La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

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politicien
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par politicien » 19 juin 2013, 23:01:01

Bonjour,
Les marchés du monde entier étaient suspendus à ses lèvres mercredi. Quand et à quel rythme Ben Bernanke allait-il commencer à resserrer sa politique monétaire ? La question hante les investisseurs depuis des semaines, voire des mois. Et pour cause, la simple évocation, le 22 mai, d'un scénario de sortie de cette politique de planche à billets par le président de la banque centrale américaine avait fait s'évaporer en quelques jours 3 000 milliards de dollars sur les places financières.

Un républicain admirateur de Friedman
C'est donc celui qui anticipera le mieux les décisions de l'ancien professeur d'université à Stanford et Princeton qui s'en sortira dans des marchés rendus volatils par les torrents de liquidités déversés par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour affronter la pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale. Qu'un resserrement monétaire intervienne trop rapidement et c'est le risque d'un krach obligataire, comme en 1994. À l'époque, les taux d'intérêt sur la dette américaine avaient brutalement bondi de 2,25 points en moins d'un an et la valeur des obligations en circulation, qui varient en sens contraire, s'était écroulée... Un bain de sang pour les plus imprévoyants.

Mais pour de nombreux analystes, ces craintes d'une sortie rapide de la politique monétaire très accommodante de la Fed sont exagérées. Ce ne sera sans doute pas Ben Bernanke, dont le second mandat à la tête de la puissante institution américaine s'achève théoriquement au 1er janvier 2014, qui aura à gérer ce lourd héritage. Barack Obama n'a en effet pas caché sa volonté de voir partir ce républicain nommé par George Bush en 2005.

(...)

En septembre 2008, il ne veut pas - ou ne peut pas - sauver la banque d'affaires Lehman Brothers de la faillite, pressé qu'il est sans doute de faire un exemple dans le monde de la finance aux côtés du secrétaire au Trésor d'alors, Henri Paulson. Il sait pourtant mieux que quiconque qu'il ne faut pas laisser une banque "trop grosse pour faire faillite" (too big to fail) s'effondrer. N'avait-il pas rendu hommage à Milton Friedman pour avoir écrit dès 1963 qu'une des causes de la grande dépression de 29 était d'avoir laissé les banques disparaître ? Quand il s'était agi de sauver Bear Stearns, sa concurrente, à la mi-mars, Ben Bernanke s'était d'ailleurs exécuté sans broncher après que la Fed eut réalisé l'importance de l'établissement sur le marché de la titrisation...

Un héritage difficile pour son successeur ?
Au moment de regagner la sortie, à 60 ans, Ben Bernanke est beaucoup plus consensuel. Peu nombreux sont ceux qui critiquent sa politique pour sortir les États-Unis de la crise. Mais ils n'étaient pas non plus légion à critiquer son prédécesseur, le "Maestro", dont la politique s'était révélée, a posteriori, favorable à l'expansion de la bulle immobilière. Un risque de bulle qu'on ne peut pas une nouvelle fois totalement exclure. Gavés de liquidités acquises à bon marché auprès des banques centrales, les investisseurs font monter les prix de certains actifs (cours boursiers, immobilier, dette publique, obligations risquées à haut rendements...), sans rapport avec les conditions économiques réelles. Les taux d'emprunt à long terme des États, eux aussi manipulés, pourraient remonter plus ou moins brutalement, et la crise de l'euro a montré à quel point cela pouvait être douloureux.

Ce risque est pris très au sérieux par le patron de la Fed lui-même : "Nous suivons de particulièrement près les exemples de"recherche du rendement" et les autres formes de prises de risque excessives qui peuvent affecter les prix des actifs et leurs relations avec les fondamentaux", a-t-il affirmé début mai devant un public de banquiers et d'analystes à Chicago. Mais comme Ben Bernanke a eu à gérer l'héritage d'Alan Greenspan, ce pourrait être à son successeur d'avoir à en payer les conséquences.

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par Incognito » 21 juin 2013, 13:07:16

On peut avoir une interprétation positive ou négative de ce qui se passe.

Un bon commentaire de Krugman, qui suit une interprétation négative:
The fact is that we are still a very long way from acceptable employment levels. Meanwhile, inflation remains below the Fed’s target. Maybe the Fed believes that the situation will improve — but as everyone points out, the Fed has been consistently over-optimistic since the crisis began. And for now the economy still needs all the help it can get.

