitsky comme l'un des divers exemples d'abus de pouvoir commis par les autorités russes chargées de faire appliquer la loi.
Les députés ont également souligné que les mesures prises en vue de destituer Guennadi Goudkov, membre du parti de l'opposition "Russie juste", de son mandat parlementaire, sont largement perçues comme une mesure d'intimidation, et appellent la Russie à "s'abstenir de faire un usage arbitraire des lois dans le seul but d'abattre les membres de l'opposition".
Nouvelle législation sur les ONG
La résolution souligne que "les libertés politiques des citoyens russes sont soumises à des pressions croissantes", affirmant que les lois sur les ONG et sur le droit de réunion pourraient être utilisées pour anéantir la société civile, étouffer les voix politiques dissidentes et harceler les ONG, l'opposition démocratique et les médias.
Le Parlement s'inquiète également du fait que la loi sur l'extrémisme pourrait conduire à l'arbitraire et à des restrictions des libertés d'association, d'expression et de conviction.
La résolution a été adoptée à main levée.