Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

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Nico37
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par Nico37 » 26 août 2012, 18:42:08

Ton bouquin a 23 ans et ça se voit que tu ne lis pas beaucoup la presse russe car l'Eglise n'a aucun soutien mais a récupéré son pouvoir de l'ancien régime grâce à l'Etat qui avait besoin d'une force d'encadrement face à sa propre déliquescence...

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marco
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par marco » 26 août 2012, 18:55:26

elles ont été sanctionnées parce qu'elles ont osé dire du mal du pauvre poutine,ce facho de bas étage avec son système politique qui n'avantage que lui et ses petits copains milliardaires russes.
si on avait du emprisonner tous les gens qui ont dit que NS était un c.. ,il y aurait beaucoup d'absents sur ce forum.... :mrgreen:
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mps
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par mps » 26 août 2012, 21:41:43

Nico37 a écrit :Ton bouquin a 23 ans et ça se voit que tu ne lis pas beaucoup la presse russe car l'Eglise n'a aucun soutien mais a récupéré son pouvoir de l'ancien régime grâce à l'Etat qui avait besoin d'une force d'encadrement face à sa propre déliquescence...
73 % d'orthodoxes déclarés en Russie, ce n'est certainement pas une récup de l'ancien régime, où l'eglise était interdite.

Essaie de lire, ce n'est pas insurmontable.

L'intérêt du bouquin est justement d'analyser une processus totalement innovant, des gens calibrés et soudain confrontés à des idées contradictoires qui les fatiguent et leur font perdre tous leurs repères.
Ce processus est toujours aussi prégnant, il suffit d'aller en Russie pour le constater comme je l'ai fait.

Mais j'attends peut-être à tort de la réflexion d'un interlocuteur qui n'a que des slogans comme munitions.
Modifié en dernier par mps le 26 août 2012, 21:49:42, modifié 1 fois.
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par mps » 26 août 2012, 21:45:46

marco a écrit :elles ont été sanctionnées parce qu'elles ont osé dire du mal du pauvre poutine,ce facho de bas étage avec son système politique qui n'avantage que lui et ses petits copains milliardaires russes.
si on avait du emprisonner tous les gens qui ont dit que NS était un c.. ,il y aurait beaucoup d'absents sur ce forum.... :mrgreen:
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Marco, tu vaux mieux que ces sottises de terrasses du Boul'Miche !

Ces filles chantent leurs critiques depuis deux ans partout en Russie, sans que personne ne réagisse. Il y a des centaines de "libéraux" dans ce genre, et on les voit même à la télé.

Mais en Russie, on ne fait pas de happenings dans des lieux de cultes. Point barre.

Essaie d'aller faire un streep tease dans une mosquée, on en reparlera.
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par El Fredo » 26 août 2012, 23:00:19

Et quand Gary Kasparov se retrouve régulièrement arrêté et tabassé par la flicaille poutinienne sans raison valable, c'est aussi pour sacrilège ?
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par Georges » 26 août 2012, 23:15:10

mps a écrit :
marco a écrit :elles ont été sanctionnées parce qu'elles ont osé dire du mal du pauvre poutine,ce facho de bas étage avec son système politique qui n'avantage que lui et ses petits copains milliardaires russes.
si on avait du emprisonner tous les gens qui ont dit que NS était un c.. ,il y aurait beaucoup d'absents sur ce forum.... :mrgreen:
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Marco, tu vaux mieux que ces sottises de terrasses du Boul'Miche !

Ces filles chantent leurs critiques depuis deux ans partout en Russie, sans que personne ne réagisse. Il y a des centaines de "libéraux" dans ce genre, et on les voit même à la télé.

Mais en Russie, on ne fait pas de happenings dans des lieux de cultes. Point barre.

Essaie d'aller faire un streep tease dans une mosquée, on en reparlera.
Peux-tu nous dire dans quel pays tu n'es pas allé ? Car à chaque fois qu'il est question d'un pays, tu le connais parfaitement pour y avoir été.