How can the Fed help? With short-term rates up against the zero lower bound, mainly through expectations — by conveying the message that it will wait to tighten, that it will let the economy recover and allow inflation to rise before hiking rates. To use my old phrase, it must credibly promise to be irresponsible.

And what it has just done, instead, is signal that it’s still a conventionally minded central bank.

So what if recovery stalls, and inflation expectations fall even further? Can the Fed turn on a dime, and send a credible message that it really isn’t so conventional-minded, after all? It’s hard to believe; having already shown itself inclined to start snatching away the punch bowl before the party even starts, it has arguably already given away the game.

I know that the latest had overwhelming support on the FOMC; I’m surprised and a bit shocked by that, and worry that we may have seen incestuous amplification at work.

I really hope that the real economy recovers at a pace that makes my fears groundless. But if it doesn’t, I fear that the Fed has just done more damage than it seems to realize.
http://krugman.blogs.nytimes.com/2013/0 ... aper/?_r=0
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par Incognito » 21 juin 2013, 13:16:10

Et l'interprétation positive:
So what could be affecting all these yields over the past few months? How about an improved economic outlook? We are now halfway through 2013 and the U.S. economy has been relatively resilient to fiscal austerity and Japan's first quarter growth has been better than expected. Maybe investors see these developments and are becoming increasingly more confident. If so, they would be rebalancing their portfolios accordingly and, in the process, driving up the natural rate of interest. This possibility is a point that Market Monetarists like Lars Christensen have been making for some time.

Note the implications of this understanding. If monetary policy does spark a robust recovery it should lead to higher interest rates, not lower ones. Higher yields mean, then, that QE3 is working.

[...]

It also means that most observers have misinterpreted Bernanke's remarks on tapering. For him to even consider tapering implies he believes a solid recovery may be finally taking hold. But, by his own admission, a solid recovery means higher interest rates. Commentators, therefore, should be viewing his tapering talk and higher yields as a sign of progress, not as a sign of Fed tightening.

Some, like Gavin Davies, do see the rising yields as a sign of an improved economic outlook, but still worry about the decline in expected inflation. He notes the rising nominal treasury yields can be broken down into rising real yields and falling expected inflation:

Here too there is a benign explanation for these developments: a positive supply shock. As Ryan Avent explains, there appears to have been some growth in global productive capacity. One example would be the increased oil production in the United States. Positive supply shocks like this tend to put upward pressure on the natural interest rate and downward pressure on inflation. If this assessment is correct, then we need not worry about the declining inflation as noted by Lars Christensen.

Of course, the U.S. economy is a long way from full employment and the short-term natural interest rate may still be below zero. But these developments should give us pause and force us to recognize that once a strong recovery takes hold, we should eagerly anticipate rising interest rates. Embrace the rates!
Avec des graphiques:
http://macromarketmusings.blogspot.de/2 ... s-are.html
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par Incognito » 21 juin 2013, 13:49:50

En d'autres mots, soit il y a une hausse des taux d'intérêt parce qu'il y a un durcissement implicite et prématuré de la politique monétaire. Ce serait une mauvaise nouvelle, et les taux d'intérêt ne tarderont pas à retomber.

Soit il y a une hausse des taux d'intérêt parce que l'assouplissement monétaire est en train de réussir et que l'économie se porte mieux. Dans ce cas, c'est bien entendu une bonne nouvelle et les taux d'intérêt vont poursuivre leur hausse.
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par Incognito » 25 juin 2013, 21:13:15

Un très bon commentaire d'un des blogueurs de The Economist:
"We are not tightening", says a tightening Fed
His point is that markets are not swooning because the Fed misspoke but but because it spoke clearly and had unpleasant things to say. As Mr Duy notes, Mr Bullard was there in the room. He knows what the intent of the Fed's move was. The intent, it seems, was to communicate to markets that for a given level of economic activity the economy should expect a less accommodative monetary policy than they previously had. And that, in turn, amounts to a signal to revise expectations lower. Markets did, and the resulting moves in financial markets are both the consequence and transmission mechanism of tighter Fed policy.

