Décès d'une femme enceinte en Irlande: des milliers de manifestants

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Nico37
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Décès d'une femme enceinte en Irlande: des milliers de manifestants

Message non lu par Nico37 » 18 nov. 2012, 17:38:24

Décès d'une femme enceinte en Irlande: des milliers de manifestants 18/11

Manifestation le 17 novembre 2012 devant le Parlement à Dublin après la mort d'une femme enceinte dans un hôpital

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi en Irlande pour protester contre la mort d'une Indienne dans un hôpital irlandais où des médecins ont refusé d'interrompre sa grossesse alors qu'elle faisait une fausse couche, au motif que l'avortement est interdit par la loi.

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Blaise
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L'Irlande, l'autre pays du fanatisme.

Message non lu par Blaise » 19 nov. 2012, 19:54:53

Morte après un refus d'avortement : la dangereuse alliance entre État et religion

LE PLUS. En Irlande, fervent pays catholique, la Constitution interdit le recours à l'interruption volontaire de grossesse, sauf en cas de danger pour la vie de la mère. Mais cette disposition est mal appliquée, comme en témoigne tragiquement la mort d'une jeune femme à qui les médecins ont refusé un avortement. Marco La Loggia, licencié en théologie et diplômé en psychologie clinique, partage son avis sur le sujet.
Édité par Hélène Decommer



Savita Halappanavar n'était ni irlandaise, ni catholique, mais une dentiste indienne et hindoue. Pourtant elle est morte dans un pays où l'état est confessionnel, les droits des individus et leur liberté s'en trouvant amoindris. Le "no-choice" de la hiérarchie catholique fait encore une autre victime. Et la liberté de conscience, où s'est-elle perdue ?

"Nous sommes dans un pays catholique"

Savita, une jeune femme indienne habitant en Irlande, a appris à sa dix-septième semaine de sa grossesse qu'elle est en train de faire une fausse-couche (perdre le fœtus de façon spontanée). Pour éviter de mettre en danger également sa propre vie, elle et son mari demandent avec insistance aux médecins d'intervenir en pratiquant un avortement thérapeutique. Les médecins refusent d'agir, affirmant que le cœur du fœtus bat encore. "Nous sommes dans un pays catholique", auraient-ils ajouté. "Je ne suis ni catholique, ni irlandaise", aurait répondu Savita pour manifester clairement son choix.

Savita est entrée à l'hôpital le 21 octobre, mais les médecins n'ont pratiqué l'avortement médical que trois jours plus tard, parce qu'ils ont voulu attendre que le cœur du fœtus ne batte. Une attente fatale pour la jeune femme : elle est morte de septicémie.

Les conséquences du "no-choice" de l'Irlande

Quand l'État et l'église font alliance politique, l'espace des minorités ou la liberté de conscience des individus se réduit en conséquence. Des historiens, des juristes éclairés et même certains théologiens catholiques l'ont souligné. Non, le surgissement de l'"État chrétien" n'accomplit pas la facette étatique du christianisme, mais plutôt l'échec de l'essence du rôle de l'État et de la démocratie (Marx).

Déjà en 2010, la Cour européenne des Droits de l'homme avait condamné l'Irlande pour avoir refusé à une femme l'avortement. Elle était tombée enceinte "par accident" pendant qu'elle se faisait soigner d'un cancer. Les médecins ne l'avaient pas informée des conséquences de la grossesse sur sa santé, ni de celles de la thérapie sur le fœtus. Elle avait été obligée de partir en Angleterre pour se faire avorter.

La Cour avait déjà affirmé que la loi irlandaise mettait en difficulté les médecins. En effet, selon l'article 40.3 de la Constitution, l'avortement est théoriquement admis si la vie de la femme est en danger, mais l'argument est complexe et le principe constitutionnel n'est pas évident. C'est pourquoi après la mort de Savita, des enquêtes ont été ouvertes en Irlande pour approfondir les raisons de ce décès, et peut-être revoir les normes.

Et la liberté de conscience ?

Savita n'était pas catholique, mais hindoue. En général, les questions concernant le début de la vie et la mort sont tellement délicates et personnelles que plutôt que de s'opposer, il faudrait accompagner le processus d'évolution du droit des individus. Ce processus demande des efforts et n'est pas dénué d'erreurs, mais il aboutit toujours à une plus grande liberté.

La liberté de conscience est toujours la pierre d'achoppement de la hiérarchie catholique, bien que le Concile Vatican II en ait fait le cœur du document sur la liberté religieuse. Un auteur juif contemporain a d'ailleurs montré que déjà Tertullien, aux IIe-IIIe siècles, affirmait qu'il n'y avait pas de liberté religieuse sans liberté de conscience [1].

Et la liberté (même religieuse) n'est pas l'ennemie de ceux qui cherchent la vérité (religieuse ou scientifique), mais le présupposé nécessaire pour la trouver. L'histoire européenne nous enseigne que là où l'État et l'église ont fait alliance politique, même de manière informelle, la liberté des individus a été amoindrie et les minorités ethniques et religieuses supprimées (Hitler, Mussolini, Franco).

La démocratie pluraliste et neutre religieusement semble être, depuis le massacre de la Saint-Barthélemy (1572), la seule possibilité de maintenir la paix de la société civile, dans le respect mutuel des différences culturelles, ethniques et religieuses des citoyens.
Les Français vont instinctivement au pouvoir; ils n'aiment point la liberté; l'égalité seule est leur idole. Or l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Chateaubriand

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Gis
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Re: Décès d'une femme enceinte en Irlande: des milliers de manifestants

Message non lu par Gis » 19 nov. 2012, 22:57:10

la vie n'a pas autant d'importance qu'un interdit.. là ils n'ont pu sauver ni le bébé, ni la mère.

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