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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par Lucas » 26 août 2012, 23:18:23

El Fredo a écrit :Et quand Gary Kasparov se retrouve régulièrement arrêté et tabassé par la flicaille poutinienne sans raison valable, c'est aussi pour sacrilège ?
Mais c'est de sa faute, faut qu'il arrête de jouer aux échec dans une église :P

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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par Nombrilist » 26 août 2012, 23:48:17

Faut qu'il arrête de battre Dieu aux échecs.

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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par mps » 27 août 2012, 08:54:49

Peux-tu nous dire dans quel pays tu n'es pas allé ? Car à chaque fois qu'il est question d'un pays, tu le connais parfaitement pour y avoir été.

J'ai déjà donné la longue liste des pays que je ne connais pas. Et j'ai relaté mon intéressant voyage en Russie, en septembre dernier.
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par mps » 27 août 2012, 09:07:57

El Fredo a écrit :Et quand Gary Kasparov se retrouve régulièrement arrêté et tabassé par la flicaille poutinienne sans raison valable, c'est aussi pour sacrilège ?
icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin Non, c'est parce qu'il a critiqué la montre de Poutine icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin

Kasparov s'est lancé en "politique" pour garder une visibilité, après avoir perdu son statut de monstre des échecs. Il s'est opposé à la perechtroika, s'est investi à l'extrème-droite réactionnaire allant jusqu'à refuser les élections législatives, sombre dans une paranoai médiatique en se faisant accompagner partout par 5 gardes du corps, rejoint les casseurs du moment qu'il y a des cameras, et tout le monde s'en fout, à commencer par Poutine.

Le 13 décembre 2008, Kasparov annonce la naissance de son nouveau parti politique : Solidarnost. Le parti rassemble des membres de l'union des forces de droite ainsi que des partisans de l'ancien premier ministre Mikhaïl Kassianov.

Le 24 décembre 2011, l'ancien champion du monde participa au troisième rallye de l'opposition à Moscou pour contester les résultats des élections législatives russes de 2011.

Le 17 août 2012, Kasparov est interpellé puis relâché par la police russe après des échauffourées devant le tribunal après le verdict condamnant le groupe punk les Pussy Riot à deux ans de prison.


Tu parles d'un opposant brimé ! Juste à son palmarès une arrestation administrative d'une heure !
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par marco » 27 août 2012, 10:03:32

http://compte-a-rebours-francois-hollande.fr/
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par Nico37 » 27 août 2012, 19:48:00

mps a écrit :Peux-tu nous dire dans quel pays tu n'es pas allé ? Car à chaque fois qu'il est question d'un pays, tu le connais parfaitement pour y avoir été.

J'ai déjà donné la longue liste des pays que je ne connais pas. Et j'ai relaté mon intéressant voyage en Russie, en septembre dernier.
Eh bien on voit que tu ne lis pas couramment la presse russe... C'est bien plus parlant qu'un bouquin d'il y a 23 ans... Sinon je vais te parler de mon séjour à St Petersbourg il y a 15 ans : arbitraire policier, néofascistes en tenue de loup et d'ours (ça en jette, dommage que j'ai perdu les photos), maffia qui roule à tombeau ouvert dès minuit, désespoir de la jeunesse etc.
Mais bon on s'éloigne du sujet...
Pour la liberté d’expression et la démocratie en Russie

La condamnation de membres du groupe punk féministe « Pussy Riot » à deux ans de « colonie de régime général » doit être dénoncée et condamnée. Cette affaire cristallise les nombreux facteurs de régression visibles depuis la réélection de Vladimir Poutine au mois de mars. Que reproche-t-on à Maria Vladimirovna Aliokhina, engagée dans les luttes écologiques de la forêt de Khimky et du lac Baikal, à Ekaterina Stanislovna Samutsevitch, programmiste, et à Nadejda Andreevna Tolokonnikova, qui a déjà participé à des performances artistiques de protestation devant la Loubyanka ? D’avoir interprété leur dernier morceau « Vierge Marie, délivre-nous de Poutine » le 21 février dans la grande cathédrale de Moscou, l’église du Christ Sauveur. Le lieu est symbolique : l’édifice, détruit en 1931 pour construire à la place un Palais des Soviets finalement jamais commencé, fut réédifiée à l’identique en 1999. C’est l’église du « patriarche de Moscou et de toute la Rus’ », chef suprême de l’Église orthodoxe russe. Elle symbolise le comportement revanchard de l’Église après la période soviétique.