The Fed appears to have believed that it could communicate a particular schedule for tapering that was generally tighter than markets had previously presumed, without harming the economy in the here and now thanks to the steady stimulus of ongoing purchases. But that's not how it works. Whatever the Fed does, through interest-rate moves or QE alone or QE in conjunction with interest-rate thresholds, its policy is working by moving expectations in a particular way. The "expectations channel" is always with us. Because markets, households and firms are always trying to anticipate what lies ahead and prepare for it.
http://www.economist.com/blogs/freeexch ... y-policy-3
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par Incognito » 25 juin 2013, 21:33:57

Je voudrais poser une question aux participants de ce forum.

Vous savez tous que je m'intéresse de très près à la politique monétaire. Parce que je pense que la politique monétaire est absolument centrale dans la crise que nous traversons.

Tout le monde n'a pas à partager cette opinion. Mais ce que je voudrais savoir, c'est si cela vaut la peine que je mette des postes comme celui ci-dessus. Je sais bien que la matière n'est pas simple. Déjà, en temps normal, la politique monétaire est un sujet hautement abstrait et complexe. Et dans la situation actuelle, c'est encore pire. Et en plus, les commentaires les plus intéressants sont rarement en français.

Alors, ça vous intéresse ce genre de postes, ou pas?
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par El Fredo » 25 juin 2013, 23:10:22

Oui. Par contre n'espère pas trop de réponses à ces posts, j'ai déjà assez de mal à les comprendre :) (tout le monde n'a pas la pédagogie d'un Krugman)
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par pierre30 » 26 juin 2013, 09:45:46

Oui bien sûr que c'est intéressant. Qu'on partage le point de vue ou non, c'est un moyen de se faire une opinion.

Il y a me semble-t-il 2 manières d'aborder ces questions monétaires (ou 3, ou 4 ...). La première est celle qui est traitée dans l'article qui parle de l'effet des déclarations de la FED sur les marchés et des buts recherchés par la FED au travers de ces déclarations. C'est ce que j'appelle la micro-approche. La deuxième, c'est de considérer les effets d'une politique monétaire telle que celle de la FED sur l'économie réelle.

Mais dans les 2 cas c'est intéressant à analyser.

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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par Nombrilist » 26 juin 2013, 22:08:21

Les posts en anglais, j'ai vraiment du mal, surtout concernant la politique monétaire américaine que je ne connais pas du tout. Si c'était en français, je comprendrais mieux. ça m'intéresse en tout cas.

"Parce que je pense que la politique monétaire est absolument centrale dans la crise que nous traversons."

Je pense qu'on est pratiquement tous d'accord là-dessus.

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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par Incognito » 17 août 2013, 01:04:43

I told you so
Scott Sumner - 14 août 2013

So let’s review the past year:

1. Keynesians warned us that it would be a huge mistake to adopt fiscal austerity in America. It would cut growth sharply. Mark Sadowski has the details.

2. The “Laffer wing” of the Keynesian movement predicts the damage to growth will be so great that the deficit might not even decline.

3. Then we find Congress does the austerity, despite the advice of the Keynesians.

4. Job growth continues in 2013 at almost exactly the same pace as in 2012. The tax revenues pour in.

5. The budget deficit gets much smaller.

And how do the Keynesians react to all this? They say “I told you so.” There was never any reason to worry about the big bad deficit. It’s coming down very fast “on its own.” Yes, if by “on its own” you mean that the evil GOP forced eurozone-style austerity on the US, and the Fed offset the effects on NGDP (unlike the ECB.)
Personnellement, je pense effectivement que le développement de l'économie américaine depuis 1 an met les théories néo-keynésiennes en difficulté par rapport aux théories néo-monétaristes.

Je rappelle que l'austérité budgétaire imposée par les républicains depuis le début de l'année a été très forte. Néanmoins, l'économie américaine se porte de mieux en mieux. Cette combinaison n'a de sens que si on accepte que le stimulus monétaire prime sur le stimulus budgétaire, comme je ne cesse de le répéter sur ce forum.

Et il y a à présent des indices de plus en plus clairs que la politique monétaire de la FED donne les résultats espérés.
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albert
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par albert » 17 août 2013, 08:19:18

Le problème des politiques monétaires très expansionnistes, c’est qu’elles font reposer la croissance sur des bulles spéculatives, avec certes une amélioration dans un premier temps, mais des conséquences graves par la suite : krachs, baisse du niveau de gamme de l’économie… Le fait est qu’aux USA la reprise ne vient ni de l’investissement productif, ni de l’industrie.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par pierre30 » 17 août 2013, 09:16:06

Le gaz de schiste ? Le dynamisme de ses entrepreneurs (création/faillite) ? L'innovation ? Toutes choses bien faibles en France, quoi !

