Le blues des transporteurs routiers.

[johanono]

Les chauffeurs routiers originaires d'Europe de l'Est dorment dans leur camion. Ils n'ont pas besoin de chercher du logement en France. Pour les autres métiers, il y a toujours des foyers de travailleurs étrangers, des hébergements d'urgence, etc.

[Golgoth]

Johanono, ce n'est pas aussi simple, en réalité la directive service, qui a été débolkensteinisée puis votée par nos parlementaires européens, est détournée pour ce qui concerne le transport.

Les services de transport, qui sont déjà réglementés par des instruments communautaires propres (art. 2.2.c), à travers le cabotage qui est autorisé dans le transport routier depuis le 1er juillet 1998 par les règlements CEE n° 3118/93 du Conseil du 25 octobre 1993 et CE n° 792/94 de la Commission du 8 avril 1994. Ces règlements faisaient suite à la condamnation du Conseil par la CJCE en 1985 (affaire 13/83), après un recours en manquement déposé par le Parlement européen, qui constatait le défaut d'application de résolutions sur la libre-circulation datant de 1968. Contrairement au présent projet de libéralisation des services, ces règlements permettent d'employer des conducteurs étrangers au tarif du pays d'origine pour des transports dans un seul pays (sous certaines conditions, notamment un temps maximal de 10 jours par mois dans le même pays étranger, et l'absence de structure fixe de la compagnie-mère dans le pays de cabotage). Dans son livre noir, la Fédération nationale du transport routier (FNTR) française parla — improprement — de « bolkesteinisation » du secteur routier qui, conjuguée à une importante taxation, aurait selon elle contribué à la perte de parts de marché par les transporteurs français par rapport à leurs concurrents italiens, espagnols, portugais ou luxembourgeois11. La FNTR plaide cependant pour une poursuite de la réglementation par directives et de la libéralisation des transports au niveau européen.

Le ver est dans le fruit depuis 1968 donc et on est pas arrivé à l'enlever.

[johanono]

Que le principe de libre circulation soit ancien, personne ne le conteste. Il est même inhérent à la construction européenne. Mais énoncer un principe est une chose, définir des modalités d'application en est une autre. Par exemple, dire qu'il y a un principe de libre circulation n'implique pas nécessairement d'autoriser des transporteurs roumains à venir faire des transports internes à la France. Quand les Etats acceptent des textes tels que la Directive Bolkestein ou l'Acte unique ou les Accords de Schengen ou le Paquet routier européen, ils font des choix politiques précis, que le principe de libre circulation ne les obligeait pas à faire.

[mps]

Les roumains ne vont pas venir en France pour acheminer du lait sur une assiette plate de Reims à Rouen, rassure-toi.

Mais qu'un camion charge et décharge tout au long de son trajet principal est simplement rationnel.

Je remarque aussi qu'on parle de la concurrence luxembrougeoise !!! Comme si les luxos n'étaient pas mieux payés et socialement protégés que les français ou les belges. Alors, il serait intéressant de voir pourquoi ce qui pose problème chez nous est source d'essor au Luxembourg.