En fait, on reproche aux « Pussy Riot » davantage un « crime » contre l’Église que d’avoir interprété une chanson contre le pouvoir poutinien. Le texte incriminé accuse d’ailleurs plus l’Église que le pouvoir politique. Une précédente action du même type, sur la Place rouge, autour d’une chanson intitulée « Désordre en Russie, Poutine s’est pissé dessus », n’avait pas suscité une telle répression. Les Pussy Riot tombent ici sous le coup de l’article 213 du code pénal russe qui rend les coupables de « hooliganisme commis pour des motifs antireligieux », passible de sept ans de prison.

C’est donc la grave régression religieuse et antiféministe qui frappe la Russie, avec la complicité d’une large partie des pouvoirs politiques, policiers et judiciaires, que montre cette parodie de justice. Le tribunal chargé de juger les Pussy Riot ressemblaient davantage à un tribunal ecclésiastique qu’à autre chose et les accusations portées contre elles furent dignes de l’Inquisition. Les insultes sexistes y furent légion et furent relayées par une partie de la classe politique. Jusqu’au secrétaire général du Parti Communiste, digne héritier de la plus belle tradition du brejnevisme pourrissant, qui déclara qu’il y a des coups de fouet paternels qui se perdent et qu’il est inconvenant d’attaquer les « valeurs » chrétiennes, « à la base de la civilisation européenne ».

L’offensive idéologique, politique et économique de l’Église n’est pas neuve. Celle-сi s’est donnée pour objectif de regagner le patrimoine foncier et le poids qu’elle occupait dans la société et le gouvernement avant la Révolution de 1917. Elle exige que les monastères et les œuvres d’art nationalisés lui soient rendus. Et les pouvoirs politiques la soutiennent. On peut citer le cas du Musée littéraire d’État et du Musée d’art ancien Andrei Rublev, installés dans d’anciens monastères, qui sont en train de se faire déloger. A Moscou toujours, un hôpital pédiatrique est en cours de liquidation pour les mêmes raisons. Le tout est désormais couvert par une loi « sur le transfert aux organisations religieuses des biens à destination religieuse ». L’offensive se mène également sur le terrain de l’éducation, où l’Église tente de faire valoir l’enseignement des thèses créationnistes.

Cette condamnation intervient en outre dans un contexte de répression accrue depuis l’intronisation de Poutine. Déstabilisé par les vastes mouvements de protestation de décembre dernier contre les opérations de falsification des élections parlementaires, le pouvoir réagit en ne faisant que ce qu’il sait faire : la répression. Différentes lois liberticides ont été votées en procédure accélérée. La possibilité de manifester a été considérablement restreinte et les contrevenants s’exposent à des amendes dont le montant à été violemment relevé. Les ONG financées par l’extérieur doivent être enregistrées comme des « agents de l’étranger ». La législation concernant Internet a été renforcée par la création d’un registre recensant les sites contrevenant à la législation.

C’est donc bien à un nouveau tour de vis politique et religieux auquel on assiste en Russie. On peut s’interroger sur la nature du pouvoir en place au Kremlin.

En réalité, même si ce pouvoir se défend d’avoir une autre orientation idéologique que celle du « conservatisme pragmatique » et si le parti sur lequel il s’appuie, Russie Unie, politiquement dévitalisé et discrédité, se proclame simplement comme le « parti du pouvoir », le poutinisme ne sort pas de rien. Ses racines idéologiques sont profondes. Le national KGBisme, comme on pourrait l’appeler, présente « l’avantage » de puiser à la fois dans une partie de l’héritage soviétique et dans la partie la plus réactionnaire de la dissidence des années 1970. Au cours de la période brejnivienne, a émergé au sein du Parti une sensibilité nationaliste grand-russe, qui pouvait s’appuyer sur la réhabilitation du nationalisme russe par Staline. Ce courant est relayé par des revues officielles et par le Comité central du Komsomol. Il exalte une mystique nationaliste fondé sur le souvenir de l’industrialisation accélérée et sur la victoire de 1945, « réalisées par des Russes », en rejetant le patriotisme soviétique. Au sein de la dissidence, émerge un courant similaire, qui ajoute à la fierté nationale russe la fidélité à l’orthodoxie, considérée comme le fondement de la « voie particulière » de la Russie. Ses points clés sont : le remplacement du marxisme léninisme par le nationalisme comme idéologie officielle et comme principe d’éducation, la reconnaissance de l’orthodoxie comme un des éléments de la tradition russe, l’introduction d’un secteur privé qui reste limité et la fixation des prix par la loi de l’offre et de la demande, le maintien sous contrôle de l’Europe orientale et la répression accrue des tendances démocratiques considérées comme criminelles envers l’État. « La Parole de la Nation », publiée en samizdat en 1971, représente bien ce courant. Il se conclut par : « L’important pour nous n’est pas de voir la démocratie vaincre la dictature mais de voir la dictature prendre une nouvelle orientation ».

Le nationalisme permit la synthèse de ces deux courants. Avec, par dessus, les intérêts économiques et politiques des divers services de sécurité, qui ont maintenu et renforcé lors de la restauration capitaliste les positions qu’ils avaient acquises sous l’ère Brejnev-Andropov. Auquel il faut ajouter la politique menée par Andropov lui-même durant les quelques mois ou il occupa le Kremlin qui a laissé entrevoir la possibilité d’une évolution du régime à la chinoise.

De ces différents ingrédients est née la mixture poutinienne. Elle a pu trouver une certaine résonance dans une société traumatisée par l’humiliation de se voir rapetisser du jour au lendemain au rang d’une puissance moyenne dans ses frontières du XVIIe siècle et par les effets dévastateurs de la thérapie de choc libérale imposée par le FMI et la Banque Mondiale dans les années 1990 et relayées par les gouvernement Eltsine jusqu’à la crise économique de 1998. D’ailleurs, le fait que Elstine bombarde le Parlement en 1993 et truque les présidentielles de 1996 jusqu’à pouvoir se proclamer vainqueur n’a, à l’époque, suscité aucune réaction en Occident. La résonance du poutinisme a été renforcée par le fait que les catégorisations politiques ont été vidées de leur sens par le stalinisme et que la dépolitisation du Parti Communiste et le discrédit des syndicats issus du syndicat unique soviétique empêchaient toute issue de gauche à la crise russe.

La répression et le musellement de la presse obligent celles et ceux qui veulent se faire entendre à des actes très démonstratifs. Ils peuvent prendre l’apparence d’une performance artistique ou d’actes volontairement provocateurs, comme ceux des « Pussy Riot », qui s’élèvent contre l’antiféminisme, le sexisme et l’influence de l’Église orthodoxe. C’est ainsi que le groupe « Voïna » (la guerre), dont est issue une des membres des « Pussy Riot », organisa une partouze dans un musée pour protester contre « le viol de la société » par Poutine et Medvedev. Le militantisme dans les conditions extrêmes qui sont celles de la Russie aujourd’hui peut également prendre l’aspect d’actes désespérés, comme la grève de la faim de parents d’élèves qui protestent contre le démantèlement de l’accueil de la petite enfance et celle du député Oleg Shein contre les élections truquées à Astrakhan, dans le sud de la Russie.

De tels actes montrent qu’une opposition existe en Russie. Les luttes écologistes peuvent être opiniâtres. Depuis plusieurs années, la forêt de Khimki, aux abords de Moscou, est menacée par la construction d’une autoroute reliant la capitale à Saint-Pétersbourg. Le groupe français Vinci est en charge des travaux, après avoir remporté un « appel d’offres » pour le moins opaque. Des militants écologistes continuent de lutter contre ce tracé, malgré la répression, les agressions violentes de la police et les arrestations. Il faut également mentionner d’autres luttes sectorielles dans le domaine du logement, de l’éducation, des transports ou de la défense du patrimoine architectural.

Mais ce sont les grandes manifestations de décembre 2011 contre la falsification des résultats des élections législatives qui ont montré que la société russe n’est pas inerte face au pouvoir en place. Faute d’une réelle opposition politique et de liberté d’expression digne de ce nom, il est peu probable que des élections transparentes aient donné un autre vainqueur. Pourtant, les fraudes avérées ont servi de catalyseur à la partie de la société russe qui ne se reconnaît pas dans l’autoritarisme et le clientélisme du pouvoir. Pas plus que dans son incurie, dont le dernier exemple en date est son absence de réaction lors des inondations dévastatrices et meurtrières qui ont ravagé la région de Krymsk, dans le sud du pays, qui ont fait plus de 200 morts et plusieurs milliers de sans-abri en juillet dernier.

Les manifestations des 10 et 24 décembre derniers ont montré que la société russe n’est pas apathique. Même si l’on a trouvé dans ces manifestations et les quelques coordinations qui en sont issues des éléments ultra-nationalistes infréquentables et les habituels opposants libéraux, tels Kasparov ou d’anciens ministres de Poutine en rupture qui ont peu de prises sur la société russe, l’écrasante majorité des manifestants réclamaient des élections honnêtes et l’application de la constitution qui garantit les libertés fondamentales.

Dans ce contexte ont été prises des initiatives marquées à gauche. A l’occasion de la « campagne » électorale, en novembre 2011, a ainsi été publié un « programme populaire de la société civile », signé par un ensemble de mouvements sociaux nationaux ou locaux autour d’une liste de revendications politiques et sociales unifiées. Parmi ces mouvements, on peut citer, à titre d’exemple, l’Union des conseils coordonnées de Russie qui depuis 2004 organise de nombreuses manifestations contre les différentes lois antisociales imposées par le pouvoir et qui anime le site d’information sociale ikd.ru. Ou encore le « Mouvement Baïkal », qui lutte contre la construction d’un oléoduc sur les rives du lac Baïkal, le syndicat « Défense du travail », qui revendique 8000 adhérents, le mouvement pour la défense de l’éducation de la petite enfance…

On peut également signaler l’élection dans les assemblées locales, sur les listes du Parti Communiste ou du parti « Russie Juste » (membre consultatif de l’Internationale socialiste) de quelques députés qui soutiennent les mouvements sociaux et démocratiques voire qui en sont issus.

Il est évident qu’un très long chemin reste encore à parcourir et rien n’est écrit d’avance. Mais un certain glissement s’est produit dans la société russe. A coup sûr, le pouvoir doit désormais faire face à une opposition sourde de la part d’une proportion importante de la société russe qui cherchera, sous des formes à déterminer, la voie d’une expression publique dans les années qui viennent.

Gauche Unitaire condamne l’emprise grandissante du nationalisme, de la xénophobie et de l’obscurantisme religieux sur la vie politique et sociale et sur les décisions de justice en Russie. Elle soutient les initiatives qui s’inscrivent dans le sens d’un renforcement de la démocratie et de la justice sociale.

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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par Nico37 » 06 sept. 2012, 23:16:34


Nico37
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par Nico37 » 17 sept. 2012, 22:02:40

Medvedev Says Rockers Have Served Enough Jail Time for Cathedral Performance ELLEN BARRY 12/09

MOSCOW — Prime Minister Dmitri A. Medvedev said Wednesday that he believed that three female punk rockers jailed for a profane stunt in Moscow’s main Russian Orthodox cathedral should be released rather than serve out their two-year sentences, weighing in on a case that has drawn widespread condemnation in the West.

At a meeting with officials from United Russia, the pro-Kremlin party that he leads, Mr. Medvedev was careful to assure his audience that he did not approve of the women’s performance of an anti-Kremlin song at the Cathedral of Christ the Savior, saying that even thinking about it made him nauseated.

(...)

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mps
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Re: Fascisme russe: les Pussy Riots prennent deux ans de prison

Message non lu par mps » 17 sept. 2012, 22:35:56

Bon, j'espère que tu as lu le lien de Marco, qui confirme tout à fait ce que j'ai dit.

Poutine n'a rien à voir dans cette histoire, et tes petites protégées déconnent depuis des années sans aucune sanction.

Mais quand l'Eglise orthodoxe (soit plus de 70 % des russes) dépose plainte pour sacrilège dans un lieu de culte, la Loi s'applique, comme chez nous. Va tourner un film X dans une mosquée en France, tu verras !
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