Tout ça n'y est pour rien ? La politique monétaire est une mouche du coche qui booste un peu le cheval et finit par lui coller une infection à force de piqûres.
Mais il est vrai que l'économie américaine a davantage les moyens de résister à une infection que l'économie européenne.
Personnellement, je pense effectivement que le développement de l'économie américaine depuis 1 an met les théories néo-keynésiennes en difficulté par rapport aux théories néo-monétaristes.

Je rappelle que l'austérité budgétaire imposée par les républicains depuis le début de l'année a été très forte.
Quel est le poids des dépenses de l'administration aux USA, en France, et dans les autres pays touchés par la crise (en % de PIB) ? Et donc quel est le poids réel de ces restrictions budgétaires ?
Il me semble que l'état fédéral américain ne pèse pas autant que l'état français en terme de dépenses, et les restrictions budgétaires n'ont peut-être pas tout à fait le même impact ?

http://www.robert-schuman.eu/fr/questio ... de-l-union
État des lieux : une dépense publique élevée, reflet d'une préférence européenne pour l'intervention ?

Un poids plus élevé que dans le reste de l'OCDE...

La dépense publique constitue pour une part le reflet des choix de politiques publiques et de degré d'intervention de l'État dans l'économie : le modèle libéral, anglo-saxon, s'oppose ainsi au modèle européen continental, plus interventionniste. Comparés aux autres pays de l'OCDE, les pays de l'Union européenne se singularisent par le poids des dépenses publiques : celles-ci représentent en moyenne 48% du PIB en 2002, contre 45% en moyenne au sein de l'OCDE, 35% aux USA et 38% au Japon.

...même si l'on tient compte des systèmes de prestations sociales.

...

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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par albert » 17 août 2013, 10:07:11

pierre30 a écrit :Le gaz de schiste ? Le dynamisme de ses entrepreneurs (création/faillite) ? L'innovation ? Toutes choses bien faibles en France, quoi !
Malgré ces atouts, l'industrie ne redémarre pas aux USA. La reprise actuelle est tirée par la construction.
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par pierre30 » 17 août 2013, 10:47:31

Natixis se pose bien des questions en effet. Mais si le reprise est molle aux USA, elle est quasi inexistante dans la zone euro et surtout en France.

La demande intérieure US parait peu dynamique également, mais il manque le graphique spécifique dans l'article. Peut-être que les entreprises devraient augmenter les salaires, puisque leur situation financière et compétitive semble le permettre ?

Peut-être aussi que les consommateurs et les entreprises américaines s'inquiètent d'une bulle spéculative en cours de gonflement sur les actions (ils ont déjà donné) et d'une politique monétaire qui semble dangereuse à terme ?

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albert
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Re: La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Message non lu par albert » 17 août 2013, 11:16:39

pierre30 a écrit :Natixis se pose bien des questions en effet. Mais si le reprise est molle aux USA, elle est quasi inexistante dans la zone euro et surtout en France.
Natixis trouve étonnant que les USA ne se réindustrialisent pas alors qu’" ils ont tout bon" comme on dit : profitabilité des entreprises, souplesse du marché du travail, effort d’innovation, énergie bon marché grâce au gaz de schiste, taux bas, etc. En bon libéral partisan du libre-échange, il n’envisage pas que ce sont peut-être ces critères de réussite qui ne sont pas opérants ou pas suffisants. On en revient à ce que je disais sur un autre fil (sur la démondialisation) à propos de l’échec de la stratégie de Lisbonne. Certes, la zone euro fait encore pire, c’est normal : on a le boulet euro à traîner, en plus...

Bon, à propos de la reprise, il faut arrêter de s’émerveiller dès qu’on a un chiffre pas trop mauvais. Dans le passé, on a chanté les louanges des modèles japonais, irlandais, espagnol... jusqu’à ce que ces modèles explosent en plein vol. Il faut regarder si un modèle de croissance est sain et durable. Donc, Natixis a raison de se poser bien des questions, mais il devrait peut-être aussi revoir sa grille de lecture pour répondre à ses bonnes questions par de bonnes réponses